
Personnalité russe, Ulyana Sergeenko est passée du statut de cliente à celui de créatrice. Toujours tirée à quatre épingles, s’habillant en couture et vêtue de tenues à remarquer, elle a désormais sa marque et un atelier en Russie avec une équipe de plusieurs dizaines de personnes. Ulyana Sergeenko n’oublie pas ses origines, son patrimoine, ses traditions.


Cette saison, elle s’est inspirée des années 60, période charnière en URSS avec un rêve de développement sous Khrouchtchev et le fameux « dégel ». Hommage à l’essor des sports, à la science, à une vision du futur… à l’ébullition qui alors. Les couvre chefs façon casque signés Stephen Jones donnent un petit côté motard ou futuriste.

Marqueterie de fourrure de différentes couleurs pour manteaux paysages en patchwork.


L’hiver est là, bien au chaud dans ces grandes enveloppes ourlées de fourrure. Le dégel se traduit-il par une nouvelle légèreté ? Des mini jupe, des jarretelles apparentes, parfois une touche d’asymétrie, un côté sexy sixties… Nostalgiaska ?



Épure, simplicité, élégance… Adeline André demeure fidèle à ses classiques qu’elle revisite, retravaille, modifie légèrement tout en jouant sur une gamme de couleurs toujours d’une extrême délicatesse.

Grâce d’une manche qui joue les prolongations dans une longue poche verticale, le tout d’une couleur en contrepoint de celle de la robe bicolore subtil.


Une collection ponctuée du commentaire d’Anne-Marie Beretta : « C’est la nouvelle madame Grès… ». Une collection fluide et poétique.



Spectaculaire, le défilé de Yuima Nakazato a été construit avec des techniques d’impression 3D. Japonais né à Tokyo et diplômé de l’académie d’Anvers, Yuima Nakazato multiplie les recherches pour habiller les humains du futur et vient d’être invité dans le calendrier de la haute couture.


Trois éléments l’intéressent : Cosmos, Futur et paradoxalement aussi Nature. Sa collection s’intitule (Unknown) et se transforme en sculptures avec des élements hologrammes ; des images issues de photos (impression Fujifilm) de glaces d’Islande (un voyage).


Inquiétante étrangeté d‘ajout de faux bras en transparence donnant une nouvelle démesure au corps. Une fantaisie qui fait songer aux jambes de verre remplies de bière d’Isabella Rossellini dans la folie de Guy Maddin, « Saddest Music in the world ».

Allure futuriste, couleurs métal hurlant, découpages origamesques. Suspensions de cristal irrisé pour roboïdes d’une nouvelle galaxie. Verts luisants, lucioles extra-terrestres…

lire le billet

Exception culturelle française, la Haute Couture défile durant quatre jours et ajoute une cinquième journée dévolue à la haute joaillerie. Jusque dans les années 60 la couture donnait le ton et avait pour membres une pléthore de maisons. De ces noms « historiques » ne subsistent aujourd’hui que Dior, Chanel et Givenchy (mais ne défile pas). À ce trio peut s’ajouter Jean Paul Gaultier qui perpétue dans sa couture les codes avec éclat. Aujourd’hui la Haute Couture assure la pérennité de savoir-faire traditionnels (plumasserie, broderie,…) et utilise encore les matières les plus belles. Des vêtements d’exception, des tenues d’apparat pour une clientèle de plus en plus réduite ou pour de spectaculaires passages sur tapis rouge et aussi de l’ « image ».
Maintien et renouveau du secteur ont pu s’effectuer grâce à une relève de créateurs comme Alexandre Vauthier, Giambattista Valli … qui prolongent l’histoire en la modernisant. Le statut de membre correspondant ouvre le territoire à d’autres cultures, d’autres traditions avec des couturiers qui choissent Paris et ce calendrier spécifique qui demeure prestigieux. L’Italie avec Armani, Versace et Valentino, mais aussi le Liban Avec Elie Saab ou les Pays-Bas avec Viktor& Rolf.
Aujourd’hui les membres sont au nombre de treize, s’ajoutent les sept membres correspondants. Mais chaque saison voit l’ouverture du calendrier à des membres invités, cette saison : Yuima Nakazato, Francesco Scognamiglio, Ulyana Sergeenko, Vêtements, Guao Pei, Schiaparelli, Iris van Herpen, Ralph Russo, Aquadi, Julie Fournié, J Mendel, Zuhair Murad ajoutant ainsi des créateurs russes et chinois… dessinant une haute couture internationale.
Le style aussi évolue, se projette vers l’avenir utilisant des matériaux d’avant-garde, des techniques comme l’impression 3D ou des créations plus audacieuses avec Iris Van Herpen, Viktor & Rolf.
Avec un calendrier moins encombré que pour le prêt-à-porter, d’autres créateurs en profitent pour présenter leurs collections sans oublier Pierre Cardin qui a prévu une présentation à Lacoste dans la suite du calendrier.
La haute couture, un univers à part qui oscille entre nostalgie des belles choses et vision futuriste d’une mode qui, en principe, privilégie un travail d’exception.
lire le billet