Exquise collection à déguster chez Schiaparelli où Bertrand Guyon a mitonné le festin d’Elsa. Autour du thème « Un dîner de Gala ou les plaisirs du goût » s’invite le souvenir de l’ouvrage de Dali consacré à la cuisine (Les dîners de Gala) : spoutniks astiqués d’asticots statistiques, les cannibalismes de l’automne, friands aux grenouilles, viandes sodomisées,…
Moins provocatrice que les audaces du maître surréaliste, la collection compose son menu avec légèreté. Fantaisie d’une tea party pour Alice au pays des merveilles, ode joyeuse à l’alimentaire, le défilé s’inscrit dans les paroles d’Elsa Schiaparelli : « Bien manger confère à la vie une joie spectaculaire… ».
Dressé en robe, un tissu nappe ou « torchon » à carreaux se couvre de motifs d’assiettes, verres, bouteilles, bougeoirs… pour pique-nique de gala. Farandole de légumes, de fruits en imprimés, en accessoires. Les crustacés ne sont pas en reste avec le motif du homard, clin d’oeil aux créations de Dali pour Elsa.
L’oeuf de mille ans voit sa coquille de néoprène (en cape) se fissurer tandis qu’en dessous la blouse se dessine dans un délicat ton jaune d’oeuf.
Ustensiles de cuisine, couverts, terrines,… la batterie est flambant neuf. Jeu de couleurs pour marchande de légumes des quatre saisons avec salsifis, pâtisson, rhubarbe, mais aussi gourmandises avec teintes nougat, crème fouettée…
Invitée incongrue, l’araignée se découvre en dos, tissant sa toile avec le souvenir de Louise Bourgeois. Planche botanique en broderies, poches « terrines », motifs amuse-gueules « endimanchés ».
Sur un fond bleu Wedgwood s’invitent des tasses en porcelaine de Meissen.
Café de paris ? « Robe de taffetas cinétique encre de seiche et margarine ».
Une collection à savourer avec humour et fantaisie.