Avec « My taylor is a punk », la collection hiver de Naco Paris continue sa joyeuse rébellion. Si la rumeur et les gourous annoncent que la mode est morte alors il est temps que la vitalité punk du no future prenne le relais. Rebelle avec une cause, Naco rend hommage au film culte et underground de John Waters, Pink Flamingo et à son acteur fétiche, Divine.
Think pink semble un des mots d’ordre avec cette couleur utilisée dans nombre de modèles tandis qu’un très réussi motif de flamants roses (photo Natydred) fait voyager la collection.
Des tissus délavés, des fils qui pendouillent, du noir destroy, des déchirures, un motif d’épingle à nourrice… dessinent la vision dark de la punk attitude.
Mais le paradoxe de jupons de tulle, de fausse fourrure parme so glam et du rose en veux-tu en voilà viennent ajouter l’humour.
Robes tee-shirts dessinées de visages avec gros trait noir. Pull en maille avec motif Divine ou Madame Paris ?
Cet hiver think pink, think Naco on the Flamingo Road.
Photos Natydred
Mannequin Harmony Coryn
Coiffure Maquilage Ludovic Dupuis
lire le billet
Si la question du genre se pose régulièrement dans différents secteurs, touchant à l’éducation, à la politique… elle est en art un sujet particulièrement intéressant et peut se dessiner hors de toute polémique. Dans le cadre du parcours privé Hors les murs de la FIAC chez Guerlain, la sélection de Caroline Messensee s’est intéressée à la question du genre. Masculin ou féminin ? Métamorphose, transgression ? La question de l’identité se pose, repousse les frontières dudit « genre » en toute exquise ambiguïté.
En écho se dessine également la question en parfumerie où le genre n’est réellement apparu qu’à la fin du XIXe siècle et s’est imposé avec le marketing. Marques de niches et collections sélectives font fi de cette subdivision et ne se réclament d’aucun camp, laissant le libre choix. Pourquoi pas les floraux aux hommes et les boisés aux femmes ? Les odeurs n’ont pas de sexe. Une oeuvre de Marcel Duchamp unit l’univers du parfum à l’art en passant par la case du « genre ». Photographié par Man Ray, l’artiste est déguisé en femme (Rrose Sélavy) tandis que l’étiquette iconique d’un parfum qui n’existe pas mentionne Belle haleine, Eau de voilette.
Dans l’exposition figure le portrait d’Andy Warhol par Christopher Makos, écho pop et contemporain au duo Ray Duchamp avec un Warhol en blonde, Lady Warhol ambiguë.
Vanessa Beecroft met en scène les femmes : « Dans mes performances, j’aime donner aux filles un sentiment de puissance, les mettre dans des conditions où elles ont vraiment un pouvoir pendant quelques heures ».
Incroyable photographe, Valérie Belin travaille le noir et blanc comme personne. Avec sa série de Bodybuilders, elle photographie des corps de femmes sculptés par l’exercice. La puissance des muscles dans une esthétique exacerbée nie une féminité de séduction au profit d’une esthétique de puissance, de force plutôt masculine.
Avec La belle et la bête, du conte au film de Cocteau, la frontière entre l’humain et la bête s’estompe au profit d’une créature à l’apparence bestiale et au comportement empreint d’humanité.
Oda Jaune imagine des êtres hybrides qui n’existent pas, où les membres changent de place (mains en lieu et place d’un visage), informité, difformité.
David Lachapelle dans son univers coloré, à la frontière du kitsch accumule les références à l‘art, à la mythologie, à la religion dans une démarche pop. Sa Renaissance de Vénus renvoie à celle de Botticelli, mais dans un registre ultra coloré avec humour (la position du coquillage et l’allure de madone).
Javier Perez se pose la question mais : « la conception du féminin et du masculin ne doit pas intervenir dans mon travail de façon consciente. ». Avec En el filo, une paire d’escarpins à talon aiguille est confrontée au tranchant de couteaux.
Si les portraits de femmes ont fait la renommée de Bettina Rheims, elle a aussi mené un travail sur des figures d’adolescents au physique androgyne où l’un cherche l’autre avant le passage à l’âge adulte ainsi Edward V. III. Plus tard, avec les Espionnes, elle posera son regard sur les transsexuels. À la frontière des genres.
Pierre & Gilles, en duo, réalisent des portraits aux allures de chromo où la photo est ensuite repeinte. Les escaliers de la Butte dans un Montmartre de cliché (un réverbère, des pavés, une treille…) met en scène l’actrice Marina Foïs habillée comme un gamin de Paris, en pantalon et marcel, casquette de gavroche sur la tête.
Spécialisée dans la céramique Elsa Saghal a notamment appris les techniques en résidence à Sèvres. Elle définit son travail en suivant deux axes : dégoulinant et érectile. Sa Vénus est un agglomérat fièrement dressé de formes ressemblant à des seins. Seins bols d’un féminité exacerbée.
Peintre figuratif, Claire Tabouret a représenté Isabelle Eberhardt dans une série de portraits. Femme au parcours singulier et femme de lettres Isabelle Eberhardt se convertit à l’Islam, partit en Algérie où elle se vêtit à l’orientale et eut même une période habillée en homme.
Autour de la question du langage, du genre, Agnès Turnhauer choisit une démarche conceptuelle épicée d’humour. Travestissement du nom qui, avec quelques lettres en plus, joue les métamorphoses, la féminisation. Ainsi Marcelle Duchamp, Annie Warhol, Renée Magritte, Jacqueline Pollock… dans des formes de badges qui se jouent du nom du père.
Artiste portugaise, Joanna Vasconcelos a eu les honneurs de Versailles. Avec sa Pop Bond girl, la classique sculpture de femme est recouverte de travail au crochet. Fusion entre art populaire et « fonctions » dévolues à la femme ?
Photographe, Ellen Von Unwerth a recomposé une oeuvre de Klimt avec pour modèle Conchita Wurst. La drag queen joue sur l’ambiguïté de son personnage avec des vêtements d’une féminité revendiquée et le reliquat d’une barbe, attribut pileux masculin.
Chinois, Li Yongbin imagine un autoportrait peu lisible. Le visage est distordu, ne subsiste qu’une forme informe, trace fantomatique d’un vivant à l’identité non sexuée.
Dans cette chronique, je n’ai pas choisi de féminiser les noms (peintre), le masculin « dominant » ne me déplait pas. La féminisation à outrance des noms est parfois proche du ridicule ainsi l’épouvantable écrivaine. Heureusement photographe et artiste sont « hermaphrodites ».
À la maison Guerlain 68 Champs Elysées. Jusqu’au 12 novembre.
/C Agnès Thurnauer C François Fernandez
(Flacon de Belle Haleine, Vente Pierre Bergé, pas dans l’exposition)
/Lady Warhol C Galerie Catherine Houard
/Vanessa Beecroft. Collection privée.
/Valérie Belin C Galerie Nathalie Obadia
/ La Belle et la Bête. C SNC /Comité Jean Cocteau. C G.R. Aldo
/Oda Jaune C Galerie Daniel Templon
/C David La Chapelle Studio
/Javier Pérez C Denis Amon Courtesy Galerie Claudine Papillon
/ C Bettina Rheims
/C Pierre et Gilles Studio Courtesy Galerie Daniel Templon
/Elsa Sahal C Denis Amon Courtesy Galerie Caudine Papillon.
/Claire Tabouret C Rebecca Fanuele Courtesy Galerie Bugada et Cargnel.
/Joana Vasconcelos C Unidade Infinita Projectos.
/ Conchita Wurst als goldene. Courtesy Preiss Fine Arts
/Li Yongbin Courtesy Xin Dong Cheng Gallery. C Anna Maria Franceschini.
lire le billet
Dans le cadre de la FIAC, l’apparence est de mise. Pour les artistes, le lieu est une vitrine où la frontière entre corps et oeuvre s’estompe. Duo mimétique, Eva & Adèle arpentent toujours les allées du vernissage avec succès. Avec son corps modifié et sa coiffure bicolore, Orlan anime l’espace de sa galerie (Michel Rein). Cette année happening autour de la perception du niqab avec trois femmes déambulant vêtues de noir de la tête aux pieds, mais portant en étendard des sacs (proches de classiques Hermès dans leur forme) couverts de photos de dirigeants du monde, de migrants, de guerres… La condition de la femme et les rites de consommation mis en scène dans un cadre « politique ».
Au-delà du jeu de l’apparence, quelques artistes travaillent des matériaux en lien direct avec les textiles, les tissus et parfois la notion de « mode » s’invite.
D’origine vietnamienne, Sung Tieu travaille à Berlin. Elle s’intéresse à la consommation, aux frontières du luxe. Questionnant le télescopage entre migrants et phénomène de mode avec Alien Refugee Collection, elle utilise comme matériau des sacs plastiques avec lesquels se trimballent souvent les migrants. Mais cet imprimé utilisé notamment par les « mechotchniki » en Russie pour transporter des biens de consommation a aussi parfois été récupéré par la mode (Céline notamment pour l’hiver 2013-14). L’artiste a choisi de confectionner des vêtements bien réels portés sur des mannequins anonymes, entre mode et réflexion sur la consommation et ses chemins de traverse.
Pour les parfums, elle choisit de faux flacons, ersatz d’odeurs et jeux de mots opportuns sur des références iconiques. Les flacons sont mis en scène dans des natures mortes en relation avec le travail de photographes (re)connus. N°#1 Classic (D‘après Roe Ethridge), une appétissante et gourmande mise en scène.
5th Century (D’après Wolfgang Tillmans) pose le flacon sur une surface brillante.
Glamour sur papier glacé et surtout parodie second degré (les mots, les chiffres). Les codes du luxe sont joyeusement chahutés.
C The Artist & Galerie Micky Schubert Berlin. Photos Robert Glowacki.
Laura Lima, artiste brésilienne, crée des portraits en tissus avec des morceaux d’étoffes posés en compositions abstraites qui respectent la plupart du temps le « cadre » d’un tableau.
Une autre partie de son oeuvre est un joyeux pied de nez au design avec sa série de sièges mythiques posés sur une carcasse de fauteuil roulant. Rietveld, Saarinen, Mackintosh, Le Corbusier… en version mobilité réduite… Réjouissante dérision.
À la galerie A Gentil Carioca.
Sculpteur, Asta Gröting s’est intéressée aux Bourgeois de Calais de Rodin. Avec son oeuvre Un bourgeois de Calais. Le pied d’Eustache de Saint Pierre (le plus connu des prisonniers), elle réalise en bronze deux pieds, un doré l’autre argenté. À l’intérieur de la forme du pied se lovent des sneakers. Intérieur-extérieur, inversion des rôles ; du pied nu à l’accessoire de mode vintage en passant par une sculpture mythique.
Galerie Carlier Gebauer.
Avec son oeuvre hybride, sa démarche constamment pop où elle utilise les matériaux les plus simples, les plus accessibles, Isa Genzken réalise des « sculptures ». Untitled utilise un mannequin pour composer une silhouette de manifestant (?) avec une tenue carapace et en étendard une photo de policiers en action.
Galerie Hauser & Wirth.
lire le billet
Masculin-féminin, les silhouettes de la collection d’Aganovich mixent les codes. Vestes tailleurs et cravates accessoires, posées en écharpe, en foulard. L’imprimé noir-blanc joue la rayure du zèbre et se métamorphose, aspect reptilien et abstraction op.
Des couleurs sourdes et un soupçon de vieux rose et de parme.
Géométrie variable des longueurs, savants drapés en volumes. Asymétrie, découpes, plis. Parfois le vêtement se ferme, enveloppe la tête, effet de cagoule.
Mouvement figé par un vent imaginaire, constructions complexes, elle est lui.
lire le billet
Richesse des wax, motifs ethniques, un soupçon de fauve, la rayure du zèbre… et une rigueur géométrique et poétique. Junya Watanabe jongle (jungle ?) avec les codes, magnifie une Afrique pimentée de son style. Tissus imprimés dans d’amples robes sacs colorées, magie du patchwork. Bijoux imposants, colliers torques inspirés des atours Massai en étages.
Bracelets en métal intégrés aux poignets des robes.
Jeux de noir et blanc. Le zèbre (animal blanc à rayures noires ou l’inverse ?) ne devient qu’opposition op entre noir et blanc, marqueterie ethnique, hachures, zig-zags et ondulations.
Un passage vers l’abstraction et se dessine la carcasse des formes, savante géométrie, constructions.
Une peau de bête, un imprimé fauve s’invite, impérieux, sur les épaules.
Lanières pour chapeaux démesurés, corsages carapaces.
Motifs floraux abstractisés et s’imagine un parfum de savane.
Pour le maquillage, des traces tribales, zones de scarification où le corps imprime la parure dans la chair, beauté d’ailleurs. Aux pieds, des chaussures aux motifs fauves ou zèbres, peaux de bêtes d’une nature domptée. L’Afrique rugit de plaisir, Junya Watanabe lui a rendu un bel hommage. Envie d’un été Out of Africa.
lire le billet
Où trouver les adjectifs pour qualifier les collections de Rei Kawakubo ? Les mots les plus excessifs semblent pâlichons face à son audace. Collection improbable, formes démesurées, empilages, agrégats, vêtements sculptures à excroissances, protubérances. Assemblages hétéroclites de matières qui se répondent, s’opposent, se cousent ensemble. Mais où sont les mains ? Ensevelies, englouties, emprisonnées dans les formes. Mais à quoi serviraient-elle ?
Cette saison, une inspiration se faufile en deux mots : « Blue Witch ». Sans doute gentille, l’atypique sorcière est vêtue de bleu dans tous les dégradés possibles de la planète : pervenche, marine, turquoise, cobalt, outremer…
Des tubulures noires, une explosion de plumes, des velours brillants, des rubans, de la fausse fourrure, des noeuds. Aux pieds, des babouches de lutin.
Des coiffures démesurées, déstructurées, en bataille, nuages de barbe à papa rouge sang. L’art est total.
Souffle un vent de folie pure, là où la création règne en toute démesure. Vêtements d’apparat, fastes du passé recomposé pour avenir baroque. Une collection onirique et magistrale.
lire le billetPar des chemins détournés, poétiques, imaginaires, Olivier Saillard explore la mode désormais entouré d’une pléiade de mannequins qui ont eu leur heure de gloire dans les années 80-90. Bien loin du concept du « Sois belle et tais-toi » souvent associé à leur métier, ces femmes de caractère ont de l’allure et une incroyable présence sur scène. Vêtues d’un simple collant noir, elles donnent vie à la mode par leurs paroles, leurs gestes et leur démarche. Se succèdent de grands noms de la mode qui ont marqué leur carrière ou même joué un rôle déterminant dans leur existence.
Avec finesse et humour, le résultat est une plongée dans le cheminement de la création via ses coulisses. La parole habille les corps et se profile le souvenir d’un moment, d’un modèle, d’un défilé… d’une belle époque où s’invite la nostalgie.
Sonia Rykiel donne le conseil de porter à jamais des chaussures à talon. Adeline André invente les trois emmanchures. Madame Grès prépare un essayage : « trop grande, trop ronde, trop de fesses ». Montana veut que les mannequins ressemblent à ses dessins. Sans oublier Alaïa, Jean Paul Gaultier, Yves Saint Laurent, Margiela pour Hermès… Pour Comme des garçons, le trait est particulièrement drôle et Claudia Huidobro y va. Elle déconstruit tout d’un revers de la main, évacuant les chaussures à talon : « No make up, only dark eyebrows thick, asymetric, long sleeves, holes, a pocket on a strange volume, no high heels, flat shoes, black from the top to the bottom ». Noire, la mode japonaise s’avance sur le devant de la scène, back to 1983.
Christine Bergstrom, Axelle Doué, Charlotte Flossaut, Claudia Huidobro, Anne Rohart, Violeta Sanchez et Amalia Vairelli recomposent la mode dans un spectacle où parfois on songe à un cliché d‘Helmut Newton mis en mouvement, mais où la parole a le dernier mot de la mode.
Models Never Talk. Par Olivier Saillard. Un spectacle au CND dans le cadre du Festival d’automne.
Photos Giovanni Giannoni
lire le billet
Toujours fidèle à ses explorations technologiques, Iris Van Herpen a choisi cette saison de les associer à l’architecture et à la nature. Inspirée par les « living tree bridges » en Inde où les racines de banyan composent des ponts, elle adapte ses créations à cette idée de nature qui s’intègre, se développe et enveloppe. Au coeur de la présentation, un espace de mousses surnaturelles, paysage minéral de Jolan van der Wiel et un corps de femme (Gwendoline Christie), belle au bois dormant dans une robe filet tissée sur son corps.
Un travail mixant des techniques de coupe au laser, de tissage à la main et d’impression 3D.
Intrigant, le thème Quaquaversal désigne une formation géologique partant du centre pour aller vers d’autres directions. Du passé surgit la dentelle de Calais, se dessine une maille arachnéenne, labyrinthique.
Sobre et sourde, la gamme se compose de blanc, beige, gris, noir et d’éclats métal vif argent. Jeux de transparences où le corps s’expose. Pantalon de cristal, découpes, résilles, matières bouillonnées boursouflées…
Des lanières aux reflets métalliques allongent la silhouette qui ne finit pas en queue de poisson.
À noter Les chaussures « airborne » comme posée sur un patin, prêtes à l’envol (collaboration avec Finsk).Une collection où les nouvelles sirènes sont prises dans le filet d’une réjouissante mode technologique.
C Peter Stigter
lire le billet
Embarquement sur Chanel Airlines. Le Grand Palais se déploie en terminal. La grande nef mêle zones d’embarquement et esprit carlingue. Porte N°5 destination printemps-été 2016 sans cohue à l’aéroport. Les codes Chanel traditionnels sont omniprésents. De toutes les couleurs, le tweed joue les variations de longueurs. Les tailleurs passent du duo classique à une fantaisie plus débridée. Karl Lagerfeld a revisité l’icône : « J’ai enlevé les poches, les boutons et la ganse de la veste ».
Les motifs siglés de chevrons « airmail », sont prêts à l’envol. Une allure plus junior et délurée avec la casquette à l’envers pour Parisienne Gavroche en pantalon baggy.
Imprimé à motif de panneaux d’affichage et collection denim. Un code couleur bleu blanc rouge.
Des accessoires multiples, gants, broches en forme d’avion et chaussures vif argent. Les valisettes cabine optent pour le matelassé et sont rebaptisées « Coco Case ». la silhouette joue les superositions de jupes et robes sur pantalons.
La signature capillaire imagine un double catogan avec deux queues de cheval attachées, clin d’oeil au créateur. Tapissés de bleu (Collection Blue Rythm), les yeux augurent d’un voyage dans le ciel.
Ne restent que les ceintures à attacher.
lire le billet
Toujours à la pointe de la technologie, Yoshiyuki Miyamae pour Issey Miyake a choisi cette saison d’y intégrer la nature. Pour ses « Délices botaniques », les étoffes ont été cuites ou étuvées pour leur donner une nouvelle texture. Les couleurs plongent dans l’infinie variété qu’offre la nature.
La technique du 3D Steam Stretch (rétractation du fil sous l’effet de la chaleur) s’est enrichie de l’introduction de matières naturelles. Du papier ultra fin issu de fibres végétales recompose une chemise. Un nouveau procédé baptisé baked stretch ajoute une nouveauté à la catégorie des plissés. Sur le tissu est imprimée une colle ; sous l’action de la chaleur, le tissu va gonfler (comme un soufflé) et modeler le plissé.
Tranchés, les blocs de couleurs se rencontrent, s’opposent, se complètent. Franges, esprit de paille, grands chapeaux pour nouvelle exploratrices.
Passage OP noir et blanc.
Au final, les imprimés s’invitent sur les tissus et dessinent une végétation tropicale et luxuriante d’une nouvelle canopée dont les couleurs ondulent.
Fusion entre nature et technologie = poésie.
Photos Frédérique Dumoulin
lire le billet