La Chine s’éveille à la mode et Guo Pei en incarne la facette « couture ». Lors des défilés parisiens, la créatrice chinoise a présenté au Musée des arts décoratifs une sélection de son travail dont une spectaculaire robe révélée par Rihanna. Qualifié de « robe omelette » par les internautes, le vêtement jaune canari à traîne brodée porté par la chanteuse a été très remarqué lors du vernissage de l’exposition « Through the Looking Glass » au MET. À New York cette exposition est consacrée au rôle de la Chine en tant que terre d’inspiration pour la mode. Y figurent des modèles influencés par le faste des costumes chinois dans un esprit orientaliste de chinoiseries : Dior, Saint Laurent, Alexander Mc Queen… De résonance plus contemporaine se découvre l’humour des imprimés Mao de Vivienne Tam et les nombreuses variations sur chemise ou veste au col Mao dans la vision d’un costume unisexe.
Célèbre en son pays, Guo Pei a son atelier (Mei Gui Fang) à Pékin, mais elle envisage aussi de s’installer à Paris. Plusieurs centaines de petites mains travaillent à la réalisation de ses créations au travail précieux et minutieux et où les broderies sont à l’honneur. Très influencé par le faste du costume chinois impérial, son style est loin des costumes Mao qui ont laminé la mode en Chine pendant quelques décennies. Les chaussures de la créatrice s’inspirent également des étonnants souliers brodés dont les modèles étaient aussi conçus pour les pieds bandés. Se découvrent des chaussures hybrides où la broderie se marie aussi au plexiglas.
Si certaines tenues peuvent confiner au kitsch, il faut néanmoins saluer le travail remarquable et spectaculaire des détails.
Quant aux robes « porcelaines », avec des motifs décoratifs traditionnels bleu cobalt, elles sont d’un raffinement parfait et affichent même une certaine sobriété.
Une histoire à suivre.