Coloré, brillant et exquis, le défilé de Dries van Noten emporte vers des contrées imaginaires dans un baroque somptueux. Les brocards ne passeraient pas la barrière d’anciennes lois somptuaires. Les superpositions s’enchaînent pour embellir de nouvelles nomades.
Mouton de Mongolie, motifs de fleurs, arabesques, dragons… esquissent un Orient fantasque et imaginaire. Par moment, rigueur et austérité militaire, vite balayées par l’ajout d’un détail, d’une demi-jupe, d’un bijou…
L’art du mélange est à son comble, un métissage sans faille où les couleurs s’enchaînent sans entrave dans une exubérance folle et maîtrisée. L’opulence du décor du grand salon de l’hôtel de ville de Paris semble presque pâlotte face à la richesse de la collection. Velours, broderies, bijoux imposants, détails de doublures riches, travaillées ; on pourrait rêver les vêtements réversibles. Mélange de gabardine trench et étoffes précieuses. Court devant et long derrière ; jupons en volume, presque traîne. Esquisse d’un pantalon sous la jupe. Demi- jupe nouée comme un tablier.
Ronds brodés, insignes signatures emblématiques d’un Orient rêvé, « mon » ou « kamon » japonais ; cercle chinois, armoiries exotiques.
Une superbe collection et si, à chaque fois on parle de poésie à propos de Dries van Noten, c’est juste parce que ses collections demeurent un pur enchantement.
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