Hybrides, hermaphrodites, les tenues de « mariées » jouent sur deux tableaux chez Jean Paul Gaultier. Bipolaire, janusienne, la mode voit double ; l’un n’est pas l’autre. Demi jupe droite et demi corolle.
Costume mâtiné de robe avec gant glamour. Plissé soleil et jupe droite. Jean Paul Gaultier s’amuse dans la construction en asymétrie. Jeu de l’oeil créatif et superbement réussi avec des coupes parfaitement maîtrisées. Quand passent les mannequins d’hier, Christine Bergstrom, Violetta Sanchez et Claudia Huidobro, la salle s’enflamme et le rythme est donné.
Exubérance des modèles, imprimés animaliers. Hors du temps, une exquise “apicultrice”.
Une touche de Paris avec broderies façon Tour Eiffel.
Longs fourreaux du soir. Jean Paul Gaultier surfe sur ses classiques, jeux de laçage, des lanières et toujours une féminité revendiquée. Après la séduction, le mariage. Une mariée en voile, pièce montée de bigoudis sur la tête et un florilège de voiles et tulles pour mariées en devenir. L’esprit « White Wedding » en bande son pour que tous convolent. Et même des robes de divorce ! Le seul risque, avec ces tenues mixtes, est de se muer en machine célibataire et se suffire à soi-même. Un magnifique souffle de couture.
Photos Patrick Stable