Plongée sur la couleur à la National Gallery de Londres au travers des collections du musée. Art et science sur le berceau des théories de Newton revisitées par Moses Harris et son Natural System of colours (1769-1776) expliquant le principe du mélange soustractif des couleurs. La fabrication des pigments et leur origine animale, minérale est expliquée et s’ouvre à l’utilisation des couleurs en peintures : Van Dyck, Degas, Botticelli…
De l’art au maquillage, Terry de Gunzburg a sauté le pas et apporte son soutien à l’exposition. Elle a aussi imaginé une palette dans le cadre de l’événement. Baptisée INGU (I Never Give Up), la gamme de fards est composée de sept couleurs. Dans une ambiance « pop » : violet foncé, vert profond (sapin ?), bleu mer, jaune scintillant, rose vif (think pink), corail et orange pétillant.
National Gallery de Londres jusqu’au 7 septembre.
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C’est l’été, Saint-Tropez est désormais moins ville de gendarmes que cité de vacances dédiée à la mode. Les boutiques éphémères jouent la carte estivale sur le principe de ce que l’on appelle aussi les pop up store (comme les fenêtres qui s’ouvrent dans un livre ou sur internet).
Depuis cinq ans Chanel établit ses quartiers d’été tropézien dans l’hôtel particulier de la Mistralée. L’ancienne propriété du coiffeur Alexandre est une bâtisse du XIXe siècle en plein coeur de Saint-Tropez. Des jardins, deux corps de bâtiments et une piscine servent de décor aux collections Chanel et à l’esprit de l’édition des Métiers d’art, Paris Dallas. Chaque année, le décor change. Cet été a été suspendu un millefeuille en papiers colorés survolant les podiums d’accessoires.
Une pièce aux allures de rodéo avec un tapis en poulain reprend le code couleur noir et blanc.
Dans la poolhouse figure la collection de plage dédiée au farniente.
Une astucieuse façon d’être là où cela se passe.
Jusqu’en octobre.
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Une rivière (lac) au coeur de Londres, un lieu voué à l’art contemporain et désormais un parfum au joli nom : Serpentine développé sous les auspices de Comme des garçons.
Art et parfum ? Le mariage existe, mais n’est pas le plus foisonnant de la parfumerie. Des créations sous le nom de Niki de Saint Phalle ; des parfums Dali (Cofinluxe), odes au surréalisme ; Warhol en fleurs ou en dollars ; Chapeau bleu inspiré de Picasso… Il y a quelques années Francis Kurkdjian interprétait l’odeur de l’argent pour Sophie Calle.
Comme des garçons avait déjà eu une approche avec le design en lançant Standard Artek (design finlandais créé au départ autour d’Alvar Aalto).
Aujourd’hui avec Serpentine est rendu hommage à un lieu qui porte le nom de la rivière qui traverse Hyde Park à Londres et où se situe la Serpentine Gallery, un des hauts lieux de l’art contemporain avec ses expositions souvent remarquables. L’espace s’est aussi étendu avec la Serpentine Sackler Gallery créée par Zaha Hadid dans Kensington Gardens.
Simple et carré, le flacon est habillé d’un dessin de Tracey Emin. Des traits, une écriture autour du thème « The Grass. The Trees. The Lake ». Une “écriture d’herbe” façon occidentale.
Le Parfumeur Emilie Coppermann, sous la direction artistique de Christian Astuguevieille pour Comme des garçons, traduit la présence de la galerie au coeur d’un parc. Une exquise fraîcheur de notes vertes évoque les jardins anglais de Londres. Pour la facette nature : herbes, feuilles, pollen (galbanum, feuille d’iris). Et pour le côté urbain : l’asphalte (musc noir, muscade), labdanum, cèdre fumé et un zeste de pollution (benjoin, genévrier, gaïac). San soublier une touche de respiration avec l’oxygène (aldéhyde, ozone).
Plus besoin de construire les villes à la campagne (boutade d’Alphonse Allais), tout est dans Serpentine.
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Lancôme ne fait pas de cinéma avec sa « nouvelle vague », mais met sous le feu des projecteurs trois talents émergents de la scène de mode parisienne. La marque à la rose a déjà, à plusieurs reprises, associé mode et cosmétiques en collaborant avec Olympia le Tan (une minaudière) ou Alber Elbaz (des dessins sur la gamme de maquillage).
Pour « nouvelle vague », les trois créateurs ont imaginé l’équivalent d’une trousse de maquillage, mais version mode, à porter comme un sac, une luxueuse minaudière (en édition limitée). Le seul signe de reconnaissance pour établir le lien avec la beauté se remarque à la présence de la rose Lancôme gravée sur le fermoir. Le contenu de la trousse est aussi prévu avec trois produits iconiques : un Absolu rouge, un Hypnôse star (les mascaras incarnent une importante signature Lancôme) et Hypnôse palette avec quatre couleurs de fards et eyeliner.
Dessinant pour une femme conquérante et sexy et jouant sur les carrures, Alexandre Vauthier a imaginé sa création autour des notions de « glamour chic et épuré ». Multi fonctions, le sac multiplie les pochettes, les zips pour inclure les objets. Le créateur définit son sac « entre la trousse et le clutch » et a choisi de le souligner de doré (une de ses couleurs fétiches).
Jeune roi de la mode pop aux accents frais et juniors Jacquemus a choisi le rose et la simplicité d’un rond (très présent dans sa dernière collection dédiée à la Grande Motte) à porter comme une ceinture ou autour du poignet (deux systèmes).
Pour Yiqing Yin qui aime les couleurs minérales et construit sa mode de plissés, de drapés minutieusement travaillés, son sac est la traduction de son goût pour les matières. « Je suis partie de l’idée que mon sac du soir devenait ma trousse de maquillage et non l’inverse » explique-t-elle parlant de son sac à matière très texturée.
Une jolie initiative pour associer mode et beauté.
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