Viktor & Rolf

 

 

« Rebellious sophistication » est le thème du duo néerlandais des Viktor & Rolf. Couvert de fleurs de tournesols en noir et blanc (la Hollande de Van Gogh revisitée ?), le décor se pose sur un podium façon plancher en marqueterie bichrome. La collection oscille entre blanc et noir sur des modèles résolument courts dans différentes matières : tricotine de laine, cuir, soie, nylon matelassé. Les coupes ajoutent des détails complexes, des noeuds, des fourrures en patchwork, des volants, tourbillonnants.

 

La chemise se porte aussi en robe. Un détail de motif en couronne de laurier anime la maille. S’ajoutent des effets effilochés de tissus troués, découpés, plus grunge.

En accessoire, un sac à l’image de leur parfum à succès, Flowerbomb (L’Oréal). Ode au noir et blanc.

 

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Martin Grant

 

Créateur australien, Martin Grant  s’est installé à Paris où il a ouvert une boutique en 1996. Depuis quelques saisons, il a aussi choisi de présenter son travail avec un défilé. Parmi ses clientes figure Lee Radziwill, présente au premier rang pour voir sa collection automne-hiver 2013.

Passionné par la coupe, il joue ses classiques, sobrement. Manteau ample avec effets de cape. De jolies épaules en rondeur adoucissent la structure. Du velours, brillant. Manteau droit avec effet volanté en verticale ; le même principe se traduit en robe. Se retrouve sur une robe des jeux de tissus noir et blanc, graphiques. Grand manteau fourrure.  Plus vaporeux, le final joue les chemise à écharpe nouée, les  mousselines légères.

 

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Chisato Tsumori

 

Les collections de Chisato Tsumori sont toujours poétiques avec ses motifs dessinant un univers qui lui est propre. Son automne hiver démarre sur un thème très graphique d’opposition et de rencontre entre le blanc et le noir. Mais déjà les formes ondulent en vagues, biomorphiques.

Des motifs de rameaux (corail ?) s’inscrivent. Une jupe dessinée d’écailles de poisson remonte le courant. La collection plonge vers la mer, ses fonds, ses habitants. Se pêche le homard, pas de casier, mais omniprésent. Sur une chaussure, en décoration, en motif central…, le crustacé règne sur l’univers marin de Chisato Tsumori. En allover le homard envahit les imprimés, roi de mers bleu turquoise.

Des imprimés japonisants, riches comme un tissu de kimono de cérémonie rouge et or. Maille et crochet. Une joyeuse collection à prendre avec les pinces.

 

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Junya Watanabe

Chaque saison, chez Junya Watanabe, chasse la précédente, mais il y a des thèmes de prédilection, des letimotifs vers lesquels, régulièrement, il revient. (Re)passage cette saison vers une inspiration néo punk et l’utilisation des tartans. Le créateur continue son travail toujours étonnant et complexe de coupes sophistiquées. Inspiré par les carreaux, il les recompose en patchworks comme dans ses jeans qui semblent savamment rapiécés, un zeste grunge.

Effets de basques sur les vestes ajustées. Mélanges composites de cuirs de bikers avec tissus à carreaux. Au niveau des coudes, les empiècements se retrouvent à l’envers. Multiplication des fermetures éclair qui viennent zébrer un manteau en flanelle.  Les trenchs, toujours superbes. Série de mini robes à imprimé carreaux, losange et une profusion réjouissante de couleurs vives. Une belle mise à carreaux.

 

 

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Yohji Yamamoto

 

Le noir est la couleur de Yohji depuis ses débuts et elle lui va comme un gant. Chaque saison, il est joué en majeur et traverse ses collections, revisité. De grandes robes largement évasées ou complexes autour d‘un travail de torsades, de subtils drapés.

Allure de pierrot lunaire avec pantalon large et paletots à gros boutons.

Gants habillés d’ongles vernis, surréaliste, très Schiap. Superposition de jupe sur pantalon et veste. Le noir aussi au blanc s’oppose avec pantalons et tops effilochés.

Et la couleur surgit, délicat vert d’eau et gris.

Color block avec la maille en bleu, parme, ocre, rose,…

Le masculin –féminin se joue en costume trois pièces en flanelle.

 

Les grands chapeaux sur les coupes au carré ajoutent à la poésie des modèles.

 

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Sonia Rykiel

 

Nouvelle étape pour Sonia Rykiel désormais sous pavillon chinois (Fung Brands) avec l’arrivée d’un designer qui a fait ses classes chez Miu Miu, Vuitton… En un peu plus de quarante ans, la marque a établi ses codes (pionnière et novatrice avec la maille en total look, les coutures à l’envers…). Le nouveau styliste a choisi de s’en inspirer à l’exception des rayures, une des signatures Rykiel. De la maille bien sûr, un jeu de trompe-l’oeil, des messages (mots sur les chaussettes), des pantalons larges et courts…

La gamme de couleurs, sobre, était un peu triste. Du masculin féminin, des robes liquettes, un zeste de transparence…

Une première collection. À suivre…

 

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Maison Martin Margiela

Dans un décor où domine toujours le blanc défile Maison Martin Margiela en revisitant chaque saison les codes originels. Un grand trait de peinture, signalétique colorée et arty, se pose sur les premières tenues, balayant d’un revers de rose ou de jaune le blanc et le noir.

Déconstruction, déstructure sont toujours au programme ; l’esprit oversized se traduit en manches démesurées. Du masculin féminin et des tissus de costumes à rayures. Une grande maille tricotée sur les manches ou en enchevêtrement arachnéen de fils posés sur des résilles en transparence.

Veste en plastique transparent avec bord cadre noir. Tache rouge en rond sur blanc, esquisse de drapeau japonais ? Puzzles de maille et tissus velours.

 

Longues robes typographie jouant sur le mot défilé. Le détail : les cheveux lisses s’intégrant à un passant du vêtement dans le dos. Très MMM.

 

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Issey Miyake

 

Toujours à la pointe des innovations technologiques et à leurs applications en mode, Issey Miyake (collection imaginée par Yoshiyuki Miyamae) prolonge l’expérience autour du « steam stretch » avec des tissus thermo-rétractables.  Particulièrement haute en couleurs, la collection s’est inspirée de paysages vus d’avion et des effets géométriques qu’ils (re)composent quand prairies, lacs, champs, forêts se réduisent à des plages de couleurs.

Très présent en verticale, le zip joue les transformations, avatar de veste cintrée qui en s’élargissant devient oversized ou pantalons noirs qui s’ouvrent sur des tissus à rayures. Le prince de galles est traversé de bandes noirs, les tartans (bruit de cornemuse)  s’opposent aux tissus unis. Des jeux de géométrie variable, très graphiques.

Une nouvelle matière légère mais chaude et des « fourrures » « poils de yéti » !  Une collection éminemment joyeuse, où les filles sourient à la perspective d’un hiver multicolore.

 

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Manish Arora

Les défilés de Manish Arora sont toujours un plaisir pour les yeux comme une vraie fête de la couleur ; avec, pour les oreilles, le souvenir de musiques bollywoodiennes. Inspiré cette saison par une visite au festival Burning Man au Nevada où l’art est à l’honneur dans un lieu incroyable. Le créateur a créé un imprimé de paysage envahi de nuages blancs dans un ciel bleu. Autour de cette image issue du réel, des éléments décoratifs et la fantaisie vive du créateur. L’ajout de broderies, de sequins, donne toujours à ses collections une munificence en écho à une facette de son pays.

Des jupes droites, des robes classiques font évoluer le créateur vers une morphologie différente que celle qu’il affectionnait à ses débuts (fesses exacerbées). Des effets de plissés et aussi des modèles en maille (première fois). La palette de couleurs est toujours vive tandis que les matières se mêlent :  néoprène, coton, soie, cuir, cachemire… Aux côtés de la profusion de couleurs : vert, rouge, or… des modèles en noir et blanc. Sur du noir, ajout de chaînettes dorées.

 

 

Un poil de fourrure. Quand le stylisme ajoute des silhouettes enturbannées dignes des maharadjahs avec bijoux aux oreilles et pendants de nez, l’exotisme est à son comble et l’Inde à portée de podium dans le style manishéen.

 

 

 

 

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Rue du mail

 

Installée Rue du Mail, Martine Sitbon reçoit chez elle pour ses collections. L’automne-hiver 2013 se révèle propice aux grands manteaux, presque peignoirs, ceinturés, confortables.

Se retrouve le goût de la créatrice pour les effets géométriques, jeux optiques d’opposition entre les deux non couleurs. Cette saisons des formes de vague blanches ondulent sur les tissus noirs. Très op aussi le motif de chevron.

Si le noir et le blanc sont très présents, la palette s’élargit de rouille et d’ivoire, bleu, violet… Sur les manches, des ajouts de fourrure (une tendance de l’hiver ?). Des découpes de motifs floraux s’appliquent sur les robes, effet décoratif entre William Morris et l’art nouveau sur satin ou velours noir.

Sans oublier le travail sur le dévoré. Très beau manteau enduit violet et noir et une fausse fourrure douillette à reflets changeants.

Pour le soir avec, sur la sobriété des coupes, des éclats de tissus brillant en touches ou patchworks. Une collection, très Martine Sitbon, mais aussi commerciale (là, dans le bon sens du terme).

 

 

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