Bastet / Beaurin / Dior

 

Un dieu égyptien, un artiste français et les cosmétiques Dior sont réunis en triptyque dans une tablette à fards (oublié le mot palette et vive la tablette qui traverse quelques millénaires). Douce et féroce, Bastet a inspiré Vincent Beaurin, plasticien et passionné de couleur. De lectures théoriques de Goethe à Itten en passant par Chevreul jusqu’à son travail de plasticien, l’artiste a un véritable discours sur la couleur. Dans ses Spots, deux couleurs s’articulent et vibrent. Au-delà du cercle de ses Spots, des formes biomorphiques (l’artiste cite souvent Jean Arp) se découvrent dans ses sculptures qui ont aussi, souvent, un lien avec l’animalité.

Sur la tablette, trois disques de couleurs, aux noms avec allitération du S : Saphir pour un bleu du ciel profond, Safran, chaude épice et Silex, choisi dans un ton ocre (l’artiste a aussi une prédilection pour la préhistoire, les bifaces ainsi sa caisse à outils  en verre optique taillé). Trois couleurs, trois fards mats de forme ronde. « Le rond est une forme pleine. On le retrouve souvent dans mon travail, peut-être justement parce qu’il porte à l’abstraction, au dépassement de la forme ».

En guise d’écrin, deux éléments aimantés, en gris, signature de la maison Dior depuis ses débuts. Le gris, pour l’artiste : « c’était le ciel des Ardennes, immuablement gris, comme les toits d’ardoise qui sous la pluie deviennent d’encre ou d’argent… Le gris permet d’optimiser l’observation des couleurs, de leur rayonnement, de leur persistance lorsqu’elles disparaissent et de leurs réactions lorsqu’on les juxtapose. »

Si Bastet, en sculpture, figure déjà dans l’oeuvre de Vincent Beaurin, elle devient aujourd’hui édition limitée, numérotée et signée (1450 exemplaires) dans l’esprit des multiples mais où, ici, l’art se conjugue avec la beauté.

 

 

 

 

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