Une rose

 

Parmi mes trente-cinq parfums « préférés » ne figurait pas une rose.

J’avoue, j’assume; la rose, je ne l’aime pas. Je la trouve banale, cadeau passe-partout, fleur de supermarché… alors que la nature recèle des trésors que j’apprécie infiniment : iris, violette et évidemment la vénéneuse tubéreuse. La rose m’ennuie, elle s’offre par douzaines, sans imagination.

Mais, vue dans les champs à Grasse, la centifolia ou rose de mai a, un situ, je le reconnais, un charme particulier. Un « bain » dans les cuves de pétales, une fois les fleurs libérées de leur parfum demeure un inoubliable souvenir (Chez Mul pour Chanel).

En parfums, je ne suis pas amateur de floraux, j’aime les orientaux, les cuirs. En littérature, la pauvre mignonne de Ronsard a été usée jusqu’à la corde, celle du Petit prince est arrogante ; des autres il dit : « Vous êtes belles, mais vous êtes vides ». Je préfère Gertrude Stein avec Rose is a rose is a rose…  sans oublier un détour par l’art et le grand Marcel (Duchamp) pour qui toujours Rrose Sélavy. Mais ce sont les roses d’Alice au pays des merveilles qui m’amusent le plus : « Ma foi, voyez-vous, mam’selle, pour dire la vérité vraie, ce rosier là, c’aurait dû être un rosier rouge, et nous en avons planté un blanc par erreur ; et si la reine venait à s’en apercevoir, on aurait tous la tête coupée, voyez-vous. »

Considérée en parfumerie comme une des deux reines avec le jasmin, la rose est surtout utilisée en deux variétés : damascena (bulgare) ou centifolia. Si de nombreux parfums à la rose ont été composés, un seul me plait vraiment : Une rose, une création d’Edouard Fléchier (Poison !!!!) éditée chez Frédéric Malle. Dans son histoire de composition est mentionné un accord de truffe, j’avoue que je ne sens pas réellement la truffe (pas née dans une famille dressée à débusquer l’or noir), mais c’est sans doute cet accord qui twiste la rose qui en perd toute mièvrerie tout en demeurant parfaitement identifiable. Pour Frédéric Malle : « l’idée était de profiter de l’aspect mi-terreux, mi-animal de la truffe pour renforcer le côté « jardin » de la fleur, créant par là même un lien entre cette odeur de pétale et celle de la peau. » Absolue de rose turque, géranium, miel et lie de vin ajoutent au côté très nature de la rose des senteurs de terre.

Une rose est « ma » rose.

 

Naissance : 2003

Papa : Edouard Fléchier

Famille : Soliflore

Genre : Féminin

 

Le parfum de Nolwenn D.L. et d’Irina V. (dans une interview, prête à séduire le cochon de George Clooney avec sa « rose truffe »)

 

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