L’Antimatière

 

C’est par les parfums Annick Goutal que j’ai découvert Isabelle Doyen (à l’époque de la magnifique Eau du fier ?).  Avec le temps, j’ai aussi découvert des facettes hautement fantaisistes de sa personnalité, alliées à une rigueur dans le travail qu’apprécient certainement ses élèves. Un jour, elle m’a fait rencontrer son ami Michael H. Shamberg qui développe son projet Turttle et pour qui elle a composé Turtle Vetiver. Un autre jour, elle m’envoyé des échantillons (LesNez édités en Suisse par René Schifferle) un peu bizarres qui avaient tout pour me plaire et surtout l’un d’eux supposé sentir « rien ». Intrigant, L’Antimatière a été imaginé en référence à l’Aleph de Borges, de la question de l’infini, elle a divagué vers le un pour le tout. Borges écrit : « « les mystiques, dans une situation analogue, prodiguent les emblèmes : pour exprimer la divinité, un Perse parle d’un oiseau qui en une certaine façon est tous les oiseaux. » De l’un au tout (ou l’inverse ?), la composition est simple, sans tête, sans coeur, mais avec des notes de fond que l’on sent ou pas (anosmie à certains muscs ?). Isabelle Doyen a privilégié des muscs (« des notes comme dans le vrai musc »), ambre gris, mousse de chêne (lichen). Au final, un parfum indéfinissable, un côté propre comme un nuage de rêve, mais avec de la persistance. Entre transparence et l’odeur du rien, une « trace », un parfum qui englobe « le tout ». Minimaliste en diable.

Bizarre, j’ai dit bizarre.

 

Naissance : 2006

Maman : Isabelle Doyen

Famille : ???

Genre : Anti

 

 

 

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