Hors calendrier, mais toujours avec des idées et le système D, Naco Paris a présenté en off une « performance » pour montrer ses modèles du printemps-été 2013. A l’entrée du Scop Club, le ton est donné : This is a no budget fashion show ». Celui qui a créé un sac « Do you really need a it bag » et propose : « La mode c’était mieux avant » ajoute à la mode l’humour qui lui fait souvent défaut. Une présentation « arty » et un résultat qui fonctionne. Un rangée de mannequins s’installe sur scène, habillés de justaucorps de couleur neutre, chair…
Ils attendent que le maître de cérémonie vienne les habiller tandis qu’un maquilleur ajoute la touche finale au look.
Sur des silhouettes assez androgynes, mais coiffées de chignons et de lourdes franges, les vêtements se posent.
Une collection aux formes amples, aux imprimés très réussis de pois blancs sur fond bleu et l’inverse. Tandis que l’éclairage colore le podium, Naco s’affaire, s’éponge le front. Des couleurs fluo, des collants résille, des froufrous, des fleurs en déco, des blousons style perfecto en coton, jupes à godets, des casquettes rebrodées de perles… Et pour Naco une collection où : « Yellow is the new black. Blue is the new base. Ironic is the new pessimism… Backstage is the new stage. » L’été sera drôle et joyeux.
Photos Lizzy Casalou
Maquillages Karine Marsac pour Shu Uemura
Coiffures Nettho
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Paco Rabanne ! À son nom surgit le fantôme des années 60 et son cortège de robes futuristes et d’avant-garde en métal, en rhodoïd… Développant avec succès (« 1 million ») les parfums, le groupe Puig a choisi de relancer la mode. Après deux saisons signées Manish Arora, c’est aujourd’hui Lydia Maurer qui a conçu la nouvelle collection. Si la directrice artistique s’inspire de riches références comme Guy Bourdin, César, Richard Prince et ambitionne de donner à la nouvelle femme Paco « « l’indéfinissable sensualité d’une Marisa Berenson et l’érotisme subversif d’une Anita Pallenberg », sur le podium, l’histoire est différente… Se retrouvent la cotte de maille, la pastille « 69 », des manches cerf-volant, de la géométrie… Des références, oui, mais un traitement qui, au final, manque sans doute simplement d’élégance.
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Poésie, surréalisme, humour et couleurs innervent toujours les collections de Jean-Charles de Castelbajac. A nouveau dans une église de la Rue Saint Honoré, le créateur a ajouté un décor de néons lui donnant une allure techno et expérimentale. Une foison d’imprimés verts recompose une nouvelle jungle végétale avec des tissus parfois plastifiés.
Des épaules marquées, accentuées, végétales, animales ? Un grand pan de crocodile passe et des motifs « ethniques » ajoutent à la tribalité. Après la jungle, la géométrie, d’imprimés abstraits avant l’échappée vers un ciel bleu à peine nuageux.
Télescopage de palmiers et buildings, la jungle est dans les villes.
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La maison Chanel est dans le vent… Dans le Grand Palais, les éoliennes tournent sans fin sur un podium façon panneaux solaires sur lequel déambulent les mannequins du défilé de la collection printemps-été. « De l’air, de la lumière, de l’énergie » dit le communiqué de presse. Karl Lagerfeld a imaginé une collection fleuve où le tweed a toujours droit de cité, mais s’entoure de tissu légers. S’ajoute une robe-jupe, « dernière-née du vestiaire Chanel » tandis que la veste se raccourcit façon boléro.
Noir et blanc toujours en majeur, mais avec du bleu, du rouge sombre, du vert … Un col « galette » donne une allure de Claudine sage. Et pour l’été fleurissent aussi les imprimés. Du côté des accessoires, les sacs matelassés s’inscrivent dans des cercles, format mini ou maxi. La capeline à bord en rhodoïd ajoute une allure cinématographique au « show ».
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Fraîcheur, gaieté, spontanéité et humour caractérisent joyeusement le « défilé » spectacle d’Olympia Le Tan. La créatrice de ravissants petits sacs hommage à la littérature (façon livres) avait déjà (en off) défilé la saison dernière avec un effeuillage très amusant. Désormais dans le calendrier, Olympia Le Tan a sans doute signé la présentation la plus originale pour mettre en valeur son style rétro de robes aux allures 50-60 en corolle, ses twin-sets et ses petits shorts avec des découpes en arrondi.
Quelques imprimés avec des dessins de papa : Pierre Le Tan.
Les mannequins mimaient en dansant (avec leurs petites socquettes blanches) les grands standards de la musique américaine (Locomotion…) avant le final avec Ronnie Spector herself pour Be my Baby.
Photos
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La marque aux imprimés mythiques a choisi un nouveau créateur : Raffaele Borriello. Si l’inspiration plonge dans le passé glam de la jet set des années 60-70 (photographiée par Slim Aarons), elle imagine une dolce vita d’aujourd’hui pour élégantes entre voyages et villégiatures. Les imprimés Léonard font partie du décor, quasi omniprésents, en allover ou en touches plus discrètes, juste décoratives. Le bambou pousse sans fin tandis que le « fantasia » se pose en bouquet coloré. A la fluidité des modèles en jersey de soie s’opposent aussi des tenues plus structurées.
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Dans le décor blanc des salles du jeu de Paume circulent les mannequins de la collection Hermès imaginée par Christophe Lemaire. Des imprimés géométriques, l’abstraction de découpes en bleu, jaune, gris… façon patchwork recomposé. Un imprimé tressage de bandes de tissus de couleurs, très graphique. Mais aussi des motifs décoratifs dans l’esprit des carrés. Parfois les deux types d’imprimés se mélangent. Des matières très Hermès avec le crocodile vert d’eau en souplesse. Une allure masculin-féminin avec écharpes nouées en cravate. Graphiques dans les formes, mais aussi fluidité avec les matières (soie). Une silhouette sage et chic, construite, so Hermès.
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Une salle de judo dans Paris, mais un décor luxuriant et caché de jungle habille l’espace de vert et d’ocre tandis que s’imaginent des plumages d’oiseaux colorés et des fauves bondissants. Intégré aux imprimés, le tigre rugit sur quelques modèles. Carol Lim et Humberto Leon ont choisi, après de nombreux passages monochromes, de faire la part belle aux imprimés : jungle dans un camaïeu de verts, « fauve » tacheté et camouflage des villes.
Les couleurs osent l‘exubérance, la profusion. Le style joue la structure avec épaules marquées. Esquisse de trompe-l’oeil avec l’illusion de bottes sur les pantalons. Jeux de zips, tenues de baroudeuses revisitées pour jungle urbaine, hommage à Kenzo.
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Toujours LE défilé majeur. Comme des garçons trace avec force un sillon obstinément créatif (dans un monde où les stylistes ont souvent la part belle). Une sorte de « Work in progress » signe un incroyable travail de reconstruction où le tissu a été plié, superposé, puis cousu pour composer des modèles étonnants, asymétrie en bandoulière. Un paquetage qui pourrait faire songer à Christo, mais sans les cordes pour le côté « emballage » et le choix d’un tissu de coton simple et beige (avant un final noir). Les coiffes, créées par Graham Hudson, sont faites en métal récupéré (conserves ?) avec un petit air de carcasse à la John Chamberlain. La notion d’art s’approche toujours de l’univers de Comme des garçons tant son travail recèle une vraie signature, unique ; un style personnel bien à l’écart des tendances, de l’air du temps. Quand la mode est création… et que la silhouette est travaillée de la tête aux pieds.
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De la bonne humour, des couleurs et des dessins ludiques et joyeux. L’été de Chisato Tsumori ne déroge pas à ses codes et emporte vers une Amérique de déserts où le vert cactus ponctue les imprimés. Du long, du court, des pantalons, des robes… et toujours l’univers très personnel de la créatrice.
Des associations d’imprimés, un graphisme poétique, des effets de drapés en superposition… A noter le maquillage coup de soleil (Uchiide pour Shu Uemura).
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