En préambule, Damir Doma cite Max Ernst et une phrase sur le collage (« la noble conquête de l’irrationnel »)… Le ton est donné, sa collection assemble des matières différentes, joue sur les formes. La géométrie affiche toujours une certaine rigueur amplifiée par le choix de matières « robustes », « une réponse abstraite à la féminité » pour le créateur. Son été 2013 est aussi sous le signe du métissage des couleurs avec un bleu vif, canard et un turquoise en vedette. Le bleu répond à la facette de l’influence aquatique revendiquée tandis que l’autre facette se dessine « urbaine ».
Des formes amples souvent posent une distance avec le corps tandis que d’autres s’en approchent au plus près. Le créateur continue sa construction d’un univers personnel et ouvre aussi à Paris sa boutique. Un des noms les plus intéressants parmi les « nouveaux » de la mode.
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Fidèle à sa naturelle inclination pour le noir et le blanc, le duo composé de François Alary et Ophélie Klère continue son exploration de l’opposition et la complémentarité des deux non couleurs. Si les smiles sont revisités, l‘inspiration mortuaire est aussi présente avec humour, sans morbidité. L’allure de pierres tombales ajoute des épitaphes signées Chloé Delaume.
« Probablement, ici
Ici, derrière la dalle
C’est là que l’horizon se brise en pointillé… »
Black & white dans des formes simples pour une mode accessible.
Cadeaux bonus : une brique d’eau de coco et un recueil textes et dessins autour de la collection. : Perceptions.
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La jeune créatrice néerlandaise est allée puiser son inspiration dans l’étude de la fonte des glaces et des expériences de dissolution dans l’eau… Si son défilé débute avec une vidéo sous-marine, la collection n’est pas pour autant liquéfiée. Elle a imaginé une garde-robe pour fin du monde, mais évite l’esprit apocalyptique avec une palette haute en couleurs douces. Constructions bicolores, patchworks,… Effets de « fleuve », cols qui se fondent… Jupes en ailes de papillons pour signer l’éphémère. Quelques broderies. Bijoux et accessoires avec le duo Mouton Collet. Melancolia.
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Le duo Brooke Taylor et Nana Aganovich signe un printemps été sous le signe du vert, bouteille, sapin,… Ce vert sombre emporte l’imagination vers de mystérieuses forêts de conifères. Précises, structurées, les coupes aiment la géométrie, les collages façon patchwork, graphiques. Avec esprit d’escalier, l’asymétrie a souvent droit de cité (jeu sur les longueurs). Manches capes (ravissantes chauve-souris), jupes évasées, un soupçon de folklore (sans les couleurs). Le blanc surgit, s’oppose en binôme au vert, joue les bicolores puis s’installe.
Deux motifs imprimés sur des tops en grand format : tournesol et artichaut (?), la nature se redessine.
Du long, du court, une collection pleine de charme avec une sobriété chic et élégante.
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Belge une fois, Jean Paul Lespagnard s’était amusé au festival d’Hyères, il y a quelques années, dans une truculente collection, à rendre hommage au plat national : les frites. Sa collection printemps été 2013 est sous le signe de l’orange (pas Orange-Nassau). Accrochés en décoration sur un grillage, les agrumes esquissent le souvenir des Gilles de Binche qui sera ravivé par un moment de la bande son et par certains modèles dans la gamme des couleurs des costumes (et le motif de couronne). Un esprit « dimanche à Bamako » flotte avec nonchalance sur la collection. Des imprimés à motif d’orange, un côté un peu ethnique sans caricature ; le tout avec des couvre-chefs en paille et plumes joyeusement et joliment bricolés. Des chaussures en semelles de pneu ajoutent à l’esprit débrouille. Des couleurs chatoyantes se jouent de motifs de soleils (?) fleurs, couronnes ajoutés en broderies et des imprimés plus sobres. Une collection pleine de charme.
Le cadeau bonus : un lookbook déjà prêt et imprimé sur papier, malin et pratique.
Photos Etienne Tordoir
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Amusant et intrigant, le nom Le moine tricote s’explique par le patronyme de sa créatrice : Alice Lemoine. Une maille inspirée de l’écriture automatique et tricotée avec des aiguilles de 12mm. Hasard et construction de patchworks de couleurs avec mélange d’éléments au crochet et laçage. Une présentation (sans défilé) sur mannequins pour une collection qui se revendique, à juste titre, artisanale.
Le cadeau bonus : une tasse de thé
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L’hiver approche, mais la mode est en perpétuel décalage, anticipant le calendrier de quelques mois. Paris demeure le gros morceau des « fashion week » (avec Milan, Londres et New York en majeur) avec 9 jours de défilés à un rythme trépidant : une moyenne de 10 par jour. S’ajoutent les off, les fêtes, les expositions (Mode et Impressionnisme à Orsay, Claude Montana chez Didier Ludot…), des salons, des ouvertures de boutiques : Marc le Bihan, Alexis Mabille…
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Première photo d’une série annoncée comme une « introduction campaign » à la vision future de Saint Laurent Paris, le cliché signé Hedi Slimane privilégie le noir et blanc qu’il affectionne. Vu de dos et visage caché, le corps est mystère. L’androgynie, l’unisexe sont suggérés ; l’un est presque l’autre avec ses cheveux longs. Un clin d’oeil en référence à l’homme qui mit les femmes en pantalon ? La nudité esquissée renvoie-t-elle au portrait du couturier nu vu par Jeanloup Sieff et qui devint la campagne du premier parfum masculin ? La référence aux sources se signe d’un soupçon d’orientalisme avec un coussin ethnique. Les tatouages, eux, ancrent le modèle dans le XXIème siècle et le temps des nouvelles tribus. Un teasing déjà efficace.
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Il y a quatre ans l’ « Obamania » avait touché la planète mode avec la création de tee-shirts et de sacs imaginés par des designers américains au profit de l’élection du candidat démocrate (« Runway to change »). Après l’élection, Michelle Obama mit en avant les réalisations de nombreux créateurs américains dont Narciso Rodriguez, Isabel Toledo ou encore Jason Wu avec des modèles portés lors des cérémonies officielles. La première dame a toujours affirmé un goût pour la mode et la jeune création qu’elle a notamment découvert à Chicago dans la boutique d’Ikram Goldman dont l’espace multi-marques possède une des sélections parmi les plus pointues dans la planète mode.
Depuis 2011 Michelle Obama est aussi aidée par une styliste officielle : Meredith Koop. L’Amérique a les yeux rivés sur la première dame et si, en général, elle défend les couleurs de la mode américaine, elle est parfois aussi critiquée quand elle sélectionne d’autres créateurs ainsi une robe d’Alexander Mc Queen (par Sarah Burton) pour la visite du président chinois Hu Jintao. Aujourd’hui pour 2012 de nombreux designers sont aussi au rendez-vous de la campagne même si quelques uns de 2008 sont absents. Avec « Runway to win », 22 designers ont proposé des motifs pour des tee-shirts et des sacs dont le profit des ventes sera versé à l’Obama Victory Fund. Parmi les créateurs figurent Diane de Furstenberg, Jason Wu, Alexander Wang, Marc Jacobs, Derek Lam…
Diane de Furstenberg Derek Lam
Des créations avec le code couleurs du drapeau américain : bleu, blanc et rouge et des motifs simples : oiseaux, coeurs… Une initiative sympathique mais pas hautement créative. A découvrir (voire commander) sur le site. www.barackobama.com/runway-to-win/promotion/
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Magnifique, mythique, à l’heure tranquille où les lions vont boire (Victor Hugo), une fragrance crépusculaire, un grand parfum dont Guerlain célèbre, sans une ride, le centenaire. De ce moment troublant où le jour disparaît, où la lumière s’estompe naît L’heure bleue. Sous le pinceau de Claude Monet, la cathédrale de Rouen capture ce temps. Passionné par l’Impressionnisme, Jacques Guerlain choisit de composer sa fragrance par touches, comme un artiste, et de la travailler en pensant à son épouse, Lily. « C’est l’heure incertaine… » disait-il et il en fit une merveilleuse composition. Une touche de fraîcheur en tête avec la bergamote et une pointe d’anis sur un coeur d’une florale opulence : oeillet, néroli, héliotrope, rose, tubéreuse, iris, violette. Et, sans doute pour la première fois en parfumerie, l’utilisation des aldéhydes. En fond se pose la « guerlinade « douce et suave à sillage marqué qui signe les parfums Guerlain et se compose notamment de musc et vanille. Avec ses volutes, le flacon prolonge l’esprit de l’art nouveau et se coiffe d’un bouchon en coeur. Depuis cent ans, L’heure bleue incarne une des grandes créations de Guerlain et aussi de la parfumerie du XXè siècle. Pour célébrer ce centenaire a été imaginée une édition d’exception en cristal de Baccarat et un travail de coloration en bleu du flacon historique quadrilobé d’un format imposant (490ml) avec un bijou signé Gripoix et un écrin rebrodé par Lesage.
Un grand parfum.
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