Rabih Kayrouz

 

Libanais, mais dans un registre de sobriété, Rabih Kairouz était cette saison membre invité. Intimiste et sobre la présentation eu lieu dans son magnifique espace du Bd Raspail redécoré de grandes colonnes aux allures d’arbres peints en blanc. Des vêtements joliment suspendus et le passage de quelques modèles sur mannequins, portés par des déesses des bois.

Des détails raffinés dans la coupe, toujours magnifiquement travaillée, des nervures, des plis… et une gamme de couleurs exquise. Un très beau travail, poétique.

 

 

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Jean Paul Gaultier

Avec un temps d’attente hors calendrier, le défilé de Jean Paul Gaultier cette saison se méritait ! Une collection couture sous le signe du dandysme, du masculin-féminin. Le fantôme de George Sand n’est pas loin, le créateur a vu Confession d’un enfant du siècle avec Pete Doherty et a été influencé par la vision de cette époque. Les premiers passages sont de noir vêtus ; vestes ajustées, fracs, smokings, accessoirisés de hauts de forme parfois découpés, réduits à leur structure. Une touche de dandysme, une pointe de décadence chez les nouvelles garçonnes et quelques passages masculins.

Ensuite, place à la première inspiration du créateur pour cette collection : Metropolis. La couleur s’impose et se redécouvre dans des influences art déco recomposées de broderies. Les noms des modèles parcourent la mémoire : Garçonne, Bel ami, Opiomane, Des Esseintes, Alfred, Charles B., Metropolis, George, Sardanapalesque,… Collection d’un créateur du siècle.

 

 

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Yiqing Yin

 

Gros coup de coeur pour la collection de Yiqing Yin qui est, cette saison, ma préférence à moi (in, invités et off confondus). La créatrice reste fidèle à sa signature de travail sur les matières en volutes, en plis, en découpages, en drapés, en torsades… remarquable techniquement, mais où chaque saison apporte un renouveau, une évolution. Dans mon décryptage personnel, j’imagine souvent un test de Rorschach dans ses formes posées sur les robes, découpées, cousues de plis selon un axe de symétrie.

Des éléments tressés, une tenue « deux pièces » toute en volants façon « chou décoratif », des drapés, des torsades dans une palette élégante de couleur exquises (bleu, ardoise,…) mais d’où surgit un rouge vif, flamboyant et des délavés délicats.

Des matières légères et précieuses, organza…, mais aussi des tissus plus bruts comme le lin. Intitulée Spring of Nüwa, la collection rend hommage a la déesse chinoise qui aurait créé les premiers hommes… La femme, créée par Yiqing Yin, est poétique, magnifique…

 

L’oeil d’Adèle (membre invité de « presque » 10 ans)

 

« Il y a beaucoup de pliages »

« C’est magnifique »

 

Photos Shoji Fujii

 

 

 

 

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Elie Saab

 

Fidèle à son style très couture, Elie Saab travaille les détails de broderies avec raffinement. Sa palette de couleur est toujours discrète autour de ses tons de prédilection : chair, beige, rose… Des couleurs plus vives viennent animer la collection : vert, turquoise… et bien sûr l’éclat des broderies.

Une collection « Dans le sillage de Constantinople » où se découvre la richesse des guipures, dentelles, broderies et dans des matières toujours très couture : organza de soie, crêpe georgette. Volutes, perles et semis d’or. La quintessence de la féminité.

 

 

L’oeil d’Adèle (membre invité de « presque » 10 ans)

« Une robe soleil d’or avec de petites étoiles qui sautent »

« On dirait des feuilles brodées »

« J’ai beaucoup aimé, c’était souvent transparent, on voyait bien les couleurs, le turquoise, c’était beau… des soleils roses »

«  J’ai adoré en tout cas »

 

 

 

 

 

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Frank Sorbier

 

Il trace toujours vaillamment la route Frank Sorbier et cherche souvent à surprendre. Cette saison, son défilé relevait du spectacle dans une salle de théâtre (Antoine) avec un fond d‘images assez incroyables, des ciels, des morceaux de films, de petits extraits de Muybridge sur le mouvement des corps (féminins), un pur moment de poésie et aussi une touche de surréalisme. En premier plan, une jeune femme, démiurge, orchestrait le fond sonore, le spectacle, les changements de tenues.

Un mannequin, simplement vêtu d’une longue robe monochrome, s’habillait de projections multicolores, botaniques, robes de Peau d’âne, oiseaux, fleurs… une nouvelle collection en mode virtuel et poétique.

Un beau spectacle, rêve éveillé.

En deuxième partie, autour de la marraine : Shy’m, une rétrospective de modèles redessinant la carrière du couturier.

L’oeil d’Adèle (membre invité de « presque » 10 ans)

« C’est magnifique »

« Oh c’est Shy’m, j’adore »

« Les habits sont originaux, ce sont plutôt des robes, pas de pantalons »

« La première partie était bien, mais un peu long »

« Ma robé préférée était celle avec les jouets. J’ai pensé à une chambre d’enfants, mais j’aime aussi les oiseaux, les papillons les fleurs. »

« La robe dorée avec les pointes me fait penser à un soleil d’argent »

« La robe bleue avec de la glace, l’antarctique, c’est tellement beau »

 

 

 

 

 

 

 

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On aura tout vu

 

Il était une fois…

La maison On aura tout vu célèbre ses dix ans de mode. Invité de la couture, le duo formé par Livia Stoianova et Yassen Samouilov y apporte toujours un vent de fraîcheur et d’humour. Cette saison leur thématique est royale avec moult couronnes et esprit princier jusqu’au royal canin.

Des broderies, des paillettes, des strass et un code couleur qui n’hésite pas à faire sombrer la royauté dans le rouge sang et le noir. Des couronnes posées sur des lunettes, des blasons, mais aussi des têtes de mort et des coiffes incroyables.

 

Un poil de fourrure, des plumes d’autruche,… rehaussent les robes de princesses brodées. Une haute touche de fantaisie avec l’incroyable costume de centaure (avec arrière-train de cerf) que le duo a imaginé pour un ballet de Jeroen Verbruggen, Kill Bambi, récemment programmé à Monaco.

God save On aura tout vu et leur imaginaire.

 

 

L’oeil d’Adèle (membre invité de « presque » 10 ans)

«  C’est original »

« Pas mal »

« C’est beau ! »

« Excellent »

« Cela me fait penser à des pirates »

«  Un diable ! »  (ndlr une robe rouge, le diable s’habille aujourd’hui en OATV)

 

« Gothique, original, avec de méchants pirates, des couronnes, des têtes de mort.  J’aime les lunettes en couronnes »

« Ca me fait penser à lady Gaga » (ndlr les créateurs l’ont aussi habillée).

« Un prince noir »

 

 

 

 

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Julien Fournié

 

Couturier invité, Julien Fournié  a imaginé sa collection « Première déclaration » autour d’un  monde de super héros. Il a joué de couleurs à profusion, des tons vifs opposés au noir. Il a travaillé des découpes avec de jeux de transparence, s’est amusé d’un esprit jungle avec une jupe fauve orange recouverte de paillettes.

Une touche de fourrure. La nuit de l’iguane en broderie. Des zips, des éclats brillants en constellations. Des fibres plastifiées en accessoires.

Des collerettes aux épaules…

Du masculin-féminin, mais aussi des volants, des drapés.

 

 

 

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Alexandre Vauthier

 

Créateur invité, Alexandre Vauthier, intitule sa collection Uptown /Downtown. Sa citadine arpente les villes nouvelles ; volontaire, voire guerrière, elle a du tempérament. La silhouette construite, structurée a des réminiscences des années 80, mais réinterprétée pour aujourd’hui. « Sportswear corrompu de fourrure, Jerseys enchaînés d’or, Soie ennoblie de métal, Papier perverti de platine » annoncent le programme. Blanc, or, beige… dans des tailleurs, mais aussi des combinaisons plus fluides, rehaussées d’imposants bijoux chaînes (Goossens).

Une pointe d’asymétrie (vêtements à une manche).

Des chaussures Louboutin habillées d’or. Sans oublier une illustration olfactive avec un talentueux complice, le parfumeur Francis Kurkdjian.

 

 

 

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Atelier Gustavolins

 

Atelier Gustavolins est désormais membre à part entière de la haute couture. Le créateur brésilien construit ses modèles, les architecture avec poésie et un sens parfait de la coupe. S’il peut partir d’un tee-shirt et le métamorphoser en robe du soir, Gustavo Lins joue aussi avec les codes, masculin et féminin. Veste cavalière sur pantalon pour élégance chic.

Il dit « cette collection mêle les colonnes et les volutes…  jeux de métamorphose, de transformation… Un choix de broderies noir sur noir,… ». La sobriété absolue, la mode selon Malevitch ? « Du noir mat posé sur un fond mouillé donnant l’impression d’un volume sculpté dans la masse ». Haute couture et jeu de matières avec l’utilisation de cuir, nappa, coton au toucher papier… Une touche de fourrure avec un bleu canard somptueux travaillé en patchwork de vison.

Robes foulards, jeux de drapés… s’opposent aux coupes très construites, architecturées.

Un soupçon de touche orientale avec robe kimono, un vêtement que Gustavo Lins a toujours aimé retravailler, restructurer, réécrire. Sans oublier la présence d’accessoires en porcelaine (doublée de métal par Goossens) réalisés avec les ateliers de Sèvres tandis que s’annonce une robe en morceaux de porcelaine pour janvier 2013.

 

 

 

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Stéphane Rolland

 

 

Stéphane Rolland offre sa vision de la couture avec un travail sur les volumes, les formes, la géométrie, les effets de cape…

En références cette saison, il cite : Verner Panton, Volumes circulaires, Christina Jekey, Fourrures de silicone, Alvar Aalto, Architecture organiques et Une muse Fan Bingbing. Des allusions au design, à l’architecture et à un goût pour des matières contemporaines auxquelles s’ajoutent des effets de voiles, aériens. De l’asymétrie, un joli travail sur des plumes à peine posées, des traînes.

Des silhouettes monochromes ou bicolores dans des blancs, des couleurs chaudes, ocre, tabac, terre. Un final spectaculaire avec une mariée en fourreau blanc et traîne gigantesque portée par Fan Bingbing.

 

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