Pour ses vingt ans d’existence en France, la Fragrance Foundation a choisi d’élire, en plus de la remise de ses prix traditionnels, les parfums les plus remarquables parmi les lauréats des 20 dernières années. L’occasion de revoir les créations qui ont marqué ces deux décennies avec des fortunes diverses… Ce dernier vote fut réalisé par le choix des participants à la soirée (parfumeurs, journalistes, professionnels…) via un SMS (un seul) envoyé par portable. Le vote couronna Terre d’Hermès au masculin et For her de Narciso Rodriguez au féminin ; deux grandes créations composées pour l’un par Jean-Claude Ellena et pour l’autre par un tandem : Francis Kurkdjian et Christine Nagel.
Les prix décernés aux meilleurs parfums de l’année 2011 sont :
-Meilleur féminin sous enseigne propre : Comme une Evidence Homme Green d’Yves Rocher, une marque dont le travail en parfumerie est remarquable en qualité. Le meilleur féminin fut gagné par Pivoine Flora de L’Occitane.
-Pour la grande distribution Clin d’oeil de Bourjois : Passionnée au féminin et Axe provocation dont les pubs marquent joyeusement les esprits.
-Choisi au cours d’une délibération entre « experts (évaluateurs, bloggeurs et journalistes), le prix des spécialistes a mis en avant, parmi les parfums de niche, Orange sanguine, une création pétillante et joyeuse d’une jeune marque française, Atelier Cologne qui trace déjà un joli sillon.
Les prix les plus attendus étaient ceux remis aux meilleurs parfums de l’année en sélectif.
Et là, incroyable concordance des choix, puisque le carton plein (pub + fragrance + flacon) fut réalisé au masculin par le Kokorico de Jean Paul Gaultier, un masculin audacieux dans sa composition (signée Annick Ménardo et Olivier Cresp) et avec une communication trépidante.
Au féminin, c’est l’univers couture d‘Elis Saab qui a séduit avec une jolie fragrance très féminine signée Francis Kurkdjian.
Les deux parfums lauréats sont des créations de BPI (Beauté Prestige International, une filiale de Shiseido) qui a toujours réalisé un travail remarquable autour de l’univers de « ses » créateurs de mode : Issey Miyake, Jean Paul Gaultier, Narcisso Rodriguez et Elie Saab.
Le prix du public fut gagné (parmi les deux sélections des 15 meilleures ventes de l’année parmi les nouveautés) au masculin Hugo Just Different de Boss (P&G) et Amor Amor Forbidden Kiss de Cacharel (L’Oréal).
Vingt ans de FIFI
Féminins
1993 L’eau d’Issey d’Issey Miyake
1994 Classique de Jean Paul Gaultier
1995 Tocade de Rochas
1996 Dolce Vita de Dior
1997 Organza de Givenchy
1998 Lolita Lempicka
1999 Noa de Cacharel
2000 J’adore de Dior
2001 Flower by Kenzo de Kenzo
2002 Coco Mademoiselle de Chanel
2003 Gucci Eau de parfum de Gucci
2004 L’instant de Guerlain
2005 For her de Narciso Rodriguez
2006 Alien de Thierry Mugler
2007 Nina de Nina Ricci
2008 Infusion d’iris de Prada
2009 Chloé de Chloé
2010 Ricci Ricci de Nina Ricci
2011 Belle d’opium d‘Yves saint laurent
2012 Elie Saab Le parfum d’Elie Saab
Masculins
1993 Minotaure de Paloma Picasso
1994 XS pour homme de Paco Rabanne
1996 Le Male de Jean Paul Gaultier
1997 A*Men de Thierry Mugler
1998 Jaipur de Boucheron
1999 Pi de Givenchy
2000 Allure de Chanel
2001 Lolita Lempicka au masculin
2002 High de Dior
2003 M7 d’Yves Saint Laurent
2004 Gucci pour homme de Gucci
2005 L’instant pour homme de Guerlain
2006 Dior Homme de Dior
2007 Terrre d’Hermès d’Hermès
2008 Fleur du Male de Jean Paul Gaultier
2009 1 million de Paco Rabanne
2010 Jamais le dimanche d’Ego facto
2011 Bleu de Chanel
2012 Kokorico de Jean Paul Gaultier
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Si les ventes aux enchères autour de la mode sont de plus en plus nombreuses notamment à Drouot, mais aussi à Lyon, Marseille, en Belgique… les plus impressionnantes sont souvent celles où sont présentés des modèles de haute couture. Le 11 juin, sous l’expertise de Penelope Blanckaert, a défilé un exquis panorama de la haute couture allant de Worth, le pionnier, jusqu’à Carven des années 90. L’occasion aussi de retrouver des noms qui ont disparu ou ne continuent qu’avec leurs parfums (Piguet).
Signée Worth, une robe de bal (environ 1900) se présentait dans le style très fin de XIXème siècle avec un « décolleté à poitrine pigeonnante drapée ornée de tulle et de dentelle mécanique… avec jupe à lés ».
Un modèle de Maggy Rouff (circa 1938) avec boléro et jupe longue, fut adjugé 700€
Jeanne Lanvin avec une robe de mariée de 1939 suscita des enchères incroyables pour un modèle en georgette de soie ivoire avec son voile et un ornement de tête. L’ensemble atteignit la coquette somme de 38.500€. L’acquéreur est sans doute un musée ou encore un collectionneur. Pour les pièces les plus rares, les acheteurs avancent souvent masqués, derrière les téléphones.
Grès, robe du soir en jersey de soie plissé noir avec torsades à la taille, jupe plissée devant, 2800€.
De nombreux modèles d’après-guerre signés des couturiers de l’époque défièrent comme un délicieux carnet de bal.
Jacques Fath avec une robe du soir (1950) en dentelles ivoire et surtout un très beau modèle (circa 1948) d’une robe du soir en lamé or et velours rose vendue 3.000€ et préemptée par le Musée de la mode.
De Balenciaga (vers 1955), une robe de cocktail à pan drapé sur les épaules fut vendue à 1800€. Un modèle en noir comme l’exposition actuellement dédiée au couturier d’origine espagnole à Paris.
Christian Dior Haute couture A/H 1957 un ensemble en lainage avec une robe à petites manches kimono et une veste croisée à longues manches kimono, 6.000€. Et une robe à guêpière en faille de soie noire rebrodée de perles et paillettes.
Sans oublier Yves Saint Laurent, Robert Piguet, Jean Patou,…
Entre nostalgie et souvenir, en espérant que cette facette de la mode ait encore quelques beaux jours devant elle à la veille des présentations de couture à Paris en juillet.
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L’arrivée d’Hedi Slimane chez Yves Saint Laurent se traduit-elle déjà par un changement du nom historique ? Il semblerait se confirmer que le prénom du couturier passe à la trappe avec les premières créations du nouveau directeur artistique. Les collections qui seront présentées à l’automne pour le printemps-été 2013 seraient juste griffées Saint Laurent Paris. Si le nom Yves Saint Laurent est connu dans le monde entier, son logo, dessiné en 1961 par Cassandre et qui entrelace les trois lettres mythiques, va-t-il lui aussi disparaître ? Avatar de l’écriture, si on ôte le Y à YSL il reste SL, début de Slimane ! Depuis Los Angeles où il a son studio de création, Hedi Slimane remue déjà la planète mode. De quoi célébrer l’anniversaire des 50 ans de la création de la maison Yves Saint Laurent en 1962 !
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Magasin historique et flagship store à Tokyo, le magasin Dior de Ginza a réouvert ses portes avec un nouvel agencement des lieux et un décor de Peter Marino. Sur l’espace de 650m2, le rez-de-chaussée est consacré aux accessoires, joaillerie et horlogerie, le 1er aux sacs plus précieux, aux chaussures pour arriver ensuite à la mode tandis que le sous-sol est consacré à l’homme Dior.
L’art est aussi très présent avec notamment une banquette Gingko de Claude Lalanne. Le nom du modèle est aussi celui de l’arbre symbole de la ville de Tokyo dont les petites noix, délicieuses, se dégustent. La feuille à deux lobes du gingko biloba (appelé aussi arbre aux quarante ou mille écus) s’affiche partout clairement dans la métropole. Figurent dans la boutique des oeuvres de Mark Sheinkman, Philippe Bradshaw… et une vidéo créée pour l’occasion par Yoram Mevorach Oyoram. Une exposition présente le sac Lady Dior revisité, réinterprété, réinventé par des artistes dont de nombreux plasticiens japonais.
Olympia Scarry Kohei Nawa
Et, si le rose est une couleur naturellement prisée par les jeunes Japonaises, elle sert de thème à une édition baptisée « Rose bonheur » avec des saces, des souliers et aussi un collier rose pâle « Miss Dior », lunettes de soleil et foulard… La vie en rose.
Makoto Azuma Koichiro Doi
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De Tanizaki à Issey Miyake aujourd’hui s’écrivent deux syllabes, signature d’un même univers où les jeux d’ombres s’habillent de lumière.
In Ei Reisan est le titre du petit ouvrage de Junichirô Tanizaki publié en 1933 et traduit en français par l’Éloge de l’ombre. L’essai conte magnifiquement un archipel où la lumière ne scintillait pas à Akihabara et où la subtilité des jeux d’ombres et de lumières habillait les intérieurs des maisons japonaises. Pénombres, reflets sur les objets de laque… « Non point que nous ayons une prévention a priori contre tout ce qui brille, mais à un éclat superficiel et glacé, nous avons toujours préféré les reflets profonds, un peu voilés ; soit, dans les pierres naturelles aussi bien que dans les matières artificielles, ce brillant légèrement altéré, qui évoque irrésistiblement les effets du temps. » Mais Tanizaki, déjà, intégrait aussi l’idée de progrès à celui de l’esthétique japonaise. « Je ne vois pas pourquoi l’on tournerait le dos, sous prétexte que l’on veut sa maison aussi japonaise que possible, aux calorifères, aux luminaires, aux installations sanitaires, toutes choses inséparables de la vie moderne. »
Aujourd’hui Issey Miyake avec Reality lab développe le concept quasi mathématique qu’il avait appliqué à la mode avec le projet 132 5. 1= une pièce de tissu, 2 pour un pliage en 2D, 3D pour le volume dans l’espace et après un espace, le 5 plus abstrait pour l’idée de transformation. Un programme mathématique développe les formes d’un vêtement qui se déplie et prend vie après avoir été conceptualisé sur ordinateur. Aujourd’hui 132 5 se conjugue dans le secteur du design et plus particulièrement des luminaires avec Artemide. Tout le projet de Miyake se développe aussi autour de l’idée de récupération. Pour les lampes, une fibre textile inédite a été produite avec le recyclage de bouteilles en polyéthylène terephtalate (P.E.T.) et ont été ensuite ajoutés des leds Artemide (à la pointe pour la sauvegarde de l’énergie) pour l’éclairage. Sans châssis, les lampes se déploient (dépliage) et la structure prend forme. Il est possible de les ranger ensuite à nouveau, les lampes reprennent leur forme originelle à plat.
En exposition à la boutique Issey Miyake Rue Royale
Photos Elodie Dupuis
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Si Paco Rabanne a fait briller les années 60 avec ses tenues de métal ou de rhodoïd, sa mode avait subi les outrages du temps jusqu’à un moment ne plus exister tandis que les parfums réussissaient brillamment les derniers lancements (notamment One million en forme de lingot).
Pendant deux saisons, Manish Arora a dessiné le renouveau de Paco Rabanne jusqu’à ce que son départ soit annoncé après son deuxième défilé en mars. Hommage soit rendu à un créateur à forte personnalité et à identité de style (il ne sont pas nombreux).
Aujourd’hui la maison Paco Rabanne annonce l’arrivée d’une jeune styliste déjà dans le studio depuis plusieurs mois et qui n’a pas de marque à son nom. Après des études au Studio Berçot, Lydia Maurer (mère colombienne et père allemand) a travaillé chez Yves Saint Laurent, plusieurs années auprès de Martine Sitbon (Rue du mail) et en 2010 chez Givenchy. La jeune créatrice (29 ans) apprécie chez Paco Rabanne l’originalité qui a dépassé les conventions, notamment par l’utilisation de matériaux inattendus et « une approche créative basée sur la technologie et l’artisanat », au service d’une mode instinctive et ludique…
A découvrir lors des prochaines collections pour le printemps-été 2013
Photo Anne Combaz
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