Tessuto non tessuto

 

 

Sous le titre de « tissé non tissé » sont confrontés, à Venise, des vêtements de la fin du XIXè siècle et du début du XXè siècle à des créations contemporaines, « vestimentaires », dans un vocabulaire de matières hors champ textile traditionnel.

L’idée de tissage a composé la trame de la mode depuis la nuit des temps jusqu’au XXè siècle. De nouvelles perspectives ont vu notamment le jour dans les années 60 avec les créations de Courrèges, Paco Rabanne, utilisant plastique, vinyle, métal… Mais ces matières conservent souvent une allure de laboratoire. Seul le non tissé proche du papier eut son heure de gloire notamment aux Etats-Unis à la fin des années 60. Pourtant les possibilités qu’offrent ces matières sont infinies. Tout comme en art, la toile, le canevas, laissent souvent la place aujourd’hui à d’autres supports et au concept d’installations…, la mode pourrait aussi s’ouvrir à d’autres territoires. L’exposition de Venise donne des pistes, met en scène des réalisations, mais ne va pas jusqu’à une possible réalité d’une mode prête à porter. Les modèles sont d’ailleurs plus des oeuvres de plasticiens que travail de couturiers ou créateurs de mode.

Franco Costalonga utilise le PVC  et compose aussi des structures mobiles, façon « tubulures » ondulées.

 

Nadia Costantini découpe ses formes au laser, pratique des « torsions » pour, au final, créer des silhouettes recomposées de rubans.

 

Gea d’Este utilise le latex, l’acétate, la colle, les résines  pour des vêtements de métal et aussi des installations sur le sol, jeux de matières où se découvrent plis et courbes.

Claudia Stener ajoute la poésie à ses installations ainsi une magnifique paire de mains en céramique au repos sur un lit, entourée de noeuds papillons. Ou encore une autre main tenant un oeuf et un enchevêtrement de fil rouges surgissant d’un autre oeuf, brisé. Mode attachée à un fil.

 

L’exposition unit mode et art dans une dimension technologique de matières et ajoute, par la confrontation aux robes d’antan et par le choix du lieu (un palais vénitien dont les salles ont aussi conservé leur rôle d’habitat ainsi les salles de bain), une délicieuse dimension poétique.

Musée du Palais Mocenigo. Venise. Jusqu’au 6 mai.

 

 

 

 

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