Hexa by Kuho

 

 

Du pays du matin calme, un nouveau créateur a choisi Paris.  Kuho Jung est diplômé de la Parsons School, il est costume designer et a présenté quatre fois à New-York. Pour son premier hiver parisien, le créateur se réfère à l’amour, à Roméo et Juliette et aux costumes de la Renaissance. Dans une très jolie collection ses trente-trois looks proposent des réminiscences du costume masculin pour esquisser la question du genre : masculin ou féminin ? De grands manteaux oversized avec des épaules basses, des volumes dessinés ; des caleçons, pantalons à entre jambes bas…

Variations sur la chemise blanche décorée de fils noirs, suspendus.

Des matières lourdes, des couleurs sourdes, pour une silhouette démesurée. Jeux de plissés. Coulissants. Une maille noire pour tricots démesurés. Une jolie surprise.

 

lire le billet

Issey Miyake

 

 

Work in progress chez Issey Miyake où la technologie a toujours un rôle à jouer. Cette saison est présenté « Steam stretch », un procédé où la vapeur agit sur les textiles et aboutit à un vêtement à l’ « élasticité intelligente » après avoir été, en forme, imaginée par ordinateur.

Quelques vêtements en suspension sur le podium, de petites mains (façon kuroko mais visibles) armées de fer à vapeur réchauffent les vêtements qui se contractent et prendront ainsi leur forme définitive avant d‘être enfilés par les mannequins. La collection rend hommage à un monde minéral et ses merveilles de couleurs, de la lave en fusion  au cristal. Diamond cut pour des manteaux hommage à la cristallisation du quartz avec double épaisseur pour rembourrage graphique. Des tissus à reliefs, à stries. Stratum s’incarne en d’étonnants manteaux en laine multicouches à effets 3D.

Boutons en céramiques en forme de pierres. Pour le final, Gemstones emballe avec des manteaux de laine équipés d’une housse de pluie qui se déploie en entier ou partiellement, couverte d’un magnifique imprimé coloré et graphique.

 

Maquillage Lucia Pieroni pour MAC. Coiffure Eugene Souleiman

 

Photos Frédérique Dumoulin

 

lire le billet

Alexis Mabille

 

Alexis Mabille rend hommage à ses débuts et à sa signature avec le noeud, développé à partir de fantaisies autour du sacro-sage noeud papillon. En-veux-tu-en-voilà, des noeuds en imprimés (façon monogramme), en accessoires, en bijoux, en sacs …

Du masculin-féminin, des twin-sets, jeux de plissés. A plumes avec imprimé plumage ou en détail. Une pointe de strass pour le soir. Pour habiller les fêtes, se pose sur la cheville un collier de perles.

 

Maquillage nude et cheveux en petits chignons.

 

lire le billet

Comme des garçons

 

Les défilés de Comme des garçons se posent toujours créatifs, originaux, étonnants. Il sont souvent surprenants, passionnants, mais la collection de l’hiver 2012-2013 fut une saison particulière. Un temps suspendu, un moment de grâce, salué par des applaudissements sans fin…

Dans la salle de l’Ecole des Beaux-Arts, le calme parfait; pas de musique, pas de son, juste le bruit des pas des mannequins qui arpentent le podium. Les modèles ? Un travail sur la forme, des découpes amples, géométriques. Le vêtement semble raide, d’une rigidité parfois proche du carton ; un côté 2D domine comme si le vêtement plat ne prenait vie qu’une fois porté. Une série de monochromes aux couleurs vives : rouge coquelicot, parme délicat, rose vif, bleu roi… et puis des associations de couleurs. Les imprimés surgissent, éclatants, joyeux, fleurs à réminiscences pop. Un zeste de camouflage enfoui sous de faux airs de décoration. Des fleurs sur damier noir blanc, les jeux sont faits. Des fleurs sur imprimés pelage fauve, grrrr… Humour. Fantasia chez les looks. Et puis des robes et encore des fleurs, allover, visage compris.

Des bouquets vifs colorés et du noir sombre. Les formes géométriques reviennent avec des arrondis, s’oblitèrent ; les gros pois sont rouges. Un grain de folie ? Mise à plat du vêtement. La musique surgit, presque incongrue dans cet océan de modèles. Flower power.

Bicolores, orange, rose, bleu,… le vêtement semble dessiné en suspension pour femme aux allures d’insectes à robe scarabée et puis retour à la fleur, graphique. Des paillettes aussi, brillantes. Le vêtement se dessine sur le vêtement ; mise en abyme du modèle à géométrie variable. Un somptueux bouquet. Au final, on reste suspendu, plus envie de voir autre chose. MAGISTRAL.

 

 

Cheveux de couleurs, “perruques” vives, signées par Julien d’Ys.

 

lire le billet

Véronique Leroy

 

Véronique Leroy signe une collection empreinte de douceur et de féminité pour l’hiver. Une palette claire de sable, ocre avec le choix d’un jaune poussin façon teddy ou doublure de manteau des plus réjouissants.

S’affichent aussi des couleurs plus vives comme rouge corail et des effets op noir et blanc.

Un mélange de matières avec de vrais tissus d’hiver et une maille à gros points ; des tricots. Des tweeds chinés, des matières plastifiées. Des formes amples, confortables ou encore un blouson quasi démesuré. Superposition d’éléments, capes, noeuds, écharpes, doubles poignets signent un vêtement très construit.

Photos Shoji Fujii

 

lire le billet

Viktor & Rolf

 

 

Fidèle à leur recherche de spectaculaire, les Viktor & Rolf soignent toujours leur présentation. Pour cet hiver, ils ont choisi un théâtre d’ombre presque à la javanaise. Le mannequin arrive, mécaniquement, sans bouger, simple silhouette avant de se mettre en marche sur le podium. Par nuit de pleine lune, les louves sont entrées dans Paris.

Si les premiers modèles s’impriment d’une féminité nonchalante, la collection passe ensuite au blanc, puis au noir. Les formes jouent sur les volumes et s’inscrit la fourrure. Longues manches démultipliées, manteau à effet de cape, veste oversized semée de paillettes… Imprimés, zébrures, multiplication de touches de fourrure en découpages géométriques, anatomiques. Presque en dentelle sensuelle sur effets de transparence avec fourrure rasée, évidée. Des noeuds, des fleurs, des volumes.

 

 

Maquillage : bouches rouge sombre. Cheveux longs, rétro un peu à la Veronika Lake, façon héroïne des films noirs américains des années 40.

 

lire le billet

Chisato Tsumori

 

Créatrice japonaise, mais dans une veine fantaisiste, Chisato Tsumori a longtemps créé avec humour pour IS (Issey Sports) dans l’archipel. Depuis quelques années, elle a sa marque à son patronyme et défile à Paris avec toujours un sens de l’humour qui se décline dans des motifs joyeux et colorés. Cet hiver, sa collection a des allures d’avant et après-ski. En fond de podium, un dessin de montagnes s’illumine de néons colorés. Blanc neige et bleu dominent une collection qui s’anime d’imprimés ski, sans oublier les bâtons ; de cabines de téléphériques sur fond de paysages enneigés.

Mon beau sapin couvert de givre ou encore un morceau de tête de bonhomme de neige, carotte en guise de nez.  De la maille avec de gros pulls d’esprit norvégien, mais aussi des accents de métal et des motifs géométriques. De jolies vacances en Suisse, tout schuss !

 

Maquillage. Kakuyasu Uchiide (pour Shu Uemura) a utilisé l’eyeliner en trait graphique, le teint est légèrement brillant, joues plus vives et bouche naturelle. Coiffures d’Eugene Souleiman hautes en couleurs, bombées et dressées.

 

lire le billet

Junya Watanabe

 

Un charme fou se distille dans la collection de Junya Watanabe où l’une est définitivement l’autre. Le vestiaire s’inspire du trench et du costume avec des tissus très masculins à petits carreaux, mais qui, aussi, se mélangent à d’autres imprimés. Autour des sages carreaux se greffent des manches décorées de fleurs. La masculinité s’impose, twistée. Des vestes de tailleurs se posent sur des jupes qui seraient (?) des pantalons non cousus, work in progress. Et toujours une touche d’asymétrie. Le plus séduisant : le costume masculin en mutation. Le tissu de la veste se prolonge en longueur de robe et se porte sur le pantalon. Le trench devient cape ; la forme des manches se coud, en effet trompe l’oeil et ajoute un délicieux enfermement. Trench entrouvert, ouvertures obliques.

 

Et puis la femme revient, souveraine, dans des robes drapées, mélanges de tissus, esprit robe de chambre, rayure marine pour échappée en mer. Velours dévoré, mousseline légère, puzzle de matières.

 

 

Maquillage. Coiffure, façon perruque de couleurs vives à effet mouillé, collé. Pop.

 

lire le billet

Yohji Yamamoto

 

Sexy Yohji ? Si le créateur japonais continue avec brio à broyer du noir, il a vu cette saison rouge, très rouge. Certains modèles oublient la distance avec le corps issue du vêtement traditionnel de l’archipel. Là, le corps est souligné, s’ajoutent des effets de laçage pour une touche de sensualité (sur la gorge !). Quant à la présence de poteaux rouges au milieu du podium, on aurait pu imaginer que les filles allaient esquisser une pole dance revisitée par Pina Bausch. Ouvertures, fentes,  lacérations à la Fontana découpent les modèles. Mais Yohji demeure Yohji avec les coupes travaillées, les drapés, les asymétries. Pour l’hiver, des formes amples pour s’y blottir, s’envelopper le visage de cagoules. Une allure de capote militaire, une pointe de kaki. De grands cols, des plis accordéons.

Une maille somptueuse, douillette, à gros points, torsadée. Un poil de fourrure, des mains gantées de bleu. Un nouveau mot d’ordre à la Funny Face : Think red.

 

 

Maquillage. Bouche sombre et paupière ourlée de rouge. Coiffure. Cheveux à demi relevés et en partie tombant en mèches comme huilées et colorées de rouge, de bleu.

 

 

lire le billet

Sonia Rykiel

 

A l’heure où la vénérable maison qui porte le nom de sa fondatrice a trouvé un partenaire chinois, la collection d’hiver a choisi, avec April Crichton à la création, de rendre hommage aux fondamentaux qui ont fait sa renommée de Saint-Germain-des-Prés à la planète mode. De la maille, de la féminité, de la décontraction pour une femme qui croque la vie. Une silhouette en jupe ou en pantalon, souvent 3/4. Masculin-féminin. Hommage à Sonia, reine de la maille.

Maquillage : bouche rouge, teint clair et frais. Coiffure cheveux défaits à effet mouillé, mais enserrés d’un large bandeau noir presque accessoire de ski. Paulo Guido (Redken).

 

 

lire le billet