Louis Vuitton – Marc Jacobs

 

Un monogramme, des bagages de luxe, une toile  cirée… Ce sont les premières images qui viennent à l’esprit  à l’énoncé du nom de Louis Vuitton. Dans une grande exposition, le Musée des Arts décoratifs met en scène la rencontre entre l’univers du malletier et la mode incarnée par les créations de son directeur artistique depuis 1997 : Marc Jacobs. Les deux noms sont mis sur pied d’égalité. A chacun son étage pour une même histoire de marque.

Dévolu aux origines, le premier étage ancre les créations du malletier dans son époque avec la présentation d’une garde-robe du second empire, de quoi remplir les déjà célèbres malles. Hommage est rendu au fondateur qui fut aussi un visionnaire. S’il a multiplié les créations, Louis Vuitton n’a pas oublié de déposer des brevets. Après ses débuts en 1854, il choisit d’utiliser une toile cirée, imperméabilisée ; une toile rayée en 1877 ; le damier en 1888 avec son nom dans le motif… Mais, c’est son fils Georges qui va imposer le fameux Monogram (sic) LV en 1896. Autour de quantité de malles, figure la mode de l’époque (fin XIXe siècle), parfait trousseau.

L’autre étage est consacré à Marc Jacobs et à son travail pour la marque. Un pêle-mêle de photos présente des références, des hommages, des choix d’inspiration du créateur : se découvrent ainsi des transformations de Leigh Bowery, un portrait de Rei Kawakubo, incontestable référence pour la mode contemporaine…

Un immense panneau de petits coffrets ondulés présente les modèles de sacs comme des gâteaux colorés, désirables friandises. Figurent les graffitis de Stephen Sprouse, les fantaisies de Takashi Murakami, les contes de fées de Julie Verhoeven,… Ces interventions d’artistes viennent chaque année customiser les sacs Vuitton et créer des collections éphémères, collectors dès leur sortie en boutiques. Ces choix ont joué un rôle dans la perception jeune et pointue de la marque en parallèle à son histoire classique.

Richard Prince, célèbre notamment pour une série de nurses (aussi sur l’album Sonic Nurse des Sonic Youth), a imaginé pour Vuitton Monogram Jokes, un jeu de cache-cache graphique avec le logo. En final du défilé printemps-été 2008, des nurses portaient les sacs et se retrouvent aujourd’hui « exposées ».

Les différentes vitrines mettent en scène, de façon assez spectaculaire, les créations de Marc Jacobs. Silhouettes en plumes  entre Indienne et vision du futur ; overdose murale de graffitis de Stephen Sprouse, thème animalier, zoo de luxe…

Si cette exposition a le mérite d’animer les salles du musée, elles ont aussi un côté vitrines de magasins. La frontière entre création artistique et objet de commerce est plus que jamais ténue. Il faut sans doute accepter que la mode figure dans cette logique.

Jusqu’au 16 septembre.

 

 

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