Les défilés de Comme des garçons se posent toujours créatifs, originaux, étonnants. Il sont souvent surprenants, passionnants, mais la collection de l’hiver 2012-2013 fut une saison particulière. Un temps suspendu, un moment de grâce, salué par des applaudissements sans fin…
Dans la salle de l’Ecole des Beaux-Arts, le calme parfait; pas de musique, pas de son, juste le bruit des pas des mannequins qui arpentent le podium. Les modèles ? Un travail sur la forme, des découpes amples, géométriques. Le vêtement semble raide, d’une rigidité parfois proche du carton ; un côté 2D domine comme si le vêtement plat ne prenait vie qu’une fois porté. Une série de monochromes aux couleurs vives : rouge coquelicot, parme délicat, rose vif, bleu roi… et puis des associations de couleurs. Les imprimés surgissent, éclatants, joyeux, fleurs à réminiscences pop. Un zeste de camouflage enfoui sous de faux airs de décoration. Des fleurs sur damier noir blanc, les jeux sont faits. Des fleurs sur imprimés pelage fauve, grrrr… Humour. Fantasia chez les looks. Et puis des robes et encore des fleurs, allover, visage compris.
Des bouquets vifs colorés et du noir sombre. Les formes géométriques reviennent avec des arrondis, s’oblitèrent ; les gros pois sont rouges. Un grain de folie ? Mise à plat du vêtement. La musique surgit, presque incongrue dans cet océan de modèles. Flower power.
Bicolores, orange, rose, bleu,… le vêtement semble dessiné en suspension pour femme aux allures d’insectes à robe scarabée et puis retour à la fleur, graphique. Des paillettes aussi, brillantes. Le vêtement se dessine sur le vêtement ; mise en abyme du modèle à géométrie variable. Un somptueux bouquet. Au final, on reste suspendu, plus envie de voir autre chose. MAGISTRAL.
Cheveux de couleurs, “perruques” vives, signées par Julien d’Ys.