Pas de nom, une forme quasi aléatoire, c’est le nouveau parfum de Comme des garçons. La marque japonaise dont les collections de mode sont imaginées par sa fondatrice, Rei Kawakubo, construit en parfumerie une marque atypique et créative avec la collaboration artistique de Christian Astuguevieille. Après un premier parfum très subtilement épicé en 1994, le 2 (odeur d’encre) et ensuite des collections : Red, Leaves, ou aussi l’incroyable collection Synthetic avec notamment une odeur de garage et de nettoyage à sec. Quelques numéros (Odeur 53, Odeur 71, 8,88…), White, Wonderwood, Play,…
Aujourd’hui le petit dernier n’a pas de nom particulier. Son flacon, autour d’une vague forme de poire, est loin d’être parfait, il serait quasiment rejeté pour ses imperfections (bulles dans le verre). Mais n‘est-ce pas ainsi un écho à une notion de l’esthétique japonaise de la perfection de l’imperfection et à ce que Comme des garçons a réussi à imprimer à l’histoire de la mode ? Signée Antoine Lie et Antoine Maisondieu, la fragrance mêle des éléments traditionnels de la parfumerie à des notions évocatrices d’odeurs du quotidien. Aldéhydes, oxydes de fleurs, safraleine (odeur de safran), lilas, senteurs de colle industrielle, ruban adhésif (marron), styrax, musc blanc… Un côté métallique dû aux aldéhydes signe cette fragrance heureusement inclassable avec son odeur de « fleur de « scotch » (pas l’alcool, mais l’adhésif) à l’écart des sentiers (re)battus de la parfumerie.
Artiste d’origine anglaise, Katerina Jebb a imaginé un petit film vidéo autour du flacon, plongée au coeur du verre.