Fidèle à son style, Adeline André signe d’une exigence de rigueur chacune de ses collections. Si elle excelle dans les raffinements de couleur, elle avait choisi un exercice de variation autour du blanc avec des tons craie, Ingres, silice, chantilly, kaolin… avec une touche de fuchsia et de ciel au féminin et de cyprès au masculin. Se retrouvent chez les hommes sa veste à trois emmanchures et chez les femmes ses robes simplissimes au délicat travail de coupe. Un très beau manteau long en volume et une robe dos « décapotable ».
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Couturier italien, Maurizio Galante est trop rare sur les podiums (il crée beaucoup dans le secteur du design). Ses collections sont toujours un enchantement. Cet été, il reste fidèle à son précieux travail sur une forme ample, enveloppante, exquise en vestes ou manteaux.

Le vert est mis, un soupçon de chlorophylle rend hommage à mère nature ; « Herbarium Magnifica » est le titre de la collection. Mais noir c’est noir avec ses étonnants manteaux d’arabesques, cocons sombres et travaillés. Des matières nobles et aussi la fantaisie de pièces en mousse synthétique pour composer d’étonnantes mosaïques. Rubans assemblés, spirales dessinées, détails superposés façon post it, volutes… entre le végétal et l’animal, une construction organique où le travail est précieux, raffiné. Un vrai esprit couture préside à la création. A souligner aussi sur les coiffures de Jean-Claude Gallon des bijoux de tête ornés de végétaux qui viennent oblitérer le visage donnant une allure ethnique et baroque aux silhouettes.
Sans oublier la bande son ourlée de voix qui déclament les couleurs et le vert dominant : Verde, mais aussi Branco, Rojo, Grey, Gold, Mauve, Beige, Noir, Yellow et Framboise ! Une musique joliment obsédante.
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Une collection très couture pour Christophe Josse qui travaille particulièrement bien le flou avec des jeux de drapés ; la couleur est mise avec des télescopages audacieux : « Long fourreau en crêpe peint vert tourmaline griffé de rose, dos plissé soleil en mousseline dégradée ».
La collection s’inspire de l’architecture contemporaine avec ses oppositions de style entre tenants de la rigueur de la ligne droite et des architectures en courbes comme le travail de Zaha Hadid ou Ron Arad. Christophe Josse ajoute à ces inspirations la peinture de Frédéric Leighton, pour la rigueur d’un maintien très XIXè siècle.
En ponctuation, des détails raffinés comme un col en verre soufflé qui viendra aussi s’appuyer sur une épaule. Aux tissus traditionnels et raffinés de la couture comme organza ou crêpe de soie, s’ajoutent des matières plus contemporaines comme le rhodoïd utilisé en petites lames.
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Spécificité française dans un calendrier parisien, la haute couture fleurit désormais chaque année en janvier et en juillet. Si le calendrier officiel a vu ses membres diminuer au fil des ans, il voit aussi l’arrivée de nouveaux noms auxquels s’ajoutent des invités chaque saison. Dans ce calendrier moins encombré se greffent aussi des défilés off et des présentations. Si la haute couture n’est plus prescriptrice de tendances comme elle le fut jusque dans les années 60, elle demeure une vitrine pour la mode dont elle incarne, en principe, l’excellence.
Les membres permanents ont encore dans leurs rangs quelques noms historiques comme Dior et Chanel ou Givenchy, revenu aussi à la couture. Mais les autres membres sont, pour la plupart, des maisons plus jeunes. Aujourd’hui : Adeline André, Anne Valérie Hash, Atelier Gustavolins, Christophe Josse, Frank Sorbier, Jean Paul Gaultier, Maurizio Galante, Stéphane Rolland, Giambattista Valli. Quelques membres correspondants ajoutent une ouverture sur d’autres pays, même si les créateurs sont parfois aussi installés en France : Azzedine Alaïa, Elie Saab, Giorgio Armani, Maison Martin Margiela, Valentino et Versace. Sans oublier la catégorie mode-accessoires où figurent Massaro et On aura tout vu.
Les invités de cet été : Alexandre Vauthier, Alexis Mabille, Bouchra Jarrar, Iris Van Herpen, Julien Fournié, Maison Rabih Kayrouz, Maxime Simoens et Yiging Yin. Un programme séduisant !
Et, cerise sur le gâteau de la couture, les présentations de joaillerie le quatrième jour avec Chanel, Chaumet, Dior et Van Cleef & Arpels.
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En attendant un nouveau directeur artistique, la maison Dior salue son passé, son riche patrimoine de créativité et le célèbre en photos. Patrick Demarchelier s’est penché sur les archives, uniquement en Haute Couture, pour composer des séries de mode en studio ou dans des lieux variés. Sa rétrospective en couleurs ou en noir et blanc parcourt plus de soixante ans de mode et souligne les plus belles créations de Christian Dior à John Galliano en passant par Marc Bohan ou Yves Saint Laurent. L’Opéra Garnier, le Musée Rodin mais aussi Times Square servent de décor aux modèles Dior. Ces photos renouent avec les grandes séries de mode du passé. Empreint de nostalgie mais aussi d’air du temps, ce voyage inscrit la mode (avec la Haute Couture) au rang d’oeuvre d’art entre élégance et extravagance.
Juste avant les prochaines collections parisiennes, une délicieuse escapade (Editions Rizzoli).
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A défaut de la venue de David Beckham au PSG, la star du foot et de la planète people va porter haut et bas (slips, boxers…) les couleurs (ou non couleurs : blanc, gris, noir) de H&M Bodywear. Si le beau David avait déjà prêté sa plastique sculptée pour des sous-vêtements Armani, il amorce cette fois avec H&M une collaboration qui devrait s’inscrire dans la durée. Une équipe de designers a développé une première collection de références classiques allant du slip au tee-shirt en passant par le boxer et le débardeur. Une gamme simple et pas d’imprimés (c’est la peau de David B. qui est déjà joliment tatouée). Fonctionnalité et praticité dans les détails : pas d’étiquettes qui grattouillent et des élastiques souples. Dans cette ligne en coton figure un must rétro pour nouveau lonesome cow-boy : le caleçon long façon pionnier.
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Chaque année, ou même chaque saison, des couleurs sont à l’honneur, s’hument dans l’air du temps, se portent, s’achètent…
A l’origine de ces pulsions d’achat s’articule une chaîne d’événements : des choix de bureaux de tendances, des fabrications de textiles et d’autres facteurs plus mystérieux qui font les « modes ». Pantone, qui signe les références en matière de couleurs, choisit désormais, via Pantone LLC, une couleur de l’année. Pour choisir la couleur des experts décryptent différents secteurs : mode, spectacles (films en production), expositions artistiques, tourisme en vogue ou même le sport.
En 2011 avait été choisi un rose foncé, le Pantone 28-2129. Pour 2012 est proposé le Pantone 17-1463 dit Tangerine Tango, un rouge orangé vif et pétillant. Le choix d’une couleur perçue comme entièrement positive et dynamique, l’orange, n‘est sans doute pas anodin en regard de l’air du temps. Pour Leatrice Eiseman, directrice du Pantone Color Institute, : « Rappelant les ombres rayonnantes d’un coucher de soleil, Tangerine Tango marie la vivacité du rouge et la montée d’adrénaline qu’il provoque avec la convivialité et la chaleur du jaune pour former une teinte magnétique et haute visibilité d’où émanent chaleur et énergie. »`
La mode de cet été est, de toute façon, déjà sous l’auspice des couleurs. Pantone a noté la présence de « sa » couleur dans les collections d’été de Tommy Hilfiger, Nanette Lepore ou encore Adrienne Vittadini.
Alors, pourquoi pas passer à l’orange ? En mobilier, en maquillage, le Tangerine Tango va-t-il faire danser les consommateurs ?
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Si la haute couture reste encore le fleuron de la mode avec son luxe, son travail des belles matières, elle le doit à ses métiers qui résistent encore aujourd’hui au temps. Pour contribuer à préserver leur savoir-faire, Chanel les a réunis « Paraffection » (broderies Lesage, Montex, plumes Lemarié, chapeaux Michel, bijoux Goossens…).
Chaque année depuis 2002 Chanel rend hommage au travail des artisans dans une collection spécifique. Après des voyages imaginaires sur les routes de Byzance, Shanghai ou Moscou ; c’est aujourd’hui les chemins de Bombay. Hommage est rendu aux fastes de l’Inde, au style de ses vêtements dans une collection très Chanel au final, mais avec des réminiscences d’inspiration de sari revisité, de drapés. L’évocation maharadjah se redécouvre dans des silhouettes masculin-féminin où l’un pourrait être l’autre. Les turbans ponctuent les silhouettes d’une touche d’exotisme tandis que les bindi oblitèrent le front. L’atchkan, veste de brocart à col Nehru, se décline et se transforme, paré de brillants aux éclats brodés.
Bollywood sur Seine, version Chanel.
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