100 masques pour le Japon

 

 

 

Artistes, créateurs de mode, designers ont créé, customisé des masques qui seront exposés et mis en vente le 21 septembre aux Musée des arts décoratifs de Paris. Le but de l’opération est de soutenir Enfants sans frontières KNK Japon, une ONG qui se consacre aux enfants. Les séismes, le tsunami, Fukushima, c’était il y a six mois, mais l’aide demeure encore indispensable au Japon.

Ce petit masque blanc jadis associé à la pollution par ceux qui ne connaissaient pas bien le Japon est utilisé par mesure d’hygiène (ne pas partager ses microbes) et de politesse dans l’archipel.

Les oeuvres seront exposées pendant deux jours les 20 et 21 septembre avant d’être mises aux enchères sous le marteau de Maître Cornette de Saint Cyr.

L’association Asia Mix Culture et le magazine web Minimix a orchestré le projet auquel Shisiedo, le grand groupe japonais de cosmétiques, s’est associé. Mariages frères, Laurent Perrier apportent aussi leur soutien.

 

Les masques

Les rectangles de tissu blanc, pages vierges d’un nouveau décor, s’attachent avec deux élastiques sur le côté. Reflet du style des artistes, les oeuvres sont personnelles, mais s’inscrivent aussi dans des courants d’inspiration. Beaucoup ont choisi un esprit poétique, une forme de douceur, de gaieté avec notamment le choix de fleurs ; d’autres sont plus graphiques, quelques eux ont osé l’humour mais avec délicatesse.

Le masque de Christian Lacroix (ci-dessus) joue l’ethnicité dans un travail couture.

Le masque de Philippe Starck s’est perforé de deux trous, symbolisant les yeux.

 

Jean Colonna a surchargé l’objet de fils, de perles, nouvelle amulette porte-bonheur pour conjurer les mauvais sorts ? Son oeuvre a un côté tribal.

Victoire de Castellane a imaginé des rangées de petites fleurs.

Inga Sempé a transformé le masque en lit de cap miniature, écho utilitaire à une situation d’urgence ?

Sonia Rykiel joue la féminité avec l’empreinte d’une bouche cigarette aux lèvres et strass de rigueur ; le superflu, chose nécessaire.

Marithé et François Girbaud ont choisi d’être graphiques et géométriques dans leur dessin qui fait penser à un origami de casque de samouraï.

Adeline André a imaginé un opulent conte floral.

Kuntzel + Deygas ont repris leur dessin de l’ours et la poupée.

Un masque m’a particulièrement touché : celui de Christian Astuguevieille. Entouré de cordelettes tressées (un leitmotiv dans son oeuvre), son masque est un écho précieux aux attaches, aux ligatures qui innervent la culture japonaise que ce soit autour des arbres ou encore le bondage. Surgit aussi le souvenir des rochers de Meoto Iwa non loin d’Isé avec le shimenawa, immense corde de paille de riz tressée unissant deux rochers dans la mer, symboles des deux divinités fondatrices du Japon : Izanagi et Izanami. Il y a quelques mois, juste après le 11 mars, le créateur avait exposé des objets créés pour la porcelaine de Sèvres et avait déjà choisi une présentation en écho à la culture japonaise, une jolie façon de saluer l’archipel et de le soutenir.

Au Musée des Arts décoratifs les 20, 21 septembre.

 

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