Toute jeune créatrice, Yquing Yin a présenté sa collection hors calendrier au moment de la haute couture. Très travaillé, son style revisite le smock et construit de magnifiques drapés et jeux de plissés. La première partie du défilé dessine une oeuvre au noir avec asymétrie et déconstruction.
Surgissent des effets de transparence jouant sur des effilochés qui viennent ajourer les matières.
La couleur surgit, mais reste sourde, délicate, passant d’abord à un gris des villes avec des torsades, des drapés subtils, des détails travaillés, incrustés. Construction dans la construction, effets de plissés coquillages.
Puis la silhouette se fait plus vaporeuse, s’enveloppe de mousselines. En final quelques pièces en fourrure aussi travaillées comme une construction, un labyrinthe d’enchevêtrements de lanières.
La créatrice parle de ses vêtements comme d’armures molles. Un côté sculpture, mais tout simplement aussi un vêtement conçu pour être porté. Cerise parfumée sur le gâteau d’un très beau défilé, une création imaginée par un grand parfumeur, Dominique Ropion.
Emigrée de Chine à l’âge de 4 ans (après Tian’anmen) avec son père elle arrive à Paris pour aller ensuite en Australie et revenir étudier à Paris. Une vie sur trois continents et une collection à ses débuts qui s’intitulait Exil… Diplômée de l’ENSAD (arts déco), prix de la création mode de la ville de Paris en 2009, finaliste à Hyères, Yiqing Yin vient aussi de recevoir le prix de l’Andam 2011 pour une première collection. Des lauriers, mais surtout un vrai talent à suivre.