
Les noms de lieux de la topographie du défilé donnent toujours des indices sur l’inspiration de la collection couture chez Jean Paul Gaultier. A petits pas, sur les pointes, s’esquisse un automne-hiver 2011 sous le signe de la danse, Black Swan est dans l’air du temps et les plumes au rendez-vous d’un défilé qui se prolongera par le lancement de Kokorico, le nouveau parfum masculin du créateur.
A l’ancienne (c’est un plaisir), chaque modèle porte un nom, comme dans le Falbalas de Becker qu’aime le couturier. Hommage aux plumes avec les différents noms de chant du coq du kirikiki espagnol au kokekoko japonais en passant par le cocoroco portugais ou le kukeleku néerlandais ; même le wallon a droit de cité (ardente) : coutcouloudjou. Le Ludmilla Tcherina se dessine avec un motif de chinoiseries. Rudolf Noureev, pour homme, en duffle-coat encre. La mort du cygne voit rouge avec une robe manteau cuir et renard « sang ». Académique, Arabesque penchée, Grand écart, Révérence, Jeté-battu, les attitudes deviennent modèles.
Dame Margot Fonteyn en taffetas brodé de plumes de coq.
L’Oiseau de feu avec une robe imprimée « coups de pinceau ». Des tailleurs de jour, des robes toujours impeccables et des tenues du soir, raffinées avec tous les délices de la couture : broderies, plumes, fourrure. Quelques touches Gaultier avec les bustiers, les trenchs,… La mariée, Mylène Farmer en Libertine swan, dernier chant de la collection. Jean Paul Gaultier, couturier à part entière.