Une vente à Drouot Montaigne et défilent en une soirée 60 ans de design avec pratiquement tous les ténors du secteur sur la scène internationale. Plus de cent noms de créateurs, designers, architectes, décorateurs de Ron Arad à Jean–Michel Wilmotte en passant par Gaetano Pesce ou Karim Rachid.
-Parmi les modèles les plus anciens, une très belle table éclairante (105.000€) de Pierre Jeanneret, pièce de mobilier en provenance de bâtiments administratifs de Chandigarh. Une table et surgit le souvenir de cette ville neuve, étonnante, imaginée et conçue par le Corbusier en Inde. Si Chandigarh pêche sans doute par un manque de connaissance de la culture indienne, elle demeure une tentative architecturale ex nihilo très intéressante. Le cousin du « Corbu », Pierre Jeanneret a lui vécu à Chandigarh et a mis en oeuvre de petits bâtiments et tout un ensemble mobilier que la ville indienne met régulièrement en vente pour le bonheur des amateurs, mais aussi en bradant son histoire. Si la ville avait été classée au patrimoine de l’Unesco, ses richesses auraient sans doute été mieux préservées…
-Des chaises de Charlotte Perriand, en paille et bois, simples et rustiques, sobres. Une grande table en pin massif, majestueuse, 31.250€.
-Shiro Kuramata, un des plus grands du XXè siècle, était présent avec un vase en résine rose fluo (1000€) et surtout un fauteuil en résille d’acier : How hight the moon.
-Autre grand disparu, Ettore Sottsass, avec de très belles pièces : Grande console miroir Etrusco, un très beau meuble cabine « Beverly » (5625€), une console de milieu « Tartar ». Avec son originalité débordante, son esprit baroque d’aujourd’hui, l’ancien architecte, fondateur de Memphis, reste une figure de proue du design.
-Gaetano Pesce n’était pas là avec son fish design (pièces en résine), mais avec notamment le fauteuil La mama et son repose pieds (2.500€). Un fauteuil anthropomorphe aux formes délicieusement rebondies, le tout en rouge joyeux. Sa chaise longue en forme de pied en polyuréthane expansé, autre pièce humoristique a trouvé preneur à 1.716€.
-Matali crasset avec un canapé jeu d’enfant baptisé « permis de construire » fait preuve à la fois d’humour et de rigueur. 1.000€.
-Eero Aarnio représente avec éclat le design scandinave dans ce qu’il a de froid, d’épuré. Mythique, sa Ball chair ou Globe de 1963 ressuscite avec éclat les années soixante et leur vision d’un futur high tech. Ce fauteuil plonge aussi dans les souvenirs d’une série mythique et visionnaire comme Le prisonnier. 5032€.
-Toshiyuki kita, créateur japonais a débuté en intégrant les richesses du patrimoine nippon à ses créations : laque , papier… Mais son design incarne aussi la fantaisie avec Wink, un modèle de chaise convertible, on peut jouer avec les housses et mélanger les couleurs.
-Franck O. Gehry, le grand architecte, a aussi signé les modèles Wiggle, chaise ou tabouret en carton pressé et ondulé. 1.500 et 1.625€.
-Karim Rachid, toujours fantaisiste, était présent avec un grand tapis abstrait. 6250€
-Aberto Saviati et Ambrogio Tresoldi, des chaises hommage à Warhol, Fontana, Malevitch, Kandinsky, Balla et Lissitzky avec des dossiers en clin d’oeil à l’oeuvre des différents peintres.
-De Christian Astuguevieille (toujours un bonheur de voir son travail de cordes), une paire de fauteuils recouverte de cordelettes de coton, 10.250€.
Un joli panorama du design aujourd’hui.
Sans oublier un petit cheval à bascule d’après Keith Haring qui a curieusement atteint la somme de 2.300€. Un amateur de dada…