Mexicocorico

 

 

La capitale mexicaine s’est mise en mai à l’heure française lors d’un festival de mode, Creamoda, où des créateurs basés à Paris sont venus défiler et rencontrer les étudiants d’une école de mode.

 

Depuis une dizaine d’années l’Instituto de estudios Superiores de Casa Moda de Francia, dirigée par une Française installée au Mexique, enseigne la mode aux jeunes Mexicains. La capitale compte aujourd’hui de plus en plus d’écoles de mode et, comme partout dans le monde, la mode suscite un intérêt majeur auprès des jeunes (l’effet Fashion TV, l’attraction des marques de luxe et la réussite financière et médiatique de jeunes talents). L’intérêt du festival a été un vraie rencontre, une mise en commun des connaissances et des échanges, notamment dans des ateliers de plusieurs heures avec les jeunes élèves. La semaine s’est clôturée par un défilé des différents invités ainsi que d’une sélection des modèles les plus intéressants (très bon niveau !) des élèves.

Une table ronde a permis aux Français d’échanger leurs vues avec les industriels du Mexique qui se posent des questions sur ce qu’il est possible de faire dans leur pays. Le premier constat est qu’il n’y a pas un grand intérêt des clients pour des produits « mexicains », mais l’explication est simple, il n’y a pas encore de notoriété autour de la mode mexicaine. Le pays se pose aussi la question de la concurrence avec les produits moins chers qui vont arriver de Chine (le problème existe aussi en Europe, mais subsiste encore le prestige des « marques »). L’échange a permis d’aboutir concrètement à des résultats. Un jeune talent mexicain, Kristhian Martinez,  a été choisi et aura un espace dans un Salon de prêt-à-porter à Paris fin septembre, le Fame. Dans la foulée un industriel mexicain s’est engagé dans la fabrication de ses commandes.

Naco, créateur français a réussi à intéresser les industriels mexicains et va pouvoir sans doute réaliser avec l’un d’eux un développement de jeans (les Mexicains en produisent des quantités industrielles, mais c’est une fabrication qui souvent exige pour un fort taux de rentabilité de très grosses quantités) avec des quantités raisonnables.

Les On aura tout vu ont présenté des morceaux choisis de leur couture ainsi leur magnifique robe de sirène en écailles brodées. Hasard du calendrier, les créateurs ont retrouvé en concert une star qu’ils habillent parfois : Lady Gaga.

Didier Ludot a expliqué l’importance du passé et était venu avec Felix Farrington qui dessine la collection « La petite robe noire », hommage à l’incontournable classique de toute garde-robe au féminin.

Gustavo Lins, désormais membre de la haute couture, a présenté sa collection de vêtements et son travail de déconstruction du vêtement. Il a animé un atelier où les élèves ont travaillé sur des moulages en papier mâché.

Naco, qui va fêter ses dix ans de mode, a travaillé avec des étudiants pour leur expliquer que l’on pouvait créer à partir de peu de choses (sa première collection fut faite avec quelques francs) et métisser les trouvailles, la récup. Son défilé était une sorte de happening où les mannequins, un homme et une femme, ont échangé leurs vêtements et les ont aussi portés dans différents sens. L’un était l’autre.

La signataire du blog a échangé sa casquette de journaliste pour travailler du chapeau avec un groupe d’étudiant hyper motivés qui ont revisité le chapeau de paille mexicain pour le sortir du folklore local.

 

 

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