La Rive gauche du Saint Laurent

Quartier d’intello, d’artistes, d’étudiants, la rive gauche parisienne vibre encore dans le souvenir de Saint-Germain-des-Prés. En mode, Rive gauche est une idée d’Yves Saint Laurent, imaginée pour la démocratiser et la rendre plus accessible en style et en coût.

Une exposition de la Fondation Pierre Bergé Yves Saint Laurent retrace ces années Rive gauche. C’est en 1966 qu’est ouverte rue de Tournon la première boutique Rive gauche. Sa décoration a inspiré le parcours de l’exposition. A l’époque, la décoratrice Isabelle Hebey avait recherché : « l’équilibre avec trois points essentiels dans une boutique : l’aluminium, l’orange et pas de blanc, afin que les robes soient prises dans une chaleur enveloppante. » Des oeuvres d’art et pièces de mobilier furent intégrées au lieu : les bancs Djinn d’Olivier Mourgue, un portrait d’Yves Saint Laurent par Arroyo et aussi, à l’extérieur, dans la cour, des sculptures de Niki de Saint Phalle.

Pour Rive gauche, Yves Saint Laurent oublie la couture et crée des codes contemporains pour une femme dynamique. Les femmes actives se retrouveront vite dans cette marque qui devient quasi iconique. Emblématique de son époque, Rive gauche accompagne de façon significative un tournant dans l’histoire de la mode.

Photos Luc Castel

En termes de style, les codes Saint Laurent innervent néanmoins la création Rive gauche. Le vocabulaire masculin nourrit l’esprit : le smoking a changé d’épaules, le pantalon a droit de cité, la robe chemiser se noue d’une cravate… l’une est et sera l’autre.

Photo Sophie Carre

Le trench se féminise, la saharienne quitte la savane pour vivre en jungle urbaine…

Photo Luc Castel

Un style bohême souffle aussi, il rejoindra plus tard les hippies avec les tissus à fleurs.

Photo Luc Castel                                                                    Photo Sophie Carre

La décontraction chic s’incarne avec le style original de Loulou de la Falaise. Sexy, les cuissardes montent le long de la jambe, jusqu’à la cuisse.

Moins spectaculaire que la rétrospective du Petit Palais où les pièces couture régnaient et flamboyaient, l’exposition Rive gauche signe avec un brin de nostalgie colorée le reflet d’une époque où le prêt-à-porter a écrit les premières pages de son histoire, il y a près de 50 ans.

Photos Luc Castel

 

 

 

 

 

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