
Si le nouveau maillot de l’Equipe de France de football plonge dans la rayure blanc bleu aux allures de marin, quelques marques se sont essayées à la réinterprétation d’un iconique et désormais universel motif.
Dans l’exquis ouvrage de Michel Pastoureau consacré à la rayure, L’étoffe du diable, se dessine l’histoire des premières rayures marines. Si elles apparaissent déjà dans des peintures du XVIIè siècle représentant des marins, ce ne sera qu’au XVIIIè siècle que le port de la rayure se codifie pour les matelots. Pourquoi ? L’auteur note le lien avec l’évolution de la bonneterie, mais l’histoire manque de points d’ancrage solides. La rayure a ensuite quitté le large pour s’exposer en bord de mer et zébrer les costumes marins. Sulfureuse, la rayure habille d’un pull le jeune Tadzio de Mort à Venise sous l’oeil de Visconti ; elle signe aussi la trouble allure d’un marin de Querelle vu par Fassbinder.
Cette « étoffe du diable » est souvent péjorative, notamment associée aux bagnards, mais avec humour et dérision de Chaplin aux Dalton. Sportive, elle s’incarne positive, altière. Pour Michel Pastoureau, la rayure sportive obéit à des codes qui sont voisins de ceux des armoiries et des drapeaux. Aujourd’hui le nouveau maillot de l’équipe de France (Nike) coule de l’ancre avec son côté rayé blanc bleu.

Pour célébrer l’esprit de la marinière, des marques de l’univers de la mode s’en sont inspirées et ont zébré quelques propositions. Hermès a oblitéré un carré Brides de gala.

Yves Saint Laurent a habillé de rayures une palette d’ombres à paupières.

Chanel lève l’ancre avec un grand sac.

Un stylo plume Montblanc,

un parfum Comme des garçons (voir ci-dessus), une swatch, une couverture d’IPhone, une boîte de macarons Ladurée, un sac Longchamp… Un inventaire bouteille à la mer sous forme de collectors, chez Colette dans un corner brise marine et foot jusqu’au 9 avril.