Elie Jacobson vient de disparaître à l’âge de 85 ans. Il a joué un rôle majeur dans l’éclosion du prêt a porter au début des années 60 avec la marque Dorothée Bis fondée avec son épouse Jacqueline. Après l’ouverture de leur boutique, le duo a fait appel à des stylistes pour développer des modèles. Emmanuelle Khanh, Christiane Bailly, Karl Lagerfeld… participeront à l’aventure. La maille est un des atouts majeurs de la marque avec des modèles joyeux et très colorés. Pulls, tuniques, robes, manteaux de laine… mêlent rouge, jaune, vert, bleu avec des motifs à rayures, géométriques… Du court mini des années 60, puis du baba maxi 70… Dorothée Bis est à la pointe des tendances. Les voyages sont aussi source d’inspiration avec des trouvailles du bout du monde proposées dans la boutique (l’ancienne piscine du Lutétia et aujourd’hui boutique Hermès). La marque se développe aussi à l’étranger, notamment au Japon. Visionnaires, les Jacobson imaginent dès 1980 une ligne qui s’approche du sport avec Dorotennis, bien avant l’explosion du streetwear mâtiné de codes sportifs. Le couple vend sa marque en 1999. Leur fille suit leur route avec sa marque sous le nom de Corinne Cobson. Pour tous les amateurs de mode, Dorothée Bis a été une très belle histoire, un jalon important dans l’émergence du prêt-à-porter en France.
lire le billetAux sources de l’orientalisme, la vision exotique de contrées lointaines par l’oeil occidental s’est posée sur le costume. Le musée du Quai Branly présente l’Orient des femmes, une exposition dont la commissaire est Hana Chidiac et le directeur artistique Christian Lacroix. Passé des podiums aux cimaises le couturier a imaginé un parcours où la couleur est là, omniprésente, passant du noir au blanc avec arrêts multiples sur des kaléidoscopes de couleurs. Pour le couturier, l’Orient est souvenir, mémoire de choses vues, en dessins d’abord : « Ces princesses et ces paysannes aquarellées illustraient bien aussi ce mot de « femme » intimidant, caressant et aussi mystérieux que l’Orient, avec un léger parfum de soufre ». De ces femmes, il dit encore : « Elles font partie de ces cohortes d’inspiratrices qui m’ont montré la voie la voie d’un métier, où le vêtement se crée à mi-chemin du fantasme et de la réalité. »
De la Syrie au Sinaï, l’Orient s’incarne, moins dans des tenues d’exception que dans des vêtements du quotidien, dans des costumes de paysannes, de bédouines (le monde rural est resté à l’écart des influences occidentales). La couleur vibre, chatoie, resplendit dans le travail minutieux des broderies faites main. Point d’odalisques ou princesses de harems, mais des paysannes loin de la mort agitée et rêvée de Sardanapale par Delacroix. Imaginés par Christian Lacroix, des coffres de mariage regroupent les accessoires d’un trousseau précieux. Les vêtements sont présentés suspendus dans une 2D qui convient à la forme géométrique et simple du caftan. Robes syriennes, robes de fêtes jordaniennes, à chaque région ses styles, ses motifs stylisés, parfois végétaux posés sur du coton, du lin.
Manteau de fête de femme syrienne Kawar Photos Grégoire Alexandre
Magnifiques, les voiles et les coiffes sont composés d’éléments d’or, d’argent de petites perles colorées, de cordelettes, trésors de raffinement.
Voile de visage, burqa Coiffe de Bédouine Photos Thierry Ollivier, Michel Urtado.
L’esthétisme règne dans la somptuosité d’un temps où le vêtement était signe, symbole de raffinement. Magnifique Orient du passé où se dessine une beauté assumée, affirmée, où le paraître n’est pas culpabilité. Pas phantasmé, ni modelé par l’oeil occidental des peintres de la fin du XIXè siècle, cet Orient a bien existé, mais la page s’est un peu tournée, voilée…
Toutes les photos, C Musée du Quai Branly.
Photos de l’exposition : Gautier Deblonde
Au musée du Quai Branly jusqu’au 15 mai.
NDLR
Le 24 février sur France 5 sera proposée une thématique Christian Lacroix autour de l’exposition et avec la diffusion de « Christian Lacroix, Voyageur immobile », documentaire de 2005 dont l’auteur signe ce blog.
lire le billetCoup de coeur pour un travail étonnant qui se profile dans le milieu de la mode et perpétue avec originalité la famille des créateurs et non celle des omniprésents stylistes.
Intitulée Escapism, la collection présentée à Paris fin janvier incarnait un époustouflant travail sur formes et volumes imaginé en collaboration avec un architecte et des techniques 3D. Autour du berceau de la créatrice, Stephen Jones signait les chapeaux et Rem D Koolhaas United Nude les chaussures (notamment un modèle très fermé, presque sabot à lacets déjà pour l’hiver dernier). Autour de l’idée de s’échapper de la réalité par différents procédés digitaux, virtuels, s’est construite cette étonnante collection en volumes. Volutes, découpes graphiques, construisent une vision baroque et futuriste de la mode. Les pièces blanches étaient en polyamide et travaillées au laser tandis que les noires, aussi en 3D imprimées sur polyamide, ajoutaient une finition laquée aux brillants reflets.
Hollandaise née en 1987 et diplômée d’Arnhem, Iris van Herpen a débuté chez Alexander Mc Queen à Londres et Claudy Jongstra (artiste textile spécialiste notamment de feutre) à Amsterdam avant de créer sa marque en 2007. Elle a présenté son travail aux Pays-Bas (et aussi à Londres) où elle a reçu plusieurs prix. Dans ses créations, elle mêle de précieuses techniques artisanales de savoir faire avec des innovations technologiques. Parmi ses différentes collections : Mummification en 2009, très anthropomorphique, se jouait de découpes anatomiques en volumes superposés. La silouette avec bustier doré ajouté fut portée par Lady Gaga. Crystallization, collection présentée à Amsterdam en 2010, donnait une vision spectaculaire d’un état entre le solide et le liquide, robes cascades, jaillissement d’eaux entraînaient la mode entre poésie et technologie autour de « l’idée de créer un vêtement d’eau comme un bain chaud flottant autour du corps. »
Le résultat est spectaculaire, proche d’une oeuvre d’art, mais néanmoins mode. Loin de l’ennuyeux facile à porter, cette mode emporte sur le territoire du rêve.
Iris van Herpen positionne son travail « à mi-chemin entre l’artisanat et l’innovation en termes de technique et de matières ». Pour réinventer le monde, la mode, elle combine « le savoir-faire et l’observation du passé à des concepts et des matériaux inspirés du monde à venir. »
Talent à suivre.
Photos Michel Zoeter
lire le billetSans le connaître, déjà j’aimais Hilton Mc Connico. Designer inclassable, il ajoute une fantaisiste dimension d’humour et de poésie à ses créations. S’il a débuté par la mode, il a fait un crochet par le cinéma, la publicité avant de devenir designer, décorateur, scénographe, photographe,… un créateur protéiforme. Lutin sautillant, troll d’outre- Atlantique, Hilton Mc Connico a conservé du Tennessee un délicieux accent américain presque à couper au couteau, à l’image des modèles qu’il vient de créer avec la Forge Laguiole. Paradoxalement très poétiques, ces couteaux inspirent le paradoxe au créateur qui précise en riant : « c’est un objet qui peut faire le bien et le mal ».
-Virgule. « Entre le mouvement du vent et l’équilibre de la girouette, Il existe une pause … Virgule ». La lame en inox se joue d’ondulation, fichée sur un manche courbe en érable. Canard colvert glissant sur l’eau ou aile d’ange prête à l’envol, l’objet emporte sur les ailes du jars de Nils Holgersson.
-Rouge d’Aubrac. Une région rude, une viande de renom incarnent l’Aubrac. Pour ce rouge puissant, le piment a inspiré le designer : « Aiguisé comme un caractère bien trempé, Puissant comme la chair d’un piment, Piquant comme la pointe d’un couteau, Rouge d’Aubrac. ». Un précieux travail de corail plonge le manche dans le rouge, tandis que la lame se décore d’un motif végétal, volutes vertes semées de rouges piments.
-Rythm. « Cet hiver-là, les arbres droits et nus de l’Aubrac ont tracé sur la neige des ombres cinétiques qui m’ont mené à Rythm ». L’opposition du blanc et du noir signe le mouvement et surgit l’étoffe du diable tandis que le couteau se zèbre et hennit dans la savane. Un bloc de laque imprimé noir et blanc se prolonge dans la lame avec les mêmes ondulations zébrées.
Personnels jalons hiltoniens
-A la sortie de Diva (Jean-Jacques Beinex, 1981), l’esthétique des décors m’avait intrigué, intéressé ; Hilton Mc Connico en était l’auteur. Pour La lune dans le caniveau, il reçut le césar des meilleurs décors en 1983. Plus classiquement, il travailla aussi pour le Vivement dimanche de Truffaut ou Tout feu tout flamme de Rappeneau.
-Chez Hermès, un parcours ludique au 24 Faubourg mettait le visiteur dans les pas d’une Alice grisée des changements d’échelle. Il s’est aussi amusé à la scénographie du lancement des thèmes annuels, ainsi Happy Hand en 2002, Fantaisie en 2004 et une exposition autour de la soie (Berlin à l’automne prochain).
-Si la cristallerie a des codes souvent tournés vers le passé, Hilton Mac Connico sut souffler la fantaisie chez Daum avec notamment une série de carafes aux bouchons en forme de cactus, letimotiv hiltonien importé du Nevada ?
-Un jour, un œuf. L’esprit de Christophe Colomb a inspiré le créateur pour le parfum My Torrente en forme d’œuf et spirale, très original.
-Multi-facettes, le talent d’Hilton Mc Connico s’est aussi exprimé par la photographie et la … radiographie ainsi ses délicieux mutants passés aux rayons X présentés à la Villette. Le créateur explique la genèse des mutants : « Avec l’invention de la radiographie et du scanner, nous sommes soudain passés au travers de la carapace pour aller jusqu’au fond des entrailles du corps humain. … Lors de périples nocturnes… j’ai rencontré des mutants, cachés dans le corps humain… Au réveil, avant que ces images ne disparaissent, je dresse des portraits-robots pour témoigner de mes rencontres. » Pour un numéro de Faux Q (ndlr « mon » magazine »), nous voulions absolument ces êtres étranges et drôles. Rendez-vous pris dans l’atelier maison d’Hilton Mc Connico. Portes et archives ouvertes pour choisir avec bonheur (en compagnie de Michel Maidenberg) nos mutants préférés. « Ils sont contents » a conclu Hilton.
-Piano Pleyel. Après avoir il y a dix ans imaginé un canapé Pleyel en hommage aux courbes du piano, le créateur a customisé un piano du modèle Parallèle de la célèbre maison. Haut en couleur, l’intérieur s’habille d’un bleu turquoise aux reflets changeants et brillants qui se reflète dans le couvercle. Le pourtour (ceinture) dévoile des rayures ton sur ton (marron brillant et mat). Des matériaux contemporains ont été privilégiés : l’altuglas (pour les pieds), le chrome poli-miroir. Le pupitre coulissant en innovation ajoute praticité et esthétique.
Ko and Co J-CC de Castelbajac
Une deuxième vie pour les vêtements existe, je l’ai croisée à Drouot. Véritable cour des miracles où chantent les rossignols de garde-robes. Successions, liquidations, rangements se transforment en nettoyages d’hiver ou de printemps. Une auberge espagnole de la création affiche un menu étrange passant de la haute couture (certains modèles avec leur numéro) au tout venant. Ce dont les uns souhaitent se débarrasser peut faire le bonheur absolu des autres. Collectionneurs mordus et musées de la mode à l’affût de chaînons manquants dans l’histoire de leurs collections suivent ces ventes où, dans un délicieux méli-mélo de pièces, peut se découvrir LE vêtement convoité, LA pièce rare. Sont aussi assidus de simples particuliers qui viennent étoffer leur garde-robe à bon compte. Entre les deux s’agite une foule bigarrée, allant du touriste en goguette à la bourgeoise en fourrure.
Une éclectique typologie de clients se décrypte au fil des ventes.
-Les concombres masqués ont donné des ordres à ne pas dépasser ou alors sont joignables par téléphone pour participer en direct aux enchères. Une robe de Vivienne Westwood période punk comme la boutique ouverte avec Malcolm Mac Laren dans King’s Road s’est vendue 1600 euros.
Une robe de Paquin (circa 1940-50) eut aussi ses amateurs et atteint la somme de 2900 euros.
Une ceinture corselet en cuir d’Alaïa déchaîna les passions à 3.000 euros.
Si les pièces les plus belles atteignent parfois des sommets, il y a aussi dans chaque vente des merveilles qui quittent modestement la salle.
-Les professionnels. En Zorro, incognito ou en personne. Collectionneurs ou propriétaires de boutiques vintage de France ou de Navarre, mais aussi de Grande-Bretagne ou d’Asie. L’oeil aguerri, la main vite levée, ils sont prêts pour la bataille.
-Les bourgeoises en goguette. Pour occuper une après-midi à bon prix, il suffit d’arriver tôt dans la salle. Squatter des chaises et n’en pas bouger. Se donner des frayeurs avec un budget maximal de 50 euros et enchérir férocement par palier de 5 euros alors que le commissaire priseur s’évertue à demander des tranches de 10 euros…
Dame Renard, dame Vison et dame Astrakan sont venues de conserve et étaient particulièrement en verve. Les habits neufs de l’empereur, on ne leur fait pas. Petites tranches de vie, napolitaines et spontanées de ces dames en quête du mouton à cinq pattes : pratique, très peu cher et d’une griffe (re)connue.
A propos de la robe Westwood. « C’est un Galliano peut-être ? Il y a plein de trous. Cela fait cher le trou… »
A propos d’une paire de chaussures en raphia et daim (circa 1942) : « Elles ont fait la guerre ».
A propos d’une robe couture Nina Ricci des années 70. « On dirait du Kenzo ». « Les plumes de paon, c’est très chic ».
A propos d’un sac Chanel : « Les Chinois font les mêmes pour 10 euros, j’en ai acheté dix » (ndlr : voir les mesures anti-contrefaçons et les peines encourues pour recel !).
A propos d’une vente « mixte » : « Il y a trop de trucs pour hommes. Ils mettent des polos avec des foulards maintenant ! ».
En général : «Je ne fais pas le trottoir avenue Montaigne ».
A propos de petites pochettes Hermès ou Charvet : « On ne peut même pas se moucher dedans ».
A propos d’une robe en jersey LV : « Ca fait vieux et triste, c’est déprimant ».
A propos d’un petit sac en croco « C’est trop petit, c’est moche, c’est QQ, c’est pour VIP. On ne peut rien mettre dedans. »
-Les petits futés. Hommes ou femmes, ils viennent faire des affaires, acheter les pièces qui n’intéressent pas les fashion victims et qui permettent de s’habiller correctement à bon prix.
-Les fashion victims aiment les vêtements griffés, les belles pièces souvent inaccessibles à prix plein, encore chères pendant les soldes, fréquentables en braderies et parfois très intéressantes en ventes publiques quand il n’y a pas de prix de réserve.
Le personnel de la salle de vente est aussi en verve. « Touchez, c’est mieux que les Galeries La Fayette. Vous voulez toucher une deuxième fois ? »
Et quand passe suavagement une peau d’ocelot bien fauve : « Brigitte Bardot ne serait pas contente ».
Le commissaire–priseur participe aussi à l’animation et personnalise les échanges. « Le jaune est à la mode cet été ». Quand un monsieur enchérit pour un vison : « Vous êtes contre une femme, aucune chance ». Et quand le téléphone sonne. « C’est New-York ! Ils se réveillent ». A propos d’une besace Vuitton : « Pratique en plus ». Quand la salle semble amorphe. « Vous dormez ! ». Admirative : « Quand on dit que Saint Laurent se reconnaît à des kilomètres, c’est comme une belle Rolls ».
Ventes d’emploi
-Après avoir écumé quelques ventes dans le secteur de la mode, je les guette désormais avec bonheur.
-Spectaculaires, certaines ventes permettent d’admirer des pièces d’exception. La vente Soraya en 2002 adjugea des trésors de valeur (bijoux, tapis, mobilier), mais aussi une garde-robe et des bijoux fantaisie. Loris Azzaro y assista pour revoir ses robes acquises par la princesse. (Modestement, j’acquis le Cadillac de Soraya, un petit sac Dior avec plaque minéralogique). Pophipop (2003) avec des objets d’art des collections Jean-Charles de Castabajac vit défiler des merveilles de robes peintes, ainsi les hommages à Warhol et à la soupe Campbell’s. La vente Poiret en 2005 permit de découvrir une précieuse collection en provenance de la famille. 6.000 visiteurs parcoururent l’exposition et la vente atteint des records. D’apparence très simple (mais magnifique), un manteau en toile de lin épaisse, dit manteau d’automobile, atteignit la coquette somme de 131.648€.
-A côté de ces ventes prestigieuses, des thématiques ou par maison (les chéris de ces dames : Chanel, Hermès, Vuitton…) où se recrutent monomaniaques et femmes du monde. A la vente Roger Vivier se découvrirent ses collages et de précieux prototypes du maître du soulier (il a inventé le talon aiguille, la cuissarde…) que l’on pouvait acquérir à l’unité, point de paires.
-Les ventes les plus amusantes sont les éclectiques, celles où il y a des surprises et des creux favorables aux bons achats. Un trench Burberry côtoie un Pierre Cardin en passant par un Lanvin d’aujourd’hui ou un Diamant noir d’hier sans oublier de charmants anonymes.
En mode, quelques experts occupent le terrain.
-Françoise Auguet a notamment orchestré la grande vente Poiret et a pignon sur rue à Saint Germain des Prés.
-Le duo d’experts Chombert & Sternbach organise très régulièrement des ventes dont une prochaine Chanel en deux jours fin février.
-Nouvelle venue, mais particulièrement charmante, Penelope Blanckaert est diplômée de l’IFM et organise des ventes parfois thématiques (mode japonaise…), parfois mixtes (masculin-féminin) et généralistes (mode du XXè siècle…).
-Parmi les commissaires-priseurs qui orchestrent les ventes, mention particulière à Artcurial où l’ambiance est souvent beaucoup plus amicale et pas intimidante pour les nouveaux acheteurs.
-Sans être expert, il est possible de progresser dans la connaissance de magnifiques pages de mode. -Apprendre à distinguer une ligne bis d’une ligne majeure. -Voir si l’objet possède sa griffe. -Savoir que le « attribué à » est sans garantie. Mais peut-être surtout acheter des coups de coeur.
-Ne pas oublier qu’il y a des frais à ajouter, ils varient en fonction des ventes, mais au final aux alentours de +20%.
Au bonheur des dames et parfois des messieurs.
lire le billetDepuis plusieurs saisons Rabiz Kayrouz défile à Paris où il est membre invité. S’il est Libanais, sa mode ne sacrifie pas au décorum oriental, mais privilégie une élégante sobriété dans les codes d’une fabrication couture. Son style graphique et épuré serait presque japonisant. Pour sa dernière présentation, le créateur s’est retiré dans le couvent des cordeliers. Le lieu ajoute mystère et esprit contemplatif à une collection sobre et quasi monacale dans une palette de couleurs chics : vert bouteille, rouge écarlate, ardoise, bleu nuit, …
Des formes droites et amples, une jolie construction géométrique et surtout des effets de coupe qui modulent formes et volumes dans le dos. Jeux de godets. Le créateur parle de la noblesse du vêtement de travail et choisit de marier les contrastes. La légèreté de la mousseline, du gazar, de l’organza s’oppose au cuir, au cachemire. Une douceur enveloppante, une simplicité très construite, une élégance chic.