C’est quoi la tendance ?

L’été sur le banc d’Arguin, les amies de Toulouse, de Bordeaux, des Landes viennent vers moi, l’oeil gourmand. Alors à la rentrée, c’est quoi la tendance ? Je ne veux pas les froisser, je tente d’éviter la question, mais je dois avoir l’air crispé : je hais les tendances. Pourquoi avoir envie de porter comme des moutons la même couleur, la même longueur ou le même type d’imprimés (une saison le cachemire, la suivante les carreaux …). Ce mot de tendance n’englobe plus tout un ensemble d’éléments comme il le fit jusque dans les années 80. Aujourd’hui tout est possible, il n’y a plus de longueur imposée comme à l’époque où la couture donnait le ton. Les bureaux de tendance qui ont souvent orchestré la pluie et le beau temps en matière de couleurs, de tissus… sont aujourd’hui souvent dépassés par des tsunamis de société, des envies de consommateurs qu’ils n’ont su détecter. Les magazines n’ont plus le pouvoir de tout imposer comme dans la scène mythique de Funny Face où la rédactrice en chef de Quality décrète « Think pink » … when you shop for summer clothes » tandis que le rose fleurit partout y compris sur le dentifrice !

Cette question pourtant continue de tarauder tout le milieu. A une télévision américaine qui me posait des questions sur les tendances de l’été 2010, je répondis que ce mot n’avait plus de sens et qu’il valait mieux porter ce dont on avait envie et choisir simplement un beau vêtement, une bonne coupe. La journaliste me prit pour une Martienne puisque l’usage est, lors des défilés, de déceler les communs dénominateurs qui vont créer les tendances. Alors oui les tendances existent, mais il s’agit de micro-mouvements (une veste militaire, un short…) qui durent une saison et sont balayés par la suivante.

Pour moi les tendances, ce serait plutôt une liste à suivre à l’envers, ce qu’il ne faut surtout pas porter. Alors, un dernier conseil pour l’hiver : éviter les cuissardes et laisser l’imprimé panthère au zoo (ou alors le jouer avec une pointe d’humour façon J.-C. De Castelbajac). Etre in est vite out.

Les commentaires sont fermés !

« »