Dans les étapes en ligne, on a plusieurs peurs. Lors des grandes journées comme celle de dimanche, où l’on parcourt plus de 200 kilomètres avec peu ou prou deux millions de personnes massées le long des routes, le stress est là. La probabilité qu’un accident advienne est forte. Une personne qui fait une connerie, sur deux millions, ça arrive facilement. D’ailleurs, des problèmes avec le public, il y en a presque plus dans ces étapes de plat que dans les impressionnantes étapes de montagne, où la foule massée, hurlante, arrache des cris au téléspectateur, ou à Thierry Adam ou Laurent Fignon, dans leur cabine. C’est plus subit, rapide, imprévu.
Globalement, on peut féliciter le public. Il est sage. Il installe son pliant, ou met en scène un spectacle de bord de route pour les coureurs ou la télé. Et il remplit sa fonction d’encouragement. Rares sont les accidents, les enfants, petits ou grands, qui traversent sans faire attention. Rares sont les accrochages.
Sauf les chiens.
Des accidents liés à des chiens qui traversent, on en a connu un bon paquet, sur le tour. Le scénario est toujours le même. Un chien est laissé sans surveillance, et, bêtement, il traverse, pile au moment où le peloton passe. Chute. On y a eu droit hier : Ivan Basso et David Millar, notamment, ont eu droit à leur chute de chien. Ils étaient dans le peloton.
Heureusement, ça s’est fini sans heurts, et sans suspense. Le chien était petit, a slalomé, et le peloton était à l’arrêt. Ouf. Juste des brulures pour quelques coureurs, dès les premiers jours. Ce genre d’épisode n’est pas toujours aussi heureux. En 2007, c’est Marcus Burghardt qui avait percuté un chien, un gros labrador blanc. Sans gravité, mais avec le rappel que ces vélos sont des mécaniques légères : on se demande presque si les roues ne sont pas conçues pour plier face à un tel obstacle.
2007 fut d’aileurs l’année des chiens. Avec aussi la belle histoire. C’était sur Cahors-Angoulème, une étape pour baroudeurs. Une échappée de quatre se forme, prend sa distance. Elle semble bien partie. C’est là qu’arrive le chien. Un labrador chocolat, plutôt jeune, cette fois-ci, qui traverse nonchalamment. Sauf que les quatre échappés sont en pleine bourre. Le choc a une autre gueule qu’hier. Willems et Casar valsent. Foutu ? Pour Willems, oui. Mais Casar, dans un beau geste, va remonter, comme furieux, sur son vélo. Et finira premier, la remportant.
Tout est bien qui finit bien ?
Pas toujours pour les chiens, ceci-dit. Si face à un vélo, ils ont leurs arguments, ils oublient parfois que la caravane du tour est aussi constituée d’un sacré paquet de voitures. Et si un labrador peut faire tomber sans risques un cycliste, un Yorkshire a moins de chance contre un Skoda Octavia break.
[…] Ce billet était mentionné sur Twitter par versac et Jean-Louis Le Touzet. Jean-Louis Le Touzet a dit: Les chiens aboient, la caravane passe… http://bit.ly/cscYSD cc @versac […]