Voila, c’est fini. Ou presque. A l’exception de quelques séries sporadiquement lancées — même pas une par semaine — le rush de la rentrée américaine des séries 2013-2014 est terminé. On en reparlera, mais on ne peut pas dire que ça a été la fête, même si on a connu pire. En attendant, j’ai encore dans ma besace pour ce samedi 4 nouveautés, The Tomorrow People, Once Upon a Time in Wonderland, Witches of East End et Reign. Impossible de voir Full Circle, qui ne sera donc pas critiquée. Alors, heureux ?
THE TOMORROW PEOPLE (CW)
Comment je la sentais. Pas si mal que ça, à condition de faire abstraction des bandes-annonces, qui laissaient déjà filtrer une légère odeur de nanar. Je ne suis pas hermétique aux séries de superhéros, et la dernière fois que la CW s’y était essayé, avec Arrow, j’en étais sorti assez content.
Ce que je pense du pilote. Les scénaristes de séries ne regardent-ils pas les séries ? Ou les regardent-ils trop ? Je ne m’explique pas autrement que par un incroyable cynisme la platitude sidérante de ce premier épisode, entassement sans saveur de poncifs et de caricatures au croisement de la série ado et du superhéros de supermarché. Ou comment une équipe de minets à peine formés à la comédie (Robbie Amell a 2 fois moins de pectoraux et 100 fois moins de talent que son cousin Stephen, de Arrow) déblatèrent des dialogues 1000 fois entendus entre deux scènes d’action mal chorégraphiées, dans des décors 10000 fois vus — qui ose encore la baston sur un quai de métro new-yorkais, sérieusement ? C’est mal fait, prévisible, prétentieux, et chiant.
Ma note : 2/10, par pitié pour le pauvre Mark Pellegrino, à qui on fait jouer le même rôle en boucle.
ONCE UPON A TIME IN WONDERLAND (ABC)
Comment je la sentais. Je ne suis pas un fan de OUAT. L’idée est originale, le casting cache de vrais bons acteurs, mais je trouve ça longuet, assez moche et pas assez mâture à mon goût. Je n’étais donc pas particulièrement excité de voir ce spin-off, d’autant que le principe même du spin-off me gonfle. Depuis la superbe The Slap, j’ai un faible pour Sophie Lowe, ici en Alice, et je priais pour que sa carrière américaine ne souffre pas d’un navet sériel.
Ce que je pense du pilote. Dieu que c’est moche. Hideux. Affreux. Le mec responsable des effets spéciaux et des décors numériques mérite le bagne sériel. Les héros de Wonderland déambulent dans une horreur incrustée sur fond vert, au moins aussi moche que Les Chevaliers du Labyrinthe (tapez ça sur Google si vous ne connaissez pas), et sont éclairés par de mauvais spots Ikéa bleus, verts et roses. A côté, les décors de Sanctuary, c’était du Avatar. Disons que c’est volontairement vilain. Que reste-t-il ? Une histoire d’amour pleine de jolis petits sentiments, avec une héroïne mignonne comme tout et pleine de courage qui risque sa vie pour sauver son beau prince — en fait, le génie de la lampe, dans un mélange improbable de contes comme les aime OUAT. Les méchants sont au moins aussi moches que les décors — Naveen Andrews, en Jafar à la choucroute de métaleux des 80s’, est à devenir incontinent, et Emma Rigby, qui joue la Reine de CÅ“ur, à 24 ans à peine, est déjà refaite de partout. Il ne reste plus beaucoup de place pour la magie de l’imagination et pour le divertissement sous tant de mauvais goût…
Ma note : 3/10. Faites que ça ne dure pas trop et que Sophie Lowe (et Michael Socha, autre acteur très bien) trouvent mieux ailleurs.
WITCHES OF EAST END (Liftime)
Comment je la sentais. Je ne suis pas une femme de 50 ans, donc je ne suis pas la cible de Lifetime, la chaîne de la ménagère. Je ne regardais pas trop Charmed — ou alors je ne l’avouais pas — et je ne lis pas de romans Harlequin. Je n’étais donc pas plus motivé que ça pour regarder ce pilote, même si mon chromosome Twin Peaks voulait revoir Mädchen Amick.
Ce que je pense du pilote. Si j’étais une grand-mère, je trouverais ça novateur. C’est un gros soap qui dégouline avec des blagues méta dedans. Ça dégouline plus qu’autre chose, et les scènes romantiques sont hallucinantes et hilarantes, quelque part entre le film érotique d’M6 et le roman photo. Le pompon est porté tout au long du pilote par les seins… pardon, par Jenna Dewan-Tatum, la très subtile épouse du très svelte Channing, embauchée-là pour faire exploser la libido de papy, qui suivra du coup la série avec mamie. Sinon, rien de neuf sous le soleil, ça mystère, ça paranormal, ça sortilège, ça trompe, ça ment, ça passionne. Bref, comme disait Danny Boon, ça s’embrasse sévère sur la Feurrari rouge, en mode sorcière. Si vous aimez le soap, ça pourrait vous plaire.
Ma note : 4/10, parce que Jenna Dewan-Tatum est une grande actrice. Et un peu parce que, comme la série, j’aime le second degré.
REIGN (CW)
Comment je la sentais. Mal. Je n’aime pas les séries en costumes — pas toutes, bien sûr, mais en général ce n’est pas ma came — et la CW n’est clairement pas mon network préféré. Les bandes annonces ne faisaient pas du tout envie, entre ricanements d’ados en robes à froufrous, romance avec la mèche au vent et intrigues de cour aussi passionnantes que la page “gossip” d’un canard people.
Ce que je pense du pilote. Soyons gentil : c’est assez beau. Ça se regarde beaucoup, mais la réal a du style, façon pub pour le parfum, mais du style quand même. Au moins, ça n’écorche pas la rétine. Ça ne joue pas trop mal non plus. Mais ça joue un truc formaté, clairement fait pour divertir la cible de la chaîne, pas plus. En gros, c’est un peu Gossip Girl et autres séries XoXo, mais avec la reine et le futur roi à la place, le beau et mystérieux demi-frère, les copines troooooop sympas mais qui cachent pleeeeeeein de secrets. Trop les boules qu’elles ont pas d’IPhone, j’avoue. Ce serait cruel de dire que c’est nul, j’ai regardé ce pilote en m’écriant “au secours” deux ou trois fois, mais en tenant bon sans trop souffrir.
Ma note : 3/10, parce que Nostradamus, qui apparait dans la série, a prévu une annulation rapide. Il s’est déjà trompé, Nostradamus ?
Image de Une : Once Upon a Time in Wonderland (ABC).