On a revu le pilote de… Heroes

Aujourd’hui, c’est la fête de la musique. Alors, pour la peine, Charlotte Blum et moi, comme une fois par mois, on a revu un pilote d’une série qui, en son temps, nous avait marqué. Vous ne voyez pas le rapport ? Ça tombe bien, moi non plus, mais bon fallait un truc pour lancer ce post alors je me suis dis la fête de la zic tout ça… Bref. On a revu Heroes. Parce que je ne sais pas vous, mais le simple souffle musical qui accompagne cette série (ben tiens, le voilà le rapport) me renvoi un frisson, quelque chose de rare, une excitation de l’époque où voir Heroes, c’était un truc de dingue – au moins, la première saison. McFly, direction le 25 septembre 2006 !

Y’a pas à dire, les monologues de Mohinder font toujours de l’effet… mais avec le recul, on en sourit volontiers. « Toute histoire a un début », ose-t-il nous lâcher en exagérant à mort son accent indien – je rêve d’une version narrée par Apu des Simpson. « Heroes, la série qui se la joue Terrence Malick, se marre Charlotte. “Why are we here? What is the soul? Why do we dream ?” (“Pourquoi sommes nous ici ? Qu’est ce que l’âme ? Pourquoi rêvons nous ?“). Bonnes questions Tim Kring… Le problème c’est qu’il n’y répondra jamais. Ces monologues qui ouvrent et ferment chaque épisode leur donnent des allures de contes de fées, et même si c’est désormais assez récurrent dans les séries, c’est toujours plus agréable quand c’est bien écrit. Plus tard, on entend même cette phrase lunaire :”Si Dieu s’est créé à sa propre image, alors je dirais que Dieu est un cafard.” C’est sûr que là, on n’est pas dans Desperate Housewives… »

Kring écrit bien, c’est sûr, mais toujours avec le même enthousiasme vaguement candide, comme si un gamin fan de comic books avait ramassé des millions pour nous dire sa passion. Du coup, Mohinder doit prononcer le mot « spécial » au moins 682 fois dans ce pilote. Cher téléspectateur, au cas où tu serais un peu con, je t’explique : Heroes, ça va être l’histoire de gens spéciaux. Pas ordinaires. Différents. Pas comme les autres. Genre, supers quoi.

Dans mon souvenir, Heroes était une très belle série. Je confirme. La photo est nickel, la réal inspirée, la prod quasi irréprochable, à l’exception d’une ou deux incrustations très moches sur les immeubles quand Peter se jette dans le vide. Justement, à revoir ce pilote, on réalise à quel point Peter Petrelli était le cœur de la série. Clin d’œil amusant (et balourd), sa mère qui lui reproche de « vénérer comme un héros » son grand frère Nathan.

« Des années après mon premier visionnage de Heroes, je retrouve exactement le même sentiment qu’à l’époque pour les personnages, précise Charlotte : Micah est toujours le gamin le plus insupportable de la planète (et puis c’est quoi ces cheveux mouillés ?) et sa mère Niki est incarnée par Ali Larter qui joue vraiment très mal (et porte des santiags dorées, faut pas déconner quand même) Il faut admettre, pour sa défense, que le mode “je regarde ma evil twin dans le miroir toutes les 10 minutes” n’est pas idéal pour être crédible – je me permets de glisser ici que, quand même, elle est canon. Désolé, c’est pas super pointu comme critique, mais il faut le dire. Peter Petrelli est aussi beau que son frère Nathan est désagréable, et la cheerleader, Claire Bennet, devrait vraiment se moucher un bon coup parce que ce nez bouché me rend folle (et aussi : elle est naine ou pas ?). »

Ma nostalgie se réenclenche à fond quand apparaît Hiro – « étonnement, le fait que Hiro, s’appelle Hiro (Heroes… tout ça) ne me parait pas si lourd », note Charlotte. 1. Quel chouette personnage, aussi caricatural soit-il. 2. Casting irréprochable. 3. Le faire parler en japonais, avec son compère Ando est mine de rien culotté. Heroes continuera d’oser les langues étrangères durant ses saisons, ce qui restera une de ses bonnes idées. Tout le pilote, on attend fiévreusement son fameux « yataaaaaaa. » Un gimmick devenu culte, pour une série souvent – injustement ? – éloignée des listes des séries marquantes de l’Histoire. Avec Hiro, on est en plein dans le méta, note Charlotte, qui va plus loin. « Méta série ultra référencée : l’appartement de Mohinder rappelle celui du tueur dans Seven + le mur remplit de cartes, photos et fils reliant les lieux et les gens (quand on observe le monde comme dans une série policière), les peintures de Isaac Mendes qui font appel à la culture Comics – je précise qu’elles ont cool ses peintures, j’aurais pas honte d’avoir ça dans mon salon. Ah, et tant que j’y suis. Le peintre fauché qui vit dans un pur loft à Manhattan. Ehehehehe – le sous-titrage des amis asiatiques en typo de manga, je pense même à Laura Palmer / Twin Peaks en entendant Claire dire “I walked through fire and didn’t get burned” (“Fire, walk with me…”). »

Constat commun des deux nostalgiques : les pilotes de l’époque – ce n’était pas il y a si longtemps – étaient tellement plus patients qu’aujourd’hui. On prenait le temps. On posait les personnages. « Ce pilote me fait un peu le même effet que celui de 24 : si on sent qu’on va voir quelque chose de spécial, la mise en place des situations et des personnages prend son temps, précise Charlotte. Pas de grande scène d’action, tout arrive de manière assez subtile. En regardant, je me souviens pourquoi j’avais accroché dès le départ. Ce ne sont pas les pouvoirs qui m’ont attirée (au contraire, en fait), mais les liens qui se tissent progressivement entre les persos qui se croisent par hasard, se parlent sans se douter qu’ils appartiennent à la même histoire (Peter et Mohinder, dans le taxi). Ça me rappelait la structure de Lost, le genre de série que tu ne regardes pas en faisant autre chose, sinon tu ne comprends rien. Et donc le genre de série que j’aime (jusqu’au moment où, même en étant très attentif, on fini par ne plus rien comprendre à Heroes, et abandonner, par frustration). »

Bon, c’est pas tout, mais puisque c’est la fête de la musique, on a quand même trouvé un vrai lien : Hiro et Ando chantent du Backstreet Boys en karaoké. Je laisse le mot de la fin à Charlotte, qui assume pleinement cette déclaration : « je dis OUI OUI OUI, mais j’aurais préféré les New Kids. Tant qu’à faire. »

Un commentaire pour “On a revu le pilote de… Heroes”

  1. “…les pilotes de l’époque – ce n’était pas il y a si longtemps – étaient tellement plus patients qu’aujourd’hui.”
    Oui sauf que dans ‘Heroes’ ça a duré 4 saisons !
    Moi qui croyais que cela se développerait de façon magistrale.. au lieu de ça ils n’ont fait que recycler les persos et reproduire systématiquement les rapports entre eux (Claire Bennet et son père par exemple).
    Conclusion, moi qui est grandi avec des comics j’étais plus qu’enthousiaste avec la 1ère saison mais cela m’a progressivement gavé et saoulé au cours des saisons suivantes.. vraiment dommage.

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