Les 5 règles d’or de la série d’action

Genre plus rare qu’au cinéma, la série d’action, loin d’être un bourrinage décervelé, est un art très exigent. J’ai pu le constater lors de mon passage au Comic Con cette année, où j’ai rencontré l’équipe de Strike Back, très efficace “actioner” de la chaîne Cinemax, vu sur Canal+ chez nous au début de l’été. La saison 2 (en fait, la trois, car une première saison 100% britannique de cette coproduction UK-US a été diffusée avant) débute vendredi soir outre-Atlantique. J’ai donc décidé de publier les réponses inspirées et franches du collier du très cool et très costaud Australien Sullivan Stapleton, qui incarne un des deux héros de Strike Back, Damien Scott. Ça va ch…, et c’est lui qui le dit.

Règle n°1 : Ça doit péter dans tous les sens.
Une série d’action, c’est mieux avec des bombes et de la baston, non ?

Tu ne crois pas si bien dire. A la fin du tournage de cette saison 2, les mecs des effets spéciaux nous ont offert une belle bouteille de Whisky. Parce qu’ils nous ont brûlé. Le vent a tourné au moment où une bombe artificielle explosait, et on a été légèrement soufflé. Rien de grave, plus de peur de que mal. Bref. Faut tout faire péter. Tout. Et castagner. A force de jouer aux durs, on est couverts de bleus. Cette saison, Philip a cassé une cote à un cascadeur, et c’est moi qu’on a accusé d’être violent. Du coup, l’année prochaine, je défonce tout le monde. Je lance un avertissement : si vous voulez un rôle dans la série, préparez-vous à souffrir. Vous voulez savoir pourquoi on tourne en Afrique du Sud ? Parce que nos assurances ne nous laisseraient jamais faire ça en Europe ou aux États-Unis !

 

Règle n°2 : Les héros doivent morfler et être périssables.
Ou alors on appelle ça des superhéros, des surhommes.

C’est ce que je viens de vous dire : on en prend plein la poire. On saute d’hélicoptère, on fait des courses-poursuites en voitures. Au-delà de ça, il faut savoir se calmer un peu, et creuser un peu la psychologie des personnages, découvrir leur passé, leurs failles, toutes ses conneries-là. Y’a beaucoup de ça dans la saison 2. En général, je suis le genre de mec qui dit « balances-moi ce texte, je m’en fout des répliques, je veux juste butter des gens », mais en fait ça fait plaisir de… jouer la comédie, un peu. Enfin, essayer, en tout cas. Sinon, on finit par s’emmerder, à force. C’est intéressant de voir comment ce boulot affecte l’intimité des personnages.

 

Règle n°3 : Les méchants doivent être super méchant.
Pas la peine de les rendre attachants ou même ambigu, le but, c’est de les descendre.

On a de belles enflures dans Strike Back. Cette saison, c’est un afrikaner, un raciste, un ancien des forces spéciales, un enf… de bâtard.

 

Règle n°4 : Mieux vaut en rire que d’en pleurer.
Une bonne série d’action, c’est un bon divertissement, où on rigole quand ça canarde. Le sens de l’humour, même sous la torture.

Je fais de mon mieux ouais. Enfin, les scénaristes font de leur mieux, mais je suggère qu’on les remplace et qu’on trouve des mecs plus drôles (rires). On s’éclate sur le tournage, et je crois que ça transparait à l’image. La majorité du cast est une sacré bande d’idiots, et ça se sent. Un jour, un des scripts est venu me voir et m’a dit, « euh, on a l’impression que tu t’amuse un peu trop dans cette scène. » Je lui ai dit d’aller se faire voir (rires). Le pire, c’est que certains des soldats que nous avons pu rencontrer durant la préparation sont exactement comme ça : le rire est souvent la meilleure arme face à l’horreur et à la guerre. Quand j’ai peur, je ris, et quand j’ai vraiment la trouille, je la ferme. Mais la fermer, c’est pas terrible pour une série…

 

Règle n°5 : Un peu de crédibilité ne fait pas de mal.
Quand on estourbit du terroriste, autant que ledit terroriste ait l’air vrai, et reflète une vraie menace.

Les scénaristes s’inspirent de l’actualité. Il existe vraiment une unité comme celle des gars de Strike Back (la série est inspirée des livres de son créateur, Chris Ryan, un ancien soldat des forces spéciales, ndlr), et les missions que nous menons sont souvent liées à de vraies menaces, de vrais mouvements extrémistes ou de vraies méthodes criminelles. On essaye d’être aussi crédibles dans les détails. Par exemple, mon personnage est régulièrement blessé par balles, et je me demandais si c’était bien sérieux, et le fait est que j’ai pu rencontrer des militaires qui ont été atteints plus de dix fois dans leur carrière ! C’est mecs sont chanceux… ou ce sont vraiment des putain de bêtes. Bref, tout ça pour dire que même ce qui vous semble énorme dans Strike Back ne l’est pas forcément…

 

Image de Une : Strike Back (HBO/Cinemax/Canal+)

Un commentaire pour “Les 5 règles d’or de la série d’action”

  1. Elle est très efficace en effet cette série, Strike Back. Elle reprend les codes un poil désuets mais assez fun du film d’action, je rajouterai une 6ème règle : le cul façon James Bond, avec le perso de Scott, l’homme qui couchait plus vite que son ombre !

    J’ai été étonnée en revanche que le coffret de la saison 2, sorti ce mois-ci, soit noté saison 1 parce que la série est passée en co-production sur sa saison 2. C’est vraiment pas clair pour les potentiels acheteurs. Rien n’est précisé sur le coffret, on pense regarder la saison 1.

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