Ce soir, sur Canal+, Dexter revient. Voilà six ans que ça dure. Six ans qu’un collègue m’a dit « t’as pas vu Dexter, pfff, tu rates un gros truc là. » Six ans que j’ai regardé la saison 1, et que les grosses basses du générique de fin m’ont cueillies. Six ans que je me suis dit « ah ooouuuais, je ratais un gros truc là. » Entre temps, le « gros truc » s’est lentement dégonflé. J’ai adoré la saison 2, Jimmy Smits, que j’aime pourtant beaucoup, m’a gonflé dans la saison 3, la 4, formidable, m’a redonné confiance, avant que la 5 ne me gonfle à nouveau. Up and down, Dexter n’était plus immanquable. J’ai fini sa sixième saison seulement courant février. Est-ce que j’ai aimé ? Non et oui. Plus non que oui. Mais oui aussi. Alors, oui ou non ?
Attention, gros spoilers !
Oui la religion…
Il fallait bien que ce thème là y passe – même s’il était déjà très présent dans la saison 4, le Trinity Killer se prétendant très pieux. J’ai aimé le fait que Dexter regarde la religion, finalement, non comme un psychopathe, mais comme un athée, et le miroir que certaines scènes renvoient à la société américaine très croyante : comme s’il était dingue de ne pas croire. Intéressant aussi, quoi qu’un peu facile, le personnage de Brother Sam (Mos Def, très bien), qui ose dire à Dexter qu’il voit « de la lumière » en lui. Bien aussi la réponse finale de Dexter (en gros, « dans tes rêves »). Le refus de Dexter de devenir croyant est évidemment le bon choix scénaristique – je ne dis pas ça pour déplaire aux croyants. Imaginez Dexter retrouvant le droit chemin grâce à Dieu… Ça ne serait plus Dexter.
Mais non la religion.
Ceci étant dit, les scénaristes ont aussi abordé ce thème avec la subtilité d’un Hummer sur la Butte Montmartre – référence trop parisianiste, toutes mes excuses. Au moment où Dexter hésite à inscrire son fils Harrison dans une école religieuse… deux tarés se mettent à zigouiller les gens en copiant les scènes du Jugement Dernier ? Très fin. Passent les lourdeurs quand elles sont dans l’humour – le « God » du dernier plan est bien senti – mais on aurait aimé quelque chose de plus discret dans les grandes lignes narratives. D’autant que, oh hasard, à peine 24 heures plus tard, Dexter croise Brother Sam, un ancien vilain qui est devenu gentil grâce au Seigneur…
Non Dexter.
Bon, il s’humanise ou pas, le Dexter ? Faut savoir, à la fin. L’angle d’attaque de la saison, c’est en gros « back to the old me », on oublie tout et on devient un pur tueur, plus fort de son expérience… qui était censé le rendre plus humain. Seul aspect intéressant, et toujours dans cette ligne, ses angoisses concernant Harrison, et la possibilité que son « Dark Passenger » se transmette de père en fils. Idée riche, mais évidemment assez limitée et pour l’instant simplement survolée, puisque Harrison n’est pas encore en âge de s’exprimer.
Non, oh que Non Ice Truck Killer.
L’épisode 7 de cette saison 6 est une énorme blague, inutile et franchement digne du Shark Jumping. Brian Moser, alias le Ice Truck Killer, alias le frérot encore plus taré de Dexter, revient… en fantôme, façon Harry. Grotesque, agaçant, et sans aucune importance dans l’évolution globale du personnage – sauf de nous faire comprendre qu’il accepte, en quelque sorte, la monstruosité familiale. L’intrigue de l’épisode, qui fait aussi ressurgir le Trinity Killer, n’a finalement qu’une richesse : nous rappeler que les deux meilleurs méchants de Dexter, c’est du passé.
Non… tous le monde sauf Deb et Dexter.
A trop se concentrer sur Deb et, forcément, Dexter, les scénaristes mettent tout le reste à la porte. LaGuerta est de passage et unidimensionnelle, Batista fait de la figu, Quinn picole, Masuka continue de faire des blagues déplacées. Et puis, franchement, il est temps qu’un Doakes n°2 arrive et mettent sérieusement en danger Dexter…
Oui Jennifer Carpenter.
Je me souviens avoir lu quelque part sur Twitter un truc du genre « à la fin, ça ne va plus s’appeler Dexter, mais Debra. » On n’en est pas encore là, mais Deb prend de plus en plus de place. D’un point de vue scénaristique, ça n’est pas une totale réussite… La pauvre Deb part dans tous les sens, fait connerie sur connerie, et se découvre un sérieux problème sentimental : elle aime Dexter — genre, d’amour pas très filial. Si Michael C. Hall n’était pas producteur, je dirais que les scénaristes veulent se payer sa poire, et le torturer un max en compliquant encore plus l’équilibre frère/sœur/ex-époux/ex-femme de son duo avec Carpenter. Bref, on a le droit de trouver Deb gonflante. Mais Carpenter est bluffante. Dans un registre casse-gueule (la fille débordée), elle est parfaite. Je me plante peut-être, mais je lui vois un bel avenir après l’arrêt de Dexter.
Dexter, saison 6, le jeudi à 20h55 sur Canal+
Image de Une : Dexter (Showtime/Canal+)
Non. Pour la lourdeur, le manque de subtilité et surtout la redondance, même si la religion n’avait pas encore été évoqué pleinement dans Dexter, elle est omniprésente et a été exploité avec son “ater-ego” Trinity dans la saison 4. Le symbole de la religion est présent à chaque épisode de la série justement par le conflit morale de Dexter et le Harry’s Code. N’est ce pas un brin religieux cet esprit de vengeance et de justice qui dirige les executions organisées de Dexter.
Non. Cf ci-dessus.
Non. Parce qu’il tourne en rond. Il est intéressant de constater que l’approfondissement du personnage au fil des saisons est inversement proportionnel à la quantité de monologue que la série nous inflige. Je n’ai rien appris de nouveau sur Dexter dans cette saison 6. La peur du Dark Passenger qui se transmet a été évoqué dès le meurtre de Rita, le retour à l’animal sans foi ni loi il en parle depuis la saison 1 à cause de son ambivalence envers le Harry’s Code et son rôle de père est redondante depuis qu’il a du définir ses relations avec Astor et Cody, puis Harrison.
Non. Alors là tout pareil. WTF les scénaristes avec le Ice Truck Killer.
Non. Le spectre de l’inceste et de cette relation trainait depuis la saison 1, on le voyait venir mais on pouvait pas s’empêcher de se dire : “non quand même ils vont pas oser” EH BAH SI. Les scénaristes semblent ne plus savoir quoi faire donc ils font n’importe quoi. Deb a déjà fait son Oedipe en Saison 1 et 2 en sortant avec le vieux. Maintenant on la fait plonger avec le frère. Je ne peux m’empecher de me dire que les scénaristes ont eu la faiblesse de faire du sensationnalisme en utilisant la relation des 2 à la ville dans la série. Ce n’était vraiment pas nécessaire, en plus depuis il sont divorcé apparemment.
Mouais. Deb est le personnage qui m’agace le plus depuis le début de la série. Jennifer Carpenter, elle, se dépatouille avec un personnage énervant et en fait un mélange intéressant. Vu que je ne l’ai vu que dans des bouses à côté, faudra voir ce qu’elle donne. Mais je suis quand même plus mitigée que toi 🙂
Comme vous, la saison 3 m’avait lassée : l’intrigue ne démarrait pas, Jimmy Smits bif bof et des répétitions. Même si elle ne retrouve pas la maestria de la première saison (qui se suffirait presque à elle-même), la saison 5 était prenante malgré tout. Mais cette cuvée là est d’un tel mauvais goût.
Alors, idem, la thématique de la religion s’entame bien. Par la suite, c’est d’un gâchis et d’une nullité affligeante. On ne compte plus les bourdes et incohérences scénaristiques, les seconds rôles utilisés pour boucher les trous narratifs, les grosses ficelles et les scènes de grand-guignol. Même le final (pardon, le cliffhanger) est tout boursouflé de mollesse. Moi, oui Dexter mais après cette saison, non.
Et c’est dommage de voir une grande série se tirer une belle balle dans le pied.
Moi perso la saison 6 étais exelente!!! À couper le souffle, vite la 7!!!!
Pourquoi la saison 6 (mais aussi la 5 et déjà la 4…) est décevante mais qu’on aimera bien la saison 7 de Dexter quand même ?
1 – Parce que depuis le départ, tout le monde le sait, Dexter est avant tout une série qui parle de la famille et non de la police. Or comme vous le faites justement remarquer, tous les personnages qui construisaient une dimension familiale/amicale ont soit disparu soit sont développés sur d’autres registres (Lagerta, Quin, Batista). Le lien Frère soeur a subi un coup d’arrêt lié à la promotion de soeurette qui en devient toute mole. Ces flics n’ont plus d’histoire commune. Dexter n’a plus personne à protéger ; il n’est plus menacé par son entourage familial ou amical. On tremble qu’il perde ses amis pas qu’il trucide des assassins.
2 – Parce que, quitte a surfer sur le statut provoc que la série a acquis depuis des années, autant se taper la religion qui est le truc qu’il ne faut pas toucher aux US. Ce qui nous apparait comme un remake mal foutu de Seven, une transgression pas bien transgressive voire nunuche est considéré là bas comme le summum de l’esprit libre et anticonformiste. Mouais… En plus, à provoc, provoc et demie, la saison est un réquisitoire contre Facebook et Youtube à fond : la stagiaire qui pique un morceau du corps pour le revendre sur E-Bay et les adorateurs du félé de la Bible qui ont cliqué sur “J’aime” sur son site : c’est NUL
3 – Parce que vous êtes incapable de le dire mais que vous l’avez vu, dans ce registre, les acteurs sont mauvais, de Dexter à Lagerta. Pire, les montages de la série font souvent penser aux soaps qui passent sur TF1 et France2 le matin à 9 heures. La tension dramatique qui n’existe pas dans les dialogues ni le jeu des acteurs y est remplacée par de la muziquounette sensée nous dire quand on doit avoir peur.
4 – Parce que, le seul fil conducteur qui aurait pu nous interesser, faire progresser la tension dramatique et vers quoi la série finalement débouchera, (je veux dire, le dévoilement de la vraie nature de Dexter par ses pairs) n’a pas été approfondi, juste esquissé. Ce stagiaire qui vient aider Masuka puis s’éprend de la nounou de Dexter, qui est lui même un collectionneur, installe un danger et une proximité envers Dexter qui aurait pu être bien poilante.
5 – Allez ! vu tout ça, on lui laisse une chance parce que quand même, on a frissonné à chaque fois qu’il découpait un corps (Ok, y en avait pas assez cette fois ci).
Moui, je m’attends à une ?dernière? saison extraordinaire pour la seule raison qui vaille vraiment : on en tremble tous et toutes depuis le début, mais là, ça va arriver : on va tous perdre DEXTER !
Cette saison 6 a clairement divisé les fans.Beaucoup ont apprécié justement cette nouvelle approche de la religion, le bien et le mal.
Certains guests ont tout de même apporté beaucoup comme Mos Def ou Edward James Olmos.
Pour ma part, très déçu de Colin Hanks en big bad de cette saison, aucune surprise sur la fin de la saison évidemment mis à part la scène avec Debra.
J’ai aussi trouvé que le personnage Dexter n’a pas évolué malgré toutes ces tentatives (Ice Truck Killer, rapprochement avec sa soeur, abandonné au milieu de l’océan, rapt de son fils…etc).
La fin annonce deux nouvelles saisons très intéressantes mais c’est une maigre consolation après 12 épisodes de 50 minutes.
Au final, la première et la dernière scène de la saison restent les plus jouissives. entre les deux, il se passe des choses mais cousu de fil blanc.
Saison a voir tout de même. On devient rapidement très exigeant avec Dexter après les excellentes 1ère et 4ème saisons, non?
PS : Tu fais référence à ce tweet probablement : https://ja.twitter.com/#!/AddictToDexter/status/151278743304941568 😉
Pour moi c’est un *NON* clair et net.
J’ai été extrêmement déçu par cette saison pour une raison que personne ne semble réaliser: Dexter … n’est plus Dexter.
Je m’explique. [un peu SPOILER ] Dans cette saison on voit Dexter faire des expéditions punitives en plein jour, prévenir la police avec son propre téléphone sur une affaire majeure sans masquer sa voix, tuer un type dans un bled pourri en laissant plein de traces, … et j’en passe!!
Où est passée la minutie ? Où est le respect du process rigoureux et le sacro saint respect de la première règle: “tu ne te feras pas prendre” ?
Cette saison a aussi incroyablement manqué d’une personne (femme) pour équilibrer le coté monstrueux de dexter (les incroyables Rita, puis Lumen ayant très très bien joué ce role).
Morgan ? pfffff… Je ne me remets toujours pas de sa “révélation” à la noix par la psy. Affligeant.
Sinon, je rejoins Titoo27 sur la qualité du montage et le rythme planplan (surtout maintenant par rapport aux premières saison) qui font vraiment série B.
Oui pour une saison 7, mais pour une fin en beauté.
Je dis non pour presque tout :
Ce n’est plus vraiment Dexter de puis la saison 5, depuis clyde philips est parti ! Ce gars connaissaissait ses personnages, le monde de Dexter de A-z C pour ça que la S1-S4 ça a été grandiose.
Dexter n’est plus le gars dont on se sent proche ! on a perdu toute l’intimité, la relation qu’il a crée avec nous ! Il a perdu en subtililité, en humour en emotion.
Je suis d’accord sur le montage, certaines scenes completement inutiles, barbantes memes !! Ils ne font plus que broder autour… cette saison ça a plus été Debra show que dexter show et je me suis fais chier !!!! Pire la scene de fin a été d’un !!!
Enfin pour en finir on a été habitué à voir 12 episodes bien ficelés, connectés avec une fin logique : là rien, brothers sam et vite balayé, Brian moser, un joke alors qu’on s’attend à ce que dexter perde les pedales au moins un peu ! Non il se contente de tuer un pauv’ Norman bates dans un bled paumé… pathetique !
je ne pense pas que la saison 7 sera bonne s’il se lance dans l’idee du couple deb/dex (absurde) ce sera au final un soap comme tous les autres Soap !
Un petit dernier mot : le seul episode que j’ai vraiment aimé et qui me fait dire un tout petit oui : c’est l’episode 3 où là on retrouve vraiment vraiment le vrai DEXTER et ses peurs, ses doutes face à son avenir …excellent episode et excellent acteur, celui qui joue the toothfairy ;o)