Ne secouez pas votre ordinateur, ceci n’est pas un bug. Juste un post aveugle, ou un post muet, selon la poésie qui vous convient le mieux. Je suis toujours au Canada, à Vancouver, pour clore mon petit séjour sur les tournage de Grimm, True Justice et Facing Kate (que les Américains appellent Fairly Legal). Hier jeudi, j’étais sur le plateau de cette dernière, à une grosse demi-heure de Vancouver (une bien belle ville, d’ailleurs). Je vais vous en parler, mais vous n’en verrez rien. Pas le droit de prendre la moindre photo (pas même des hangars où l’on tourne). Un photographe embauché par la prod est bien là, mais ses photos ne seront accessibles qu’à la diffusion de la série en France. Donc, ce post sera muet, ce reportage sera aveugle. Bref, pas de photos, mais ça n’empêche pas de raconter…
C’est dommage, Sarah Shahi, l’héroïne de Facing Kate, est très photogénique. Plus que Steven Seagal, qui lui s’est laissé mercredi canarder à bout portant sans broncher. Shahi, vue dans The L Word et la tristement méconnue Life, incarne ici une médiatrice, avocate sans être avocate, dont le boulot est de trouver un terrain d’entente entre deux parties en conflit, avant que tout cela ne finisse devant les tribunaux – Facing Kate est diffusée sur 13e Rue chez nous. Elle se promenait hier dans les studios, deux grands décors – son cabinet d’avocats et le tribunal du coin – mais je ne pourrai lui parler que ce matin. Hier, on tournait une scène de dialogue entre Kate et Justin (Michael Trucco, ex Battlestar Galactica). Rien de bien excitant, mais l’occasion pour Shahi de prouver sa bonne humeur, en nous accueillant avec de puissant cris de singes (véridique) et un clin d’oeil à son partenaire : « faut pas se rater, y’a la Hollywood Foreign Press Association qui est là pour nous regarder et discuter de ma future nomination » (je voyage avec d’autres Français, mais aussi un Malais, un Singapourien, une Italienne…).
Donc, rien de Shahi dans ce post-là, mais quelques mots d’autres membres de l’équipe de la série. D’ailleurs, je m’en tiendrai à ça, puisque d’un point de vue reportage, sans photos et sans véritable accès au tournage (nous n’avons pas bougé de derrière les « combos », les écrans de contrôle posés en dehors du plateau), ça ne vaut pas une bille – et on repense à True Justice, et à notre moment d’intimité avec Steven Seagal, émouvant d’hilarité. La journée a débutée avec une table ronde en présence de Peter Ocko, le nouveau showrunner de la série, petit bonhomme à lunettes, bondissant et enthousiaste. En gros, après la première saison, toute l’équipe de production exécutive et les scénaristes ont pris la porte. C’est Ocko le nouveau boss. Il a bossé sur The Office, Boston Legal, Parker Lewis et Code Lisa. Donc, il connait la comédie. « C’est en partie pour ça qu’on m’a embauché, explique-t-il. USA network (qui diffuse Facing Kate aux Etats-Unis, ndlr) voulait rebooter la série. » Qu’est-ce qui n’allait pas ? « C’était trop une série sur la médiation, et pas assez sur Kate elle-même. » La seconde saison, au printemps de ce côté-ci de l’Atlantique et à l’automne chez nous, sera donc plus proche de ses personnages, donc plus sentimentale, et plus comique. Comique comme chez David E. Kelley (on pense un peu à Ally McBeal en regardant Facing Kate, et Ocko a bossé avec Kelley). « Il ne faut pas le copier, mais reconnaître son impact et lui rendre hommage, explique le producteur. La grosse différence, c’est que nous ne sommes pas une série décalée et barrée, nous sommes aussi réaliste que possible. »
A peine le temps pour Peter Ocko de quitter la pièce qu’une musique tonitruante se fait entendre. Baron Vaughn, qui incarne Léo, l’assistant geek de Kate, déboule dans la pièce, un Ipad / Ghetto blaster sur l’épaule. Entrée à l’Américaine pour celui qui sera notre guide le temps d’une matinée. Un chouette type, comédien de stand-up et amateur de théâtre, auteur d’une sortie qui mérite à elle-seule qui vous finissiez de lire ce post (teasing de ouf). Donc, Baron Vaughn entre, et à la manière du joueur de flute, nous embarque sur le plateau du cabinet Reed & Reed. Là, on fait le tour des bureaux, celui de Kate (un beau bordel organisé, avec des babioles partout et un super tapis en nœuds papillons), celui de Léo (quelques « jouets » de geeks), celui d’un nouveau personnage, Ben, avocat arriviste et nouveau partenaire de Kate (un décor prétentieux, très « viril », avec des petites voitures de luxe et des meubles frime), et enfin celui de Lauren (la patronne et ex belle-mère de Kate, nid pour « control freak »). Tout cela est rudement bien fichu, jusqu’aux éclairages et aux plafonds des décors, copiés sur ceux d’un université du coin, et qui ont demandé des heures de travail aux décorateurs.
Son tour finit, Baron se pose, et on peut un peu discuter. C’est un amateur de théâtre. Il joue à Broadway, et il a joué Shakespeare, « le Michael Bay de son temps. » La voilà, ma citation du jour. « Son théâtre était fait pour le peuple », s’explique Vaughn, qui n’a pas complètement tort, mais qui va se faire poursuivre par le fantôme de Shakespeare pour l’éternité. « Ça ne fait pas de Michael Bay le Shakespeare de notre temps », s’empresse-t-il de préciser. Après lui, on discutera avec Virginia Williams (Lauren) et le petit nouveau Ryan Johnson (Ben), un Australien de plus dans le panier des séries américaines. Je tâcherai de publier ces interviews complètes, et celle de Shahi et Michael Trucco, à la diffusion. Et j’y mettrai si possible quelques-unes de photos que vous ne pourrez pas voir ici…
deux bloggers de slate à vancouver, ca commence à faire beaucoup je trouve!
Sérieux, que le jeu de mot du titre ne soit pas accessible à tous, soit, mais “Facing Kate”?
Les gens qui sont responsable de ce titre ont le droit de s’abstenir pour la prochaine fois. Et celles d’après.
Ou alors juste pour nous pondre une merveille, du genre “FBI duo très spécial”.
@Anna : En fait, “Facing Kate”, c’était le titre original de la série, aux USA…
Ecrire un post qui concerne Sarah Shahi sans aucune photo de Sarah Shahi, c’est un peu comme faire une tarte aux pommes, sans pommes.