Rentrée US, bilan de semaines 6 et 7

Les sorties de nouveautés se raréfiant, je me suis permis de sauter une semaine, et de condenser ici les deux semaines qui viennent de s’écouler – pour la suite, ça risque d’être encore pire… Ne reste que trois nouveautés à voir, Allen Gregory, Hell on Weels et I hate my teenage daughter, et nous aurons atteint le chiffre tout rond de 30 nouvelles séries. En attendant, ces derniers quinze jours, on a pu voir Man Up !, Boss, Once Upon a Time et Grimm. Alors, ça donne quoi ?

MAN UP ! (ABC)

Comment je la sentais : Ça ressemble étrangement à Traffic Light, annulée l’an passé sur la Fox. En gros, une comédie de potes, une de plus, sur la virilité menacée de l’homme moderne. Les trailers sont amusants, sans plus.

Ce que je pense du pilote : Honnêtement : je n’ai pas ri une fois. Les personnages pourraient être attachants, grands gosses dépassés par le monde impitoyable qui les entoure, perdus, incapables de savoir où s’en est allé leur virilité. Malheureusement, ils s’agitent inutilement entre une réplique convenue et une scène caricaturale. Man Up ! n’est pas une comédie désagréable, loin de là, mais on sent à des kilomètres qu’elle patauge dans ses ambitions, incapable de dresser un portrait générationnel et de dire quelque chose de neuf sur la “crise du mâle.” Try too hard, comme diraient les ricains. Tout ça pour en revenir à mon constat de départ : je n’ai pas ri.

Ma note : 3/10, pour l’effort, même s’il est vain.

 

BOSS (Starz)

Comment je la sentais : Au départ, j’aimais bien Starz (Party Down, Crash). Puis, je n’ai pas aimé Starz (Spartacus, Camelot). Je sens que je vais bien aimer Starz, à nouveau. Surtout avec Gus Van Sant à la réal du pilot. Attention toutefois au sensationnalisme, marque de fabrique de la chaîne, qui pourrait ruiner ce drame a priori sombre et prenant.

Ce que je pense du pilote : Le meilleur pilote de la rentrée, tout simplement. Sur la longueur, Homeland est une réussite, mais son pilote n’était pas parfait. D’entrée de jeu, et grâce à la réalisation impeccable, à la fois personnelle et discrète, de Gus Van Sant, Boss frappe un grand coup. Certes, on peu redouter un côté systématique de ce drame mafieux, où la politique est — pour l’instant — franchement horrible, mais l’histoire de Tom Kane (formidable Kelsey Grammer), puissante, complexe, aidée par des personnages secondaires qu’on espère voir gagner en épaisseur, est très prometteuse. Assurément, à suivre de près.

Ma note : 8/10, pour Grammer, Van Sant, et tout le reste.

 

ONCE UPON A TIME (ABC)

Comment je la sentais : La bande annonce est assez ridicule, mais : j’aime bien Jennifer Morrison, et j’aime beaucoup Ginnifer Goodwin. En plus, le buzz au Comic Con était positif, et Damon Lindelof aime. Alors soyons tolérant…

Ce que je pense du pilote : Difficile de savoir sur quel pied danser. Tout ce qui se passe dans le monde féérique est certainement laid et tellement grotesque (et piètrement joué) qu’on se demande s’il ne faut pas le prendre au second degré. Si tout se passe bien, le gros de la série se passera à Storybrooke, le village “réel” où sont coincés Blanche Neige est ses copains. A voir comment les scénaristes vont se dépatouiller de cette idée, pour l’instant trop systématique (Blanche Neige est institutrice, la Reine Noire est dans la politique…). Jennifer Morrison doit desserrer la mâchoire et l’intrigue se complexifier. Bref, il y a encore un concept sympa et un chouette casting, mais on sort du pilote sur notre faim. Lindelof aime — tu m’étonnes, il est à la production — mais on est encore loin d’un effet Lost

Ma note : 5,5/10, pour les encouragements et pour Goodwin.

 

GRIMM (NBC)

Comment je la sentais : Les types qui ont eu l’idée du pitch de la série ont cru faire une bonne blague à NBC… qui a marché. Le casting est faible — le héros est fade au possible — et on sent la bonne grosse morale en fin d’épisode, mais passé Le Petit Chaperon Rouge (le pilote) et deux ou trois autres contes, on connait mal les contes des frères Grimm. Alors pourquoi pas… même si je sens une annulation rapide.

Ce que je pense du pilote : Ça pourrait être bien pire. Grâce à quelques seconds rôles sympas (notamment Silas Weir Mitchell, toujours aussi flippant) et de belles ambiances, Grimm sauve les meubles. Côté polar, ça ne vaut pas une cahuette. En revanche, les amateurs de fantastique tolérants pourraient y trouver leur conte — et leur compte.

Ma note : 5/10, parce qu’au final ce n’est pas désagréable.

 

Mon vainqueur de la semaine : Boss.

Haut la main. Pour la défense de ses concurrents d’un post, ils ne jouent pas dans la même catégorie. Difficile en revanche de se prononcer sur le match des contes entre Once Upon a Time et Grimm. Le pilote de Grimm est plus carré, plus direct, plus distrayant aussi, mais les ambitions de Once Upon a Time sont tout de même bien plus grandes. Sur la longueur, OUAT devrait l’emporter.

 

Images : Boss (Starz), Man Up ! (ABC), Once Upon a Time (ABC), Grimm (NBC).

2 commentaires pour “Rentrée US, bilan de semaines 6 et 7”

  1. J’ai lutté pour regarder le pilote de Grimm jusqu’au bout. C’est franchement chiant. Le cliffhanger est bien minable. Supernatural est beaucoup plus sympa à regarder.

  2. Il y a surtout ce léger gout de déjà lu: OAT et Grimm sont des adaptations à peine cachées (même si les producteurs s’en défendent) de Fables, le comics Vertigo de Bill Willingham

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