Cette saison 2010-2011, comme les deux saisons passées, je fais la critique de tous les pilotes dès le lendemain de leur diffusion… sur un autre site. J’ai donc décidé, ici, de faire un bilan chaque samedi matin, pour les semaines à venir, de ces nouveautés. Puisque j’avais fait un post « comment je les sens », je vais confronter mes impressions pré-pilote avec mes impressions post-pilote. On continue avec pas moins de dix séries lancées cette semaine.
2 BROKE GIRLS (CBS)
Comment je la sentais : Les bandes-annonces suffisent. Vulgaire, laid, con, criard. Il est dit “par des producteurs de Sex & the City.” On a mal pour eux.
Ce que je pense du pilote : Ça aurait pu être pire, mais c’est mauvais. Et vulgos, comme prévu. Qu’une sitcom de l’ère moderne puisse encore se rouler à ce point dans les stéréotypes — la pauvre est touchante et humaine, la riche conne et maniérée, le Black super cool, l’Asiatique s’appelle Bryce Lee, et en j’en passe — c’ est consternant. Les choses pourraient évoluer, le petit jeu qui se met en place (les “deux filles fauchées” vont faire équipe pour réussir dans le business de la pâtisserie) pourrait devenir captivant ? Peu importe, ce sera sans doute sans moi.
Ma note : 2/10, parce qu’une blague sur la sécheresse vaginale balancée par une fille qui mâche un chewing-gum, on fait difficilement pire comme “deal breaker.”
THE PLAYBOY CLUB (NBC)
Comment je la sentais : Visuellement, ça a l’air au point. Il y a une intrigue, des jolies filles, j’aime bien David Krumholtz, qui est un garçon sympathique, mais je doute du talent de Eddie Cibrian. Surtout, j’ai peur de chercher Don Draper dans chaque plan de ce mini-Mad Men. Mais j’ai quand même hâte de voir ça.
Ce que je pense du pilote : Si vous voulez condamner The Playboy Club, comparez-la à Mad Men. C’est ce que 99% de la presse a fait cette semaine. Évidemment, l’exercice est tentant, et joue forcément en défaveur de la série d’NBC. Trop de frou-frou, pas assez de fond, un Don Draper light, des bunnies aux personnalités sans épaisseur… faire la liste des faiblesses de la série ne mène qu’à la déception. The Playboy Club n’est pas un chef d’œuvre, mais c’est un très honnête divertissement. Si on réussit à réfréner ses envies de comparaisons, il devient même plaisant. Un suspens correct, une belle réal, de très belles femmes, de la bonne musique, c’est déjà pas si mal vu le niveau de ce que proposent les networks ces temps-ci. Halte au snobisme.
Ma note : 5/10, parce que c’est vilain de copier, mais qu’une série qui divertie fait déjà une part de son boulot.
NEW GIRL (FOX)
Comment je la sentais : Zooey Deschanel est irrésistible. Pour le reste, pas sûr que ça me fasse marrer.
Ce que je pense du pilote : C’est donc le Zooey Deschanel Show. Zooey qui chante, Zooey qui fait les gros yeux, Zooey qui regarde Dirty Dancing, Zooey qui fait semblant de ne pas être irrésistible… Pourtant, c’est assez amusant. Si on est capable de supporter les clowneries pop de Deschanel, on passe un bon moment, et il est fort possible que les épisodes suivants soient moins chargés en Zooeyries. Les trois colocataires de la demoiselle sont aussi très bien, et on regrette déjà le départ annoncé de Damon Wayans Jr (même pas sur la photo ci-dessus), très bien en coach sportif assez peu doué dans sa relation avec les femmes. A suivre, donc.
Ma note : 6/10, parce que je tombe facilement amoureux des filles qui sont un peu folles.
UNFORGETTABLE (CBS)
Comment je la sentais : C’est l’histoire d’une flic qui n’oublie jamais rien. Mince, c’est l’histoire de quoi déjà ? On s’en fout, on va vite l’oublier (ouais, je sais, facile).
Ce que je pense du pilote : Qu’on va vite l’oublier. Poppy Montgomery est sympathique — pas Dylan Walsh, fatigué — mais ça ne suffit pas à racheter ce polar vieillot, complètement à la traine d’un genre qui essaye de se réinventer. Sentimentalisant, osant de vilains tics de réal — des arrêts sur image avec actrice les yeux écarquillés — Unforgettable nous fait aussi le coup de la tension sexuelle entre ses deux héros — seule petite originalité, ce sont des ex. Si CBS voulait conforter son image de chaîne des vieux, c’est réussi. D’ailleurs, son sujet central, la mémoire, qu’elle soit surdéveloppée ou malade, est un sujet qui les touche de près.
Ma Note : 3/10, je ne sais plus pour quoi.
REVENGE (ABC)
Comment je la sentais : Le Comte de Monte-Cristo version village de riches en bord de mer, et avec une jeune femme ? Pourquoi pas. Emily VanCamp ne manque pas de charme, mais les premières images promettent un bon gros soap de prime time. Au mieux, ce sera un plaisir coupable, mais je sens qu’il ne va pas durer…
Ce que je pense du pilote : On pourrait appeler ça Les Gossips de la Girl de Monte-Cristo. J’aime beaucoup Emily VanCamp et son charme vaguement adolescent, mais j’ai plus de mal avec les gros soaps bien lourdauds. Or, c’est ce que ABC nous sert ici, un soap avec coucheries, mensonges, méchants très très riches et gentille juste riche (la pauvre !), le tout sur fond de soirées bling-bling et de plages sublimes — le tout parasité par des flashbacks agaçants et une musique envahissante (et pourtant j’adore Angus & Julia Stone). Pour arranger les choses, je ne trouve pas le personnage principal particulièrement attachant. Elle est sans doute moins pire que ceux qu’elle veut mettre à terre, mais pas assez touchante pour qu’on s’amuse de sa méchanceté vengeresse…
Ma note : 4/10 pour Emily VanCamp et les Hamptons, superbe décor. Insuffisant pour porter une série cependant.
CHARLIE’S ANGELS (ABC)
Comment je la sentais : A quoi bon ? Pour faire des millions ? Pour mettre des filles en bikini sur des yachts qui explosent ? Il faudra un miracle pour que je ne me défoule pas sur ce remake opportuniste. Ce sera sans doute divertissant, mais débile.
Ce que je pense du pilote : Le miracle n’a pas eu lieu. Assurément LA grosse bouse de la rentrée. Difficile de faire pire. Pas de scénario, pas d’actrices — Minka Kelly fait ce qu’elle peut, mais on souffre pour elle tant ses partenaires sont mauvaises — pas de fond, pas de formes — passées celles de ses héroïnes. Rien, le vide absolu servi sur une tranche indigeste de bling-bling et d’action sans imagination. Même pas sexy, malgré les millions, les grosses bagnoles et les robes de luxe. Bonne nuit Charlie — et inutile de nous rappeler demain.
Ma note : 0,5/20 parce qu’on a de la peine pour Kelly.
WHITNEY (NBC)
Comment je la sentais : Casting discret, titre pas vendeur… et pourtant les premières images m’ont bien fait rire (“Dr Quinn“, ehehehe). Alors j’attends de voir ça.
Ce que je pense du pilote : Toutes les bonnes blagues étaient dans le trailer — comme souvent. Whitney n’est pas mal, mais elle n’est pas complètement convaincante. La scène de l’infirmière est en effet hilarante, et deux ou trois autres bonnes répliques assurent le minimum. Whitney elle-même est un peu dingue — avec la New Girl, ça fait une belle compète de cinglées — et plutôt séduisante. Son petit copain n’est pas mal n’ont plus, attachant. En revanche, les situations sont très convenues — un mariage, un hôpital — et la plupart des blagues manquent d’originalité. Laissons un peu de temps à cette nouvelle venue… même si on craint qu’elle ne fasse pas le poids face à Zooey Deschanel.
Ma note : 5/10, parce que “Dr Quinn”, ça me fait toujours autant rire…
PRIME SUSPECT (NBC)
Comment je la sentais : L’original britannique est une référence en matière de polars, et Maria Bello est une chouette actrice. Ça reste un remake, mais il devrait être bon.
Ce que je pense du pilote : Je confirme. C’est un remake, mais il est bon. Un bon polar sans “twist”, ces jours-ci, c’est une denrée rare. Dès ce premier épisode, les personnages sont solidement dessinés, de Jane Timoney (Maria Bello) à plusieurs de ses collègues, tous excellemment interprétés. L’enquête policière elle-même n’est pas ébouriffante, mais Timoney (et Bello) trouve un remarquable équilibre entre agressivité et sensibilité, confiance et fragilité, humour et maladresse. On s’attache même à ses collègues, pourtant peu sympathiques et hostiles envers elle. Dialogues soignés, mise en scène sobre mais convaincante, ce remake signé par le créateur de Profit est une réussite. Pas une révolution, mais une réussite, ce qui est déjà beaucoup.
Ma note : 7/10, pour le casting et la compréhension par les scénaristes d’une chose essentielle trop souvent oubliée dans les séries de network : ce sont les personnages qui font une série, pas les gigotements d’un scénario artificiel.
PERSON OF INTEREST (CBS)
Comment je la sentais : Le J.J. Abrams de la rentrée (avant Alcatraz début 2012) a les moyens de se faire aimer. Il faudra pour cela passer outre son petit côté facho, dans le genre “Big Brother is watching you, et c’est pas plus mal…”
Ce que je pense du pilote : Qu’il n’est pas suffisant pour se faire une idée définitive. Il y a un personnage principal intéressant, sorte de Jack Bauer mutique et mystérieux (Jim Caviezel, pas si mal), et un allié intéressant, milliardaire post-11 septembre (Michael Emerson, encore Ben Linus pour l’instant…). Le concept réac de la série, arrêter un crime avant qu’il ne soit commis, est dans ce pilote plus modéré qu’il n’y paraissait dans les bandes-annonces, puisqu’il s’agit de s’immiscer dans un engrenages déjà en marche, et non de mettre à terre des gens pour l’instant innocents. Reste qu’on est un peu perplexe devant l’envie de cette série de nous foutre une trouille bleue avec la vidéo-surveillance, et de nous faire douter : est-ce réel, ou est-ce de la science-fiction ? En tout cas, c’est parano à souhait.
Ma note : 5,5/10, en espérant monter en grade avec l’épaississement des personnages et une mythologie développée autour d’un ou plusieurs arcs pour le moment discrets.
A GIFTED MAN (CBS)
Comment je la sentais : La bande annonce de ce truc larmoyant provoque chez moi un mélange d’ennui et d’hilarité. Et si j’avais trouvé mon nouveau souffre-douleur, après Ghost Whisperer — j’ai un truc contre les fantômes…
Ce que je pense du pilote : C’est moins pire qu’attendu… sur les 30 premières minutes. Patrick Wilson se démerde pas mal en super chirurgien riche et perfectionniste, clairement malheureux et seul. Les seconds rôles sont de qualité, à commencer par Margo Martindale (Justified), qui mérite mieux qu’une place de secrétaire chez CBS. On suit une série médicale assez classique, objet rare en ce moment, jusqu’au moment où le mélo se met en place. L’ex-épouse de Wilson se pointe… mais c’est un fantôme. Et tout bascule dans les bons sentiments et la morale à deux sous. Dommage, on aurait presque été sympa avec la série…
Ma note : 4/10, parce que si vous aimez les mélos, ce n’est pas si mauvais.
Mon vainqueur de la semaine : Prime Suspects.
Un choix visiblement pas validé par les audiences américaines, faibles. Si au moins ça pouvait finir sur TNT, comme Southland, autre réussite de NBC…
Images de Une : Prime Suspect (NBC). Images : The Playboy Club (NBC), New Girl (Fox), Unforgettable (CBS), Person of Interest (CBS), Whitney (NBC), Revenge (ABC), 2 Broke Girls (CBS), Charlie’s Angels (ABC), A Gifted Man (CBS), Prime Suspect (NBC)
Moi, j’ai arreté les dramas des networks depuis 2 ans.
Les dramas des chaines du câble sont plus percutantes. J’attends Boss, Hell on Wheels et American Horror Show.
Ca donne pas envie ;-). Je vais quand même essayer la série de J.J. Abrams.
Je me suis ennuyé ferme devant person of interest.
Person of interest est vraiment trop ridicule à mon gout. Le sdf commando-enquêteur, bof…
Je vais rester à breaking bad et boardwalk empire. J’essayerai de regarder prime suspect plus tard.