20 minutes avec Adrian Grenier (Entourage)

Après Jeremy Piven, voici une seconde interview du cast d’Entourage, alors que la dernière saison de la comédie se poursuit sur HBO (avant d’arriver sur Orange Cinéma Séries et TPS Star chez nous). Adrian Grenier, alias Vince Chase, le héros de la série, y revient sur l’image de “star” qui lui colle à la peau… via son personnage, livre une réflexion passionnante sur le film (qui sera… plus long qu’un épisode) et une autre, un peu plus ambitieuse, sur la notion de célébrité.

Vous vous sentez comment ?
Un peu secoué. Ça a été une expérience capitale pour moi, qui a joué un rôle clef dans mon évolution intime.

L’expérience hollywoodienne de Vince ressemble-t-elle à la votre ?
Pas vraiment. J’ai beaucoup combattu, durant ces huit années, contre cette idée qui voudrait que je tienne la comparaison avec Vince. Les gens me comparent d’instinct avec lui. J’ai la chance d’avoir vécu à travers lui, mais je peux vivre sans lui. Je suis satisfait de ma vraie vie, des choix que je fais, de ce qui m’intéresse, notamment des documentaires que je réalise. Je ne suis pas un de ces acteurs qui sont frustrés de ne pas être leurs personnages.

N’avez-vous pas peur que cette comparaison perdure ?
Je suis au contraire excité à l’idée de pouvoir montrer au gens que je suis plus que ce rôle, que je peux faire autre chose. C’est une des motivations principales de tout acteurs : surprendre, prouver à ses détracteurs qu’on peut dépasser les a priori.

Vous n’êtes pas un peu jaloux de Vince ? Il a tourné avec James Cameron !
(Rires). Je me souviens d’une scène qui se passait au Mexique. Je suis allongé sur un lit, dans une cabane ouverte aux vents, sur une plage paradisiaque. Le sable, l’océan. Deux filles sautent dans le lit pour me rejoindre. Je me dis « c’est la vie rêvée », je tourne la tête, et là je vois un technicien obèse avec un sandwich au thon… Je ne suis pas Vince.

Qu’est-ce qui vous manquera le plus d’Entourage ?
Deux choses : la camaraderie et la routine. La routine est tellement rassurante ! Je savais où aller, que faire, et même quel impact aurait ma performance. Entourage restera dans l’histoire de la télé, ses personnages resteront. C’est incroyable de se dire ça. Je me dirige maintenant vers l’insécurité et l’inconnu…

Il y aura tout de même un film, non ?
Si, si. Je pense que nous ferions pas mal de déçus si nous ne le faisons pas ! Donc, nous allons le faire.

Qu’est-ce qu’un film pourra apporter de plus que la série ?
Ce sera plus long, il y aura plus de choses que dans un épisode. La plupart des fans aiment voir deux ou trois épisodes à la suite… ça fait la longueur d’un film !

Vous regardez Entourage ?
Oui. Enfin, si la télé est allumée. Je n’ai pas vu tous les épisodes, mais j’aime voir les scènes où je n’apparais pas — et donc que je n’ai pas tourné — et apprendre de ce que je vois de mes propres scènes.

Que pensez-vous de la célébrité, que vous avez incarné dans Entourage et observé dans Teenage Paparazzo, votre documentaire ?
Teenage Paparazzo tente de décrypter un phénomène dans lequel je me trouvais personnellement impliqué. Je suis quelqu’un de très curieux. Je voulais donner sens à cette célébrité. La fascination pour la célébrité cache une envie d’évasion, voire d’illusion. Entourage est apparue à un moment où l’obsession du public pour les célébrités était à son maximum. Elle restera, je pense, comme un instantané d’une époque.

La saison 7 était plus sombre. Quel futur pour Vince ?
Vince va devoir se battre, reconnaître ses erreurs, et avancer. Il a toujours été un peu rebelle, et en quelque sorte autodestructeur, face à l’entrée dans une certaine maturité, une indépendance, de ses potes. En acceptant de leur laisser leur indépendance, il va lui aussi devenir adulte.

Image de Une : Adrian Grenier dans Entourage, HBO/Orange Cinéma Séries/TPS Star.

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