True Blood s4 : il était une fois…

On me reproche souvent de ne pas faire assez de critique ici. Étant tenu de le faire ailleurs pour les nouveautés et les sorties françaises, je peux le faire en revanche pour les nouvelles saisons. Or, la semaine dernière débutait aux Etats-Unis la quatrième saison de True Blood. Puisqu’on est dimanche, le jour des vampires, je me suis donc dit que j’allais vous donner mon sentiment sur ce premier épisode – en espérant avoir le votre… Évidemment, ce qui suit est bourré de spoilers.

Sans mauvais jeu de mots, il y a à boire et à manger ici. Alan Ball et ses collègues ont voulu revenir sur la situation de chacun des personnages. Du coup, ils n’ont pas vraiment le temps d’exposer des enjeux dramatiques forts. On n’est pas trop sûr de ce que sera le fil central de cette nouvelle saison, même si on se doute que les vilaines fées ne seront jamais loin, et que la querelle entre un Bill assagit (et roi) et un Eric plus beau gosse que jamais devrait valoir le détour. En attendant, Ball ne fait « que » renforcer ce qui faisait le charme de sa série : il en fait trop.

La scène d’introduction chez les fées, si elle n’était pas chez True Blood, serait inacceptable de mauvais goût, avec son esthétique carton-pâte et son éclairage façon soap. Le téléspectateur habitué aux frasques de la série n’en fera en revanche pas tout un plat. Pas plus que du petit bond dans le futur qui résulte du « voyage » de Sookie chez ses « amies » aillées – une figure lourde, employée par des séries qui sont souvent à court d’arguments, type Desperate Housewives, et un moyen un peu facile de faire évoluer les personnages d’un coup. Les personnages ont en effet évolués, mais heureusement assez subtilement.

Donc, Ball en fait trop, mais sait dessiner, avec le talent qu’on lui connait, une bonne demi-douzaine d’intrigues mineures – dont une des plus superficielles, « l’héritage » du bébé de Arlene, natural born killer, est un régal d’humour noir – et, donc, les deux centrales : les fées et la bataille Eric / Bill. Pas de trace de ce cher Alcide et de ses potes loup-garous, mais on se doute qu’ils reviendront. Toutes les intrigues sentimentales ne peuvent cependant pas cacher l’évolution la plus nette de True Blood : la série est désormais à 100% fantastique. De tous les personnages, seule Tara semble se tenir à distance du surnaturel. Sookie est une fée entourée de vampires, Lafayette et son petit ami font de la sorcellerie, Sam change de forme avec ses amis « shapeshifters », etc.

A la rentrée, ABC lancera Once Upon a Time, une série dans l’univers des contes de fées. Comme s’il y avait là un filon à exploiter. Une « concurrence » qui fait sourire face à True Blood, qui n’est plus tant une série de vampires qu’un conte de fées déglingué, moderne et, semble-t-il, sans aucune limites, ni dans l’imaginaire, ni dans le mauvais goût… du meilleur goût.

Image de Une : True Blood, HBO/Orange Cinéma Séries

2 commentaires pour “True Blood s4 : il était une fois…”

  1. Hélas j’ai l’impression que l’intrigue va se construire surtout autour des sorcières… Ce qui est fatiguant parce que le couple de Lafayette et son ami dont je ne me rappelle plus le nom est vraiment insipide au possible. Il faudrait plus de glamour, de charnel, pour l’instant ils sont inintéressants, il est possible que ce soit les acteurs qui ne soient pas vraiment à la hauteur. Les acteurs qui jouent Jason, Tara, Sam… sont vraiment mieux utilisés.

  2. Moi ce que j’aime, c’est de ne pas savoir ce qui va se passer à l’épisode suivant. Tous les personnages sont des bombes à retardements. Toutes les situations peuvent dégénérer de façon inattendue. On est dans le grand guignol, dans le délire, dans le n’importe quoi (diront certains), mais ça change des séries aseptisées.

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