La semaine dernière, ABC Family lançait Pretty Little Liars, histoire de quatre copines et d’un vilain secret concernant la mort d’une cinquième copine, laquelle revient d’outre-tombe pour leur pourrir — on ne sait trop comment — la vie (je vous fait la version courte). Ce que la chaîne “familiale”, comme son nom l’indique, veut faire avec ces “jolies petites menteuses”, c’est marcher sur les plates-bandes de sa concurrente la CW, et verser dans la bitch (prononcez bééééâââââtch), la peste, la fashion victime trop trash tellement qu’elle est provoc’ et tellement qu’elle est canon en Gucci. La grosse tendance du moment, pas superficielle du tout, chez les ados — ou du moins chez ceux qui veulent faire du placement de produit dans les séries qui s’adressent aux ados. Avec Gossip Girl et 90210, la CW tient fermement la corde, mais on nous promettait que Pretty Little Liars, ce serait encore plus tellement dingue qu’on enverrai des textos toute la journée pour en parler avec les copines. On n’a pas été déçu…
Ramassis de clichés pseudo sexy à ne révolter que les plus conservateurs des mormons, Pretty Little Liars illustre à merveille l’hypocrisie puritaine de certains produits sériels américains. Sous un scénario a priori quelconque mais amusant — mystère, cachoteries et histoires d’ados — ABC Family vend de la provoc’ de supermarché, appel du pied grossier aux libidos complexés des ados américains. Ici, on fume des joints – ouah ! – on fricote avec les profs – wouuw ! – et on risque même – comble du politiquement incorrect – de devenir lesbienne. Tout ça en un seul épisode. Pour arranger le tout, ce sous produit adapté de romans à succès compile les dialogues les plus cons et les interactions humaines les plus complètement plastoc vues dans une “œuvre” télévisuelle ces derniers mois.
Visiblement, il faut être Français, ou avoir été biberonné au Dawson et autre Angela 15 ans, où les ados étaient un peu plus poétiques et un peu plus intelligents — aussi un peu moins réalistes, mais tellement plus justes — pour trouver Pretty Little Liars intenable. La presse américaine a presque trouvé ça sympa. Nous, on aurait au moins aimé pouvoir se dire que les filles de la série sont, puisque c’était le but, des b.i.t.c.h.e.s de grande classe. Hélas, même les héroïnes de 90210 sont des sauvages à côté de ces pâles imitatrices des Blair, Serena et consorts de Gossip Girl, qui n’ont rien à craindre pour leur couronne de bande la plus (artificiellement mais plaisamment) provoc’ de la télé ado.
Image de Une : Pretty Little Liars, ABC Family.
Merci de ne pas mélanger les torchons et les serviettes. Dawson était sympatoche/potable, My so-called life était brillante et géniale.
Perso, je préfère encore PLL que la dernière saison de “Gossip Girl” qui n’a absolument plus rien à dire ! C’est mon guilty pleasure de l’été !
Julien, certes, My So Called Life était supérieure à Dawson, mais Dawson ne manquait pas d’intelligence et de classe. Dans son genre, soapesque et poussif, mais j’ai grandi avec Pacey, Joey et les autres, alors je ne renie pas mon passé…