Supers agents, mieux vaut en rire

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Hasard du calendrier de mi-saison sans doute, les deux premières séries à se lancer dans le bain de cette année 2010 ont été la semaine passée deux histoires de supers agents, Archer et Human Target. Au même moment, la troisième saison du très sympathique Chuck ajoutait une dose supplémentaire de jamesbondisme au paysage sériel américain.

Archer, série d’animation lancée par FX (The Shield, Nip/Tuck, Damagest, etc.) met en scène un agent incompétent, machiste, narcissique et sérieusement travaillé par son Œdipe (sa mère dirige l’agence pour laquelle il espionne). Plus proche de The Office que de 24h Chrono, Archer se paye le mythe du héros irrésistible avec une réjouissante méchanceté, tournant en dérision jusqu’aux scènes d’action (pour pirater l’ordinateur central de l’agence, il faut taper “invité” en mot de passe…).

De son côté, Human Target, adaptation par la FOX (donc la même boîte que FX, mais côté grand public) d’un comic book DC, opte pour la voie sérieuse. Certes, son héros, le bien nommé Christopher Chance, ne manque pas d’humour et de coolitude (Bruce Willis est passé par là), mais c’est avant tout un type super fort, super malin et super sérieux dans ce qu’il fait — en l’occurrence, s’infiltrer dans la vie d’une personne menacée pour lui servir de gilet par balles humain et, s’il n’y laisse pas sa peau, arrêter l’agresseur.

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Face à ces deux approches diamétralement opposées du “métier” de super agent, un constat : mieux vaut en rire. Archer, loin d’être parfaite, parvient au moins à imposer son ton loufoque et son humour douteux, à nous arracher quelques rires sincères. En revanche, on ne retiendra de Human Target qu’une très jolie scène de castagne dans un train (et la trace sanguinolente que laisse le méchant, littéralement éparpillé sur un mur). Personnage principal insipide, scénario prétexte, répliques creuses, la version musclée et sérieuse de la vie de super agent nous intéresse bien moins que ses coulisses sexuellement déviantes et ses histoires de notes de frais douteuses (Archer se paye des prostituées avec l’argent de “mère”).

S’il avait été nécessaire de départager Archer et Human Target, Chuck aurait mit tout le monde d’accord. Les aventures du geek transformé en espion sont toujours un des plaisirs coupables les plus réussis du moment. A bien y réfléchir, même Jack Bauer, donc la huitième journée de m… vient de débuter outre-Atlantique, nous fait lui aussi bien rire (à sa manière)…

Archer

Human Target

Image de Une : Archer, FX.

3 commentaires pour “Supers agents, mieux vaut en rire”

  1. J’accroche beaucoup moins à la 3e saison de Chuck, Surement ces nouveaux pouvoir qui change l’optique de la série je trouve. Même si il y a encore du bon la série deviens de plus en plus grand public.

  2. Je suis assez d’accord oui. Les nouveaux pouvoirs, ça va encore (sauf l’animation hideuse qui les précède…) mais je sens très mal le perso de Brandon Routh… Mais ça reste un de mes plaisirs coupables, avec White Collar notamment. Tiens, d’ailleurs, je ferai un post sur les plus gros plaisirs coupables un de ces quatre…

  3. Je ne suis pas certains qu’il faille prendre Human Target réellement au sérieux. Sans avoir un humour aussi frontal que Cuck (ou Archer, que je n’ai pas vu), la série fait beaucoup dans le second degré, C’est parfois diffus comme impression, mais la “coolitude” du héros post-Bruce Willis le place dans une optique bien plus fun (dans un style proche de Burn Notice) qu’un 24 (quand la série ne faisait pas rire) ou même Alias qui avait pourtant glamourisé l’agent secret.

    Quant à Chuck, je ne la classe plus parmi les plaisirs coupables. Mais parmi les plaisirs tout court. Un vrai bonheur, cette série.

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