Le zéro déchet arrive en France : Zero Waste France

Après un échec du mouvement dans les années 2000, le réseau Zero Waste France a été lancé officiellement en France samedi le 1er février à l’Hôtel de ville de Bobigny. Pourquoi donc cette appellation si « british » ? Le réseau Zero Waste d’origine californienne est né en 1980. « Zero waste » car en anglais « waste » a une double signification, déchet mais aussi gaspillage.  Le projet Zero Waste France est porté par le Centre national d’information indépendante sur les déchets (Cniid). Même si « zéro déchet» semble un objectif utopique, cette initiative reste un projet porteur pour atteindre un équilibre dans l’impact de la vie humaine sur l’environnement.

Zero Waste France - www.cniid.org

Zero Waste France – www.cniid.org

Le « zéro déchet », un état d’esprit

Nous sommes entourés de trop d’artifices et de choses superflues. Les marques l’ont bien compris et elles en profitent. La société de consommation semble aimer cela, préférant des produits bien (trop) emballés, avec une couche de film en plastique et un bel emballage qui finira ensuite à la poubelle. Nous créons ainsi des déchets qui sont des emballages pas indispensables et nous gaspillons des ressources. Il faut aussi réaliser que jeter un emballage équivaut à jeter une chose pour laquelle nous avons payé. L’emballage est un des produits qui a le plus court cycle de vie s’il n’est pas réutilisé. Le mouvement « zéro déchet » est l’occasion de changer ses habitudes et de simplifier les codes de conduite dans la société.

Le « zéro déchet » n’a rien à voir avec la radinerie. C’est l’évolution d’une société de consommation qui pendant des années ne s’est pas contrôlée et qui doit aujourd’hui prendre ses responsabilités afin de limiter son empreinte sur l’environnement. Le « zéro déchet » peut être une solution à plusieurs problèmes : moins de déchets implique moins de contraintes pour ceux qui ne font pas de tri sélectif qui demeure néanmoins un devoir pour tout citoyen responsable, moins de dépenses pour les consommateurs qui paient que pour les produits consommés, un coût de revient réduit pour les industriels car moins d’emballages, moins de pollution et un impact moindre sur l’environnement.

Les produits en vrac

Quand nous achetons un produit emballé, nous payons aussi pour l’emballage. Il serait plus économique et écologique d’acheter uniquement le produit que l’on compte utiliser. Le secteur des nouvelles technologies pourrait se retrouver fortement sollicité car de nouveaux besoins se créés. Un potentiel pour les  distributeurs de produits en vrac ? (lait, yaourt, parfums, couches bébé, dentifrice, entre autres). Les entreprises expertes du packaging et de l’emballage doivent innover et s’aligner sur des tendances plus écologiques. Il ne suffit plus de dire qu’un emballage est recyclable ou en matière recyclée. La nécessité même des emballages doit être remise en question.

Béa Johnson est française, elle vit aux États-Unis. Son coup de maître : faire tenir l’équivalent d’une année de déchets pour sa famille de 4 personnes dans un bocal de 1 litre. Quand elle fait ses courses, c’est avec des bocaux vides, qu’elle remplit dans chaque rayon. Elle n’achète aucun produit emballé. Aujourd’hui les patrons des plus grosses industries agro-alimentaires la consultent. Tous les médias se l’arrachent : New York Times, CNN, Fox News… « Zéro déchet », son premier livre sorti aux États-Unis en avril dernier, est un best-seller. Retrouvez toutes ses astuces ici.

Pour le moment aucune collectivité n’adhère au réseau Zero Waste France. Les collectivités ne se sont pas encore manifestées pour conduire un projet basé sur ce concept novateur et audacieux. Pour le rejoindre, c’est ici.

Si le « zéro déchet » vous intéresse vous pouvez acheter votre shampooing bio en vrac ici. La lessive, les céréales, les fruits secs entre autres sont disponibles en vrac dans les magasins du réseau biocoop en France et dans certaines grandes surfaces. Un jour peut-être nous irons acheter notre pizza ou notre déjeuner à emporter chez le traiteur avec nos propres récipients.

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