Transition énergétique : le rôle clef des territoires

fne1Le gouvernement français a engagé la France dans un débat national sur la transition énergétique, il y a plus d’un an déjà. En effet, entre janvier et février, a été présentée la situation énergétique de la France. Dans une deuxième étape, s’est déroulée une concertation des acteurs du secteur énergétique français et du grand public, avant un travail de synthèse dans un troisième temps. Mais où en est on finalement ? Les territoires, pleinement investis dans le débat, ont un rôle majeur à jouer. Si le gouvernement manque de clarté à ce sujet, certains acteurs du secteur énergétique français ont anticipé cet aspect clef de la transition énergétique dans notre pays.

La loi de programmation sur la transition énergétique prévue avec un an de retard

Le projet de loi sur la transition énergétique devait être voté au Parlement à l’automne 2013. Or la 1ère réunion de la commission spécialisée du Conseil national de la transition énergétique (CNTE) présidée par Laurence Tubiana, n’a eu lieu que le 10 décembre 2013. Cette commission a pour mission de formuler un avis sur le projet de loi.

Ce fameux projet de loi devrait être basé sur « six titres ». D’après le gouvernement, il permettra d’atteindre les objectifs fixés par le président de la République en matière de :

– réduction des émissions de gaz à effet de serre ;

– amélioration de l’efficacité énergétique, avec une réduction de 50% de la consommation d’énergie à l’horizon 2050,

– réduction de 30% de la combustion d’énergie fossile à l’horizon 2030 ;

– diversification du mix électrique avec le développement des énergies renouvelables et la réduction de la part du nucléaire à 50 % à l’horizon 2025.

Il est également précisé que le projet de loi dotera l’Etat des outils de pilotage indispensables à la transition énergétique. Rien de plus précis. Quels sont ces outils de pilotage ? A quel échelon administratif seront-ils déployés ? La question de l’échelon de la mise en œuvre de la transition énergétique reste posée. L’Europe donne des directives. A un niveau plus local, les territoires se positionnent : des plans énergétiques sont déjà en place en Bretagne, en PACA, dans le Nord-Pas-de-Calais.

Les industriels ont anticipé cette territorialisation de la politique énergétique

La politique énergétique est codéfinie à plusieurs niveaux : européen, national, régional, départemental, voire même au niveau des communautés de communes et au niveau municipal, lorsque certaines communes font le choix, de quitter un fournisseur d’électricité pour un autre par exemple. C’est le cas dans certaines communes du Grand Ouest où des communes ont fait le choix de se séparer de leur fournisseur historique d’électricité au profit de fournisseurs alternatifs, proposant une électricité 100% verte par exemple.

Les industriels ont bien compris ce rôle clef des territoires et une gouvernance à cet échelon se déploie. Autre exemple, l’année dernière, la ville de Nice a noué un partenariat avec EDF, conclu entre Christian Estrosi, maire de la commune, et Jean-Pierre Frémont, Directeur EDF Collectivités, en faveur d’un stade à énergie positive : une première ! Le stade en question, qui porte le nom d’Allianz Riviera, est le premier éco-stade au monde au sein d’un écoquartier. Cet éco-stade est une vitrine de la production énergétique locale à l’échelon de l’agglomération Nice-Côte d’Azur. Cette infrastructure contient une centrale photovoltaïque de 6000m2 sur sa toiture ainsi qu’un système de chauffage et de climatisation géothermique pour le bien être de tous, quelle que soit la saison…

Le rôle des territoires dans la transition énergétique s’exprime donc déjà. Quels outils politiques, administratifs, quels budgets leur conférer pour accroître leur responsabilité et leur permettre de mettre en œuvre la transition le plus efficacement possible ? Espérons que le projet de loi soit clair au sujet de la répartition des rôles au sein de notre « mille feuille administratif » quant à la mise en œuvre d’une politique énergétique cohérente, meilleure pour l’environnement et créatrice d’emplois.

Cette loi devrait être présentée au printemps et discutée durant l’été pour une conclusion d’ici fin 2014. Qui vivra verra.

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Le zéro déchet arrive en France : Zero Waste France

Après un échec du mouvement dans les années 2000, le réseau Zero Waste France a été lancé officiellement en France samedi le 1er février à l’Hôtel de ville de Bobigny. Pourquoi donc cette appellation si « british » ? Le réseau Zero Waste d’origine californienne est né en 1980. « Zero waste » car en anglais « waste » a une double signification, déchet mais aussi gaspillage.  Le projet Zero Waste France est porté par le Centre national d’information indépendante sur les déchets (Cniid). Même si « zéro déchet» semble un objectif utopique, cette initiative reste un projet porteur pour atteindre un équilibre dans l’impact de la vie humaine sur l’environnement.

Zero Waste France - www.cniid.org

Zero Waste France – www.cniid.org

Le « zéro déchet », un état d’esprit

Nous sommes entourés de trop d’artifices et de choses superflues. Les marques l’ont bien compris et elles en profitent. La société de consommation semble aimer cela, préférant des produits bien (trop) emballés, avec une couche de film en plastique et un bel emballage qui finira ensuite à la poubelle. Nous créons ainsi des déchets qui sont des emballages pas indispensables et nous gaspillons des ressources. Il faut aussi réaliser que jeter un emballage équivaut à jeter une chose pour laquelle nous avons payé. L’emballage est un des produits qui a le plus court cycle de vie s’il n’est pas réutilisé. Le mouvement « zéro déchet » est l’occasion de changer ses habitudes et de simplifier les codes de conduite dans la société.

Le « zéro déchet » n’a rien à voir avec la radinerie. C’est l’évolution d’une société de consommation qui pendant des années ne s’est pas contrôlée et qui doit aujourd’hui prendre ses responsabilités afin de limiter son empreinte sur l’environnement. Le « zéro déchet » peut être une solution à plusieurs problèmes : moins de déchets implique moins de contraintes pour ceux qui ne font pas de tri sélectif qui demeure néanmoins un devoir pour tout citoyen responsable, moins de dépenses pour les consommateurs qui paient que pour les produits consommés, un coût de revient réduit pour les industriels car moins d’emballages, moins de pollution et un impact moindre sur l’environnement.

Les produits en vrac

Quand nous achetons un produit emballé, nous payons aussi pour l’emballage. Il serait plus économique et écologique d’acheter uniquement le produit que l’on compte utiliser. Le secteur des nouvelles technologies pourrait se retrouver fortement sollicité car de nouveaux besoins se créés. Un potentiel pour les  distributeurs de produits en vrac ? (lait, yaourt, parfums, couches bébé, dentifrice, entre autres). Les entreprises expertes du packaging et de l’emballage doivent innover et s’aligner sur des tendances plus écologiques. Il ne suffit plus de dire qu’un emballage est recyclable ou en matière recyclée. La nécessité même des emballages doit être remise en question.

Béa Johnson est française, elle vit aux États-Unis. Son coup de maître : faire tenir l’équivalent d’une année de déchets pour sa famille de 4 personnes dans un bocal de 1 litre. Quand elle fait ses courses, c’est avec des bocaux vides, qu’elle remplit dans chaque rayon. Elle n’achète aucun produit emballé. Aujourd’hui les patrons des plus grosses industries agro-alimentaires la consultent. Tous les médias se l’arrachent : New York Times, CNN, Fox News… « Zéro déchet », son premier livre sorti aux États-Unis en avril dernier, est un best-seller. Retrouvez toutes ses astuces ici.

Pour le moment aucune collectivité n’adhère au réseau Zero Waste France. Les collectivités ne se sont pas encore manifestées pour conduire un projet basé sur ce concept novateur et audacieux. Pour le rejoindre, c’est ici.

Si le « zéro déchet » vous intéresse vous pouvez acheter votre shampooing bio en vrac ici. La lessive, les céréales, les fruits secs entre autres sont disponibles en vrac dans les magasins du réseau biocoop en France et dans certaines grandes surfaces. Un jour peut-être nous irons acheter notre pizza ou notre déjeuner à emporter chez le traiteur avec nos propres récipients.

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