Les migrants d’aujourd’hui sont les Juifs d’hier


A regarder l’innombrable cohorte des pestiférés de la terre venant implorer l’Europe de l’accueillir en son sein, de lui offrir sa protection, de lui permettre d’échapper au joug de dictatures sanguinaires, on ne peut s’empêcher de penser au sort de ces millions de Juifs qui hier encore frappaient aux mêmes portes afin d’assurer leur survie.

Et recevant exactement les mêmes réponses.

Se heurtant au mur de la même indifférence, affrontant la même pusillanimité de pays bouffis d’égoïsme crevant de trouille de recevoir sur son sol des gens de mauvaise réputation.

Des contrées riches et prospères se repliant sur elles-mêmes afin de ne pas mécontenter leur population toujours aussi peu incline à faire montre de compassion envers ces mécréants dont par principe, vu leurs pedigrees, leurs coutumes, leur religion, on préfère se méfier.

Hier les Juifs, au plus fort de la tourmente nazie, erraient d’ambassades en ambassades quémander des visas que les autorités consulaires délivraient au compte goutte, en regrettant le cœur sur la main de ne pouvoir, comme ils l’auraient tant souhaité, accéder à leurs pourtant légitimes requêtes.

Leur recommandant d’aller solliciter la toujours possible clémence d’un pays voisin.

Et les condamnant à une mort certaine.

Aujourd’hui, ce ne sont plus des Juifs qui supplient ces mêmes autorités mais des Irakiens, des Érythréens, des Syriens.

Autrement dit, des sales Arabes.

Des envahisseurs dont on se dit, allez savoir, si parmi eux ne se cacheraient pas des terroristes en puissance, des violeurs d’enfants, des détrousseurs de cadavres.

Ne seraient-ils pas par hasard ces prétendus migrants des tas d’incapables tout juste bons à prier leur Dieu barbare dans leurs mosquées de fortune en vivant des subsides de l’état, incapables qu’ils sont de travailler ou de s’intégrer dans nos sociétés occidentales ?

Les mêmes insupportables rengaines.

Les mêmes réflexes de peur irrationnelle.

Les mêmes tergiversations de nos gouvernants incapables d’apporter une réponse adéquate à ces damnés de la terre et tenant des discours de circonstances tout en adoptant des mesures visant par tous les moyens à les empêcher d’envahir leur pays.

La même méfiance des populations autochtones.

Et les mêmes drames qui se répètent.

Ces mêmes visages hagards, ces mêmes enfants traumatisés, ces mêmes corps brisés de fatigue, à bouts, sans ressources, sans argent, sans rien, maudits d’entre les maudits, errant de camps en camps, de tentes en tentes, d’abris de fortune en abris de fortune, à la recherche d’un endroit où se poser, redevenir des êtres humains, entrevoir un destin autre que le retour dans leur pays de naissance où seule une mort certaine les attend.

Ces mêmes innocents, coupables de rien, chassés de leur pays natal, de leur maison, de leur terre, prenant tous les risques pour échapper à cet enfer qu’est devenue leur vie.

Tentant de fuir ces exactions, ces bombardements, ces exécutions de masse perpétrées par des gouvernements ou des organisations ivres de sang et de violence.

Et face à cette même incommensurable détresse ce même Occident, frileux, calculateur, cynique.

Ces mêmes pays qui se regardent en chien de faïence, attendant de l’autre qu’il fasse le premier geste, incapable de la moindre initiative, attendant juste que le temps passe, que cessent d’affluer à nos frontières ces pauvres hères qui ont de surcroît le culot de nous donner mauvaise conscience et de nous culpabiliser.

Ces mêmes morts atroces qui nous donnent des remords.

Pourtant cette même inertie coupable.

L’immobilisme comme seule réponse.

 Ainsi va le monde.

”L’Histoire est un cauchemar dont j’essaye de  me réveiller” disait le personnage de Stephen Dedalus dans Ulysse de James Joyce.

Il semblerait, à la lecture des événements présents, que le réveil n’est toujours pas prêt de sonner.


Ou alors trop tard.


Comme d’habitude.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                        Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

23 commentaires pour “Les migrants d’aujourd’hui sont les Juifs d’hier”

  1. Bravo, Laurent. C’est exactement ça, hélas.

  2. C’est une comparaison honteuse. Les juifs en 1939 n’avaient pas de pays juifs pour les accueillir comme pourraient le faire le Qatar, l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, le Koweit, Barhein, Oman, et leurs centaines de milliards de pétro-dollars. Où est la Solidarité de la Ligue Arabe ?

  3. Merci Denis !

    Je déplore premièrement le fait que vous ne parliez pas assez des raisons de leur départ, qui les a fait fuir et pourquoi.

    Deuxiement “Des contrées riches et prospères”, vous êtes probablement riche et prospere monsieur le journaliste mais il y a une bonne partie de l’Europe qui vous dira le contraire.

    Troisièmement, beaucoup, beaucoup d’arabes (pour ne pas généraliser) n’aime pas la France et cherche le moindre prétexte pour cracher dessus et bruler ses drapeaux. Allez en Algérie demander une église vous verrez.

    Donc oui nous n’avons pas spécialement l’envie ni le pouvoir d’accueillir tous ces migrants (même si cela se fait quand même malgré tout ce que vous pourrez écrire), Pourquoi ne partent-ils pas en Russie ou en Australie, ah ben parce que eux ne reçoivent personnes et le monde n’est pas leur problème et personne ne leur tape dessus.

    Donc merci d’arreter d’essayer de susciter de la pitié et de nous rendre coupable.

  4. Je me demande : à ce compte, les européens qui fuiront sans doute en partie leur continent envahi par ces populations de « migrants » qui vont en modifier notablement la composition humaine, ce sont bien les juifs de demain ?

  5. J’habite en Israel. Ici aussi des migrants. Du Soudan de l’Erythree. Merci d’avoir ecrit ce que vous avez ecrit.

  6. cet article est une caricature pétrie d’idéologie et de mauvaise foi.
    non les migrants d’aujourd’hui ne sont pas les juifs d’hier, car eux ont un pays et il n’y a pas de “solution finale” à leur intention. ensuite, n’en en déplaise à l’auteur de ce torchon virtuel, non un irakien, un syrien , un érythréen n’est pas, pour la grande majorité d’entre nous, un “sale arabe”, maintenant je propose à cet humaniste exemplaire de nous tenir au courant dés qu’il aura ouvert sa maison, son appartement à ces migrants dont il pleure le désespoir et condamne le manque de compassion à leur égard. c’est facile, derrière un clavier, moins facile dans la réalité…

  7. Comparaison questionable!

  8. Merci d’avoir écrit ce que je pense exactement.

  9. Pourquoi faites vous cette comparaison avec les juifs? Qui n’ont rien demandé… Avez vous besoin de cela pour que l’on lise votre article, en créant un titre sensationaliste? De plus, à la vue de l’histoire, cette situation actuelle, aussi dramatique soit elle, n’a rien à voir… C’est assez minable de la part d’un journaliste.

  10. Une pizza bien-pensante bien fondante avec de bon gros clichés en extra ! Je suis humaniste et de gauche, mais je ne supportes plus ce genre de discours chimérique totalement déconnecté des réalités. OUI il faut accueillir les réfugiés politiques, OUI il faut assurer des conditions d’accueil dignes le temps d’étudier les demandes OUI l’immigration peut être un chance, mais NON il ne faut pas accepter tout le monde; la fameuse phrase “On ne peut pas accueillir la misère du monde” tant critiquée par les fanatiques est malheureusement vraie. Y a t-il assez de place pour accueillir les 2,1 milliards d’être humains vivant sous le seuil de pauvreté et fantasmant de l’Europe ? Que fait on ? Qui laisse t-on rentrer ? Tout le monde ? Si oui comment s’en occuper ? Faut-il s’en occuper quand on arrive même pas à s’occuper de son propre peuple ?

  11. Si c’étaient les juifs d’hier, ils seraient dans des wagons attendant de se faire massacrer à base de gaz toxique!!!! Ils meurent dans leur pays, massacres par leurs “frères”, et se font traiter comme de la marchandise par leurs “frères”!!!
    Les naufrages et autres camions de l’horreur sont la responsabilité de passeurs venant de ces régions! Quel rapport avec l’Europe?!
    Pourtant je suis pour qu’on les accueille, dans la dignité et le respect! Mais la responsabilité ne nous incombe pas et la culpabilité qui s’y apparente est faussement humaniste!!! Elle est finalement le fruit d’un racisme primaire et colonialiste, qui voudrait que nous soyons responsables de tous et de tous les maux, car finalement ce ne sont que des animaux incapables de remises en question et d’innovations.
    Vous êtes raciste monsieur!!! Et l’Europe qui vous permet de vous exprimer si librement ne mérite pas qu’on lui chie dessus ainsi.
    Vos explications sont dignes d’un cancre.. La preuve vous embrassez les idées de ces paumés incultes et pourtant si revendicatifs, quand il s’agit de “leur” personne! Boloss!
    Change de job!!

  12. Oui, les États-membres de l’Union européenne, à des degrés très divers d’ailleurs, (par « Europe » c’est bien d’eux que vous parlez, n’est-ce pas ?) réservent un accueil très discutable aux réfugiés politiques, et économiques, venant de pays ravagés par la guerre, la dictature ou la misère ; et souvent les trois ensemble. L’on ne chipotera pas en vous rappelant que ladite U.E. connaît des taux (certes variables, selon les États) de chômage, infiniment plus hauts à son Sud (que vise justement le flux d’immigrants) ; d’où le renforcement de flambées populistes et racistes déjà existantes, peu propres à favoriser l’accueil d’étrangers en grande nécessité. L’on ne chipotera pas plus en éludant que « les Occidentaux » – cette hydre à plusieurs têtes transocéaniques – ne sauraient se laver les mains du marasme politique installé en Irak, Syrie, Libye, leur intervention désastreuse ayant favorisé une large extension du terrorisme et la survenue d’un objet étatique non identifié (sinon par ses crimes jugés « barbares » à une aune qui peine, hélas, à devenir universelle) : l’État islamique.

    Il n’est pas non plus question d’atténuer l’inhospitalité de l’Union européenne en soulignant que des pays, tels les États-Unis, l’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande – pour limiter l’énumération – ne se trouvent objectivement pas (à superficies, densités démographiques et produits nationaux cumulés) dans l’impossibilité de venir en aide, sur leur propre territoire, aux populations migrantes dont vous parlez.

    Enfin, l’on ne chipotera pas sur le ton empreint tantôt de rage, tantôt de déploration, qui constitue la trame même de votre article. Ni, bien entendu, sur le modèle du Juif migrant auquel vous rapportez les parias qui bénéficient, à juste titre, de votre sincère compassion. Si le rappel écrit, télévisuel, et cinématographique de l’horreur du monde reste indispensable, ne faudrait-il pas aussi, et surtout, que les organisations internationales des États soient un jour modifiées, pour n’être plus « le machin » du Général ou les filles de l’ancienne S.D.N. (Société des Nations) dont l’impuissance fut moquée dans l’entre-deux-Guerres mondiales ?

    Tout en n’oubliant pas, bien sûr, que le prégnant égoïsme des hommes, des nations et des États – observable partout dans le monde – demeure un puissant frein aux… accès de simple humanité. Et ce, en dépit de nos plus beaux textes et résolutions vantant droits de la personne humaine et infaillible solidarité.

  13. Très bonne comparaison.. Des gens contraints de quitter leur terre ou de mourrir, par la disparition des ressources et la main mise des grandes puissances et dictateurs.. Populations exploitées qui ne peuvent faire autrement tant que nos pays maintiendront leurs politiques.. Des gens condamnés à trouver un refuge, mieux vaut culpabiliser et tenter des choses que de fermer les yeux!

  14. Sachez bien monsieur “You will never hate alone” que, d’abord, votre article n’est pas important (voilà donc un premier échec), que ce que vous avancez sur le compte des Arabes que vous oserez qualifier de “pestiférés” et de “sales” (eux, ils ont au moins la louable habitude de bien se laver les parties génitales au sortir des toilettes, chose que tu ne fais pas) sont plus intelligents que vous ne le croyez et ont un trésor que vous ne saurez jamais apprécier. Leur Trésor: L’ISLAM, seule religion véritable, seule Vérité, seule Logique de Création.Je ne gagnerai rien de matériel à vous en parler.Un conseil en or: répondez à l’appel en vous, l’appel de l’abyme, votre essence. L’Islam=le Salut!

  15. @Mohammed
    Si tous les musulmans comprennent un texte écrit comme vous cet article, je comprends qu’il y ait tant d’interprétations fantaisiste du Coran.

    Parce que dans le genre “je comprends le contraire de ce qui est écrit”, vous faites quand même très très fort. 😉

    Bisou <3

  16. @Simon T.
    “beaucoup d’arabes (pour ne pas généraliser) n’aime pas la France”
    Et vous croyez que vous leur faites aimer la France en postant un commentaire tel que celui-ci ?
    Vous croyez que ce que vous dites n’est pas une généralité ?
    Vous croyez qu’en France, dans certains endroits on accepte plus les mosquées ?
    Est-ce que vous vous êtes mis une seule seconde dans la peau de ses migrants qui vivent la misère car (notamment) reclus de la société ? De ce que je lis, non.

  17. Ok pour la comparaison je prends, c’est quand même beau d’accusé d’immobilisme ses congénères, les fesses vissées sur sa chaise.
    C’est beau aussi d’accusé les anciens, ne pardonnant jamais jamais la France qui part le passé est restée de marbre devant les camps et les massacres, tout en faisant exactement la même chose aujourd’hui devant la tragédie de ces “nouveaux juifs”.
    Dans 20, 30 ans, le gamin syrien qui s’est battu pour vivre pourra cracher sur nous via internet toute son mépris et sa condescendance pour notre inaction, on restera dans le même ton.
    Monde de merde.

  18. Cette comparaison poursuit quel but ?

    Les juifs des années 30 et 40 sont les juifs de ces années là.
    Et les migrants (quel drôle de mot) de Syrie et d’Irak sont eux mêmes, et personne d’autre.

    Je répète : à quoi sert cette comparaison ?

  19. La solution finale a été adopté lors de la conférence de Wansee en 1942. Auparavant, entre 1933 et 1939, quand les nazis acceptaient qu’ils quittent l’Allemagne, les Juifs allemands ont désespérement cherché des pays d’accueil en tapant à la porte de toutes les ambassades à Berlin. D’où la comparaison.

  20. ils sont venus chercher ce que l’Europe, par son soutien aux dictateurs arabes et africains , leur a toujours dénié :la justice, la dignité ,l’ égalité, en un mot LA DÉMOCRATIE. qui sème le vent récolte la tempête.

  21. Le 6 juillet 1938, les délégations gouvernementales de 32 pays d’Europe et d’Amérique, ainsi que les représentants de 34 organisations non gouvernementales se réunissent à Évian (France) sur les bords du lac Léman, afin de chercher une solution globale à la question des réfugiés juifs autrichiens et allemands fuyant les persécutions nazies.

    La conférence internationale d’Evian se referme le 15 juillet 1938. Aucun pays n’a accepté de remettre en question sa politique d’accueil et d’ouvrir davantage ses frontières.
    Bien au contraire, les textes, décrets, réglementations vont se multiplier, rendant impossible des espoirs d’immigration, hormis quelques trop rares cas.

  22. Merci monsieur Laurent, y a rien à chipoter, y en ames tripes vous remercient. Fils et petit-fils de migrant.

  23. Passeurs

    Ils étaient
    Un
    Et de chair
    Dans un fourgon
    Plombé

    Ils sont
    Un
    Et milliers
    Sur la route
    Des naufragés

    Ils sont
    Un
    Et loups
    Passeurs
    De frontières
    Étoilées

    Ils étaient
    Un
    Et de chair
    À leurs paroles
    Prisonniers.

    Neusiedi am See –Autriche – 27 Août 2015

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