Allô, Papa, c’est Marine. Oui Marine ta fille. Non Papa Marion c’est ta petite-fille. Oui la blonde avec un joli sourire. Oui Papa moi aussi je suis blonde. Tu me remets maintenant ? Dis-moi Papa je peux savoir ce qui t’a encore pris ce matin chez Monsieur Bourdin. Oui Papa il est gentil ce Monsieur Bourdin. Oui très gentil. Oui il a des belles dents aussi. Tu veux les mêmes quand tu seras grand ? C’est d’accord Papa. Oui je lui demanderai le nom de son dentiste. Ne t’en fais pas. Non je n’oublierai pas Papa. Tu sais que tu peux compter sur moi. Voilà je lui demanderai la prochaine fois que je le verrai chez le coiffeur. Mais non Papa ce n’est pas Florian Philippot mon coiffeur. Non Papa je t’assure Florian n’est pas coiffeur, ce n’est pas parce qu’il est pédé qu’il est coiffeur. Non Papa je t’ai déjà dit tous les pédés ne sont pas coiffeurs même si oui tu as raison tous les coiffeurs le sont. Et d’abord on ne dit plus pédé Papa mais gay. Oui gai. Gai comme un pinson. Non un pinson Papa pas un poisson. Dis-moi Papa, tu es certain que tu avais pris tes pilules ce matin avant d’aller voir Monsieur Bourdin ? Non tes pilules Papa pas tes libellules. Oui Papa je sais bien que tu ne manges pas de libellules au petit-déjeuner. C’est ça seulement avant te coucher. Deux libellules rouges. Et trois blanches. Non jamais de libellules pendant les repas. Tu avais oublié de les prendre ce matin ?
Non je ne dirai rien à l’infirmière, tu as ma parole. Oui d’honneur. Ma parole d’honneur. Oui Papa je sais bien que c’est toi le Président d’honneur de notre mouvement. Oui oui je sais Papa c’est le Maréchal qui t’a nommé en quarante. Calme-toi Papa. Personne ne va venir te prendre ta place. Elle est à toi, c’est la tienne. Mais pourquoi tu as recommencé avec cette histoire de détail Papa, on s’était mis d’accord que tu n’en reparlerais jamais plus. Tu m’avais promis tu t’en souviens ? Mais non enfin je ne suis pas juive Papa. Je suis ta fille. Oui ta fille. Oui Pierrette est ma maman. Non toi c’était Anne-Marie ta maman. Oui elle est morte Papa. Mais non elle n’était pas juive non plus. Philippot non plus. Bourdin non plus. Oui Papa je sais ils sont partout mais ce n’est pas une raison pour que tu minimises ainsi l’Holocauste. Un Holocauste low cost tu dis ? Ah ah il faut que je la note cette-là, elle est tordante. Tout de même Papa six millions ce n’est pas un détail. Comment ça ils étaient que six ? Monsieur Benhamou, sa fille, et ses quatre enfants ? Tu l’as entendu à Radio Alger hier soir ?????
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Bravo !
Même si les propos du président d’honneur du FN sont abjects, faire passer JM Lepen pour quelqu’un de sénile est vraiment d’une stupidité confondante ! L’était-il déjà en 1989 ? Dans tous les cas, c’est refuser de considérer que quelqu’un de tout à fait sensé puisse tenir des propos aussi lamentables, c’est faire l’autruche, c’est refuser le combat et laisser la porte ouverte à tous les négationnismes ! Je ne vous remercie pas M. Laurent Sagalovitsch et je déplore que vous ayez le même fond de commerce que votre sujet du jour : la haine et le dégoût !
« Low cost » ? Infime coût, plutôt : « M. Benhamou, sa fille et ses quatre enfants », dirait le Président d’honneur du Front national. Pas gaga du tout, l’ancien ! Encore moins expert ès dérapages. Ainsi le « Oui, oui, je sais, Papa, c’est le Maréchal qui t’a nommé en quarante » n’est qu’affabulation de Jean-Marie, cautionné par Marine, ou erreur de M. Sagalovitsch, dernière hypothèse que l’on ne saurait évidemment avancer ! Car le Maréchal n’a pu nommer, dès la défaite de Quarante, à quelque fonction que ce fût, Papa Jean-Marie qui n’avait alors que douze ans. En revanche, deux années plus tard, un jugement du Tribunal civil lorientais le déclare pupille de la Nation après le décès de son père, pêcheur qui périt en mer.
Le post du jour fond poésie des abîmes, abîmes et spirales de la pensée, sans convaincre que l’ex-corsaire à l’œil bandé serait en passe de perdre la raison. Nous en persuader n’est pas, croyons-nous, le but de M. Sagalovitsch.
D’autant moins d’ailleurs, que – sans doute ragaillardi par de récents passages sur les plateaux médiatiques –, le vieux tribun du Front national, persistant à regarder la Seconde Guerre mondiale, ses atrocités et son génocide, depuis la planète Sirius, s’acharne à maintenir une affirmation plusieurs fois réitérée : les chambres à gaz ne furent qu’ « un point de détail de l’Histoire ». Monomaniaque, le Président d’honneur ? Nenni. En dépit des apparences, l’on soutiendra la thèse selon laquelle, père aimant mais jaloux de Marine, Jean-Marie Le Pen réintroduit le diable au Front national afin de prémunir sa cadette et le parti qu’il vit naître, contre la catastrophe à quoi les vouerait l’accession au pouvoir national. Jean-Marie Le Pen cultiva toujours un pouvoir de nuisance ; force est de constater à nouveau qu’avec une ténacité toujours vivace, il entend ne pas laisser le Front national outrepasser cette mission – qui l’amuse.
On peut douter de ce point de vue ; je m’y accroche ; je me réjouirais même d’avoir raison !