Il faut aimer nos hommes politiques

                                                                                                                                                                                                                                                  Je sais.

Ils sont tous corrompus.

Ils cultivent leur ignorance comme leur arrogance.

Ils ne nous comprennent pas.

Ils sont hautains, cupides, stupides, concernés par leur seule carrière, ils mentent, ils usent d’une langue faussement savante, ils sont hypocrites, ils gaspillent notre argent gagné à la sueur de notre front, ils n’entendent rien à nos préoccupations, ils vivent dans leurs palais dorés, ils corrompent et sont corrompus, ils se reproduisent entre eux.

Ils ont tous les défauts du monde.

Ils collectionnent les panoplies complètes des travers de notre époque.

Ils n’ont de cesse de dégrader la fonction qu’ils sont censés occuper.

Ils sont laids en plus.

Parfois même chauves.

D’une bêtise crasse. Obnubilés par leur petit confort. Cumulant les attributions. Les récompenses. Les distinctions. Les postes. Les maîtresses. Les voitures de fonction. Les dîners dans les grands restaurants. Les domestiques. Les châteaux en Espagne. Les avantages en nature. Les couteaux en argent. Les popotins des domestiques.

Pas un n’en réchappe.

Ils font tout mal. Ils ne prennent jamais les bonnes décisions. Ils sont coupés des réalités quotidiennes. Ils adoptent des mesures qui défient le sens commun. Ils ne sont jamais là quand il faut. Ils n’en foutent pas une. Ils parlent à tort et à travers. Ils jacassent bêtises sur bêtises.  Ils trichent, mentent, violent. Ils sont irrésolument nuls.

Si rien ne va, c’est de leur faute.

Ils sont responsables du chômage, de la pluie, de la sécheresse, des toilettes bouchées, du problème des banlieues, de la mondialisation, des cancers de la prostate, du réchauffement climatique, de la pollution dans les villes, de l’Alzheimer de papy, de l’incontinence de mamie, de la hausse des loyers, de la prolifération des radars, des mauvais résultats scolaires du petit Martin.

Qu’ils dégagent donc.

Tous.

Pas un pour rattraper l’autre.

Pourtant les hommes politiques c’est nous.

C’est moi. C’est vous.

Ni plus, ni moins.

Avec seulement peut-être un peu plus de courage et de témérité que la moyenne d’entre nous.

Ils ne sont certes pas parfaits, ils ne sont pas exempts de critiques, ils ne sont pas irréprochables mais eux(contrairement à moi par exemple) s’essayent au moins à changer les choses, à tenter d’influer sur le cours des événements, à se démener afin d’améliorer notre quotidien.

Là ou tant d’autres, juste nés pour reprocher à son voisin d’exister, se contentent de critiquer à tout-va, de caqueter des litanies de reproches, de se plaindre avec une constance rare de tout et de rien sans jamais se remettre en question.

Sans même parfois prendre la peine de voter. Sans même s’impliquer dans la vie de son quartier. Sans même s’intéresser à son prochain. Seulement soucieux de son petit bien-être. De sa petite vie qu’il enrage de voir qu’elle ne correspond en rien à ses rêves d’enfants. Et qui tient l’homme politique pour responsable de ses déconvenues. De ses échecs. De ses ratés. De son existence étriquée. Et de la mort de son toutou.

Qui n’a jamais pensé à adhérer à un quelconque mouvement politique ou syndical. N’a jamais songé à créer une association. Qui n’a jamais cherché à peser autrement que par ses diatribes crachotées devant sa télé à l’heure de l’apéro. Qui ne retrousse ses manches que pour changer les bougies de sa voiture. Qui n’use jamais de son temps libre pour se livrer au bénévolat. Qui croit tout savoir sur tout et ne sait rien sur rien. 

Considérant qu’à partir du moment où il a payé ses impôts, il a sa conscience pour lui.

Les hommes politiques sont les chevilles ouvrières de la démocratie.

Jour après jour, ils se confrontent à la réalité du monde, à sa dureté, à sa complexité, ils prennent des décisions lourdes de conséquences, ils doivent trancher au risque de déplaire et de heurter, ils n’ont pas de certitudes, ils essayent, ils tâtonnent, ils se trompent, ils sont seuls, ils travaillent souvent sans compter, ils finissent leurs mandats essorés ; ils se sacrifient pour le bien public.

Et ils passent leur temps à se faire traiter de tous les noms.

Ils auraient pu choisir de roucouler des carrières tranquilles et autrement rémunératrices dans le secteur privé au lieu de s’offrir comme victimes expiatoires au mal être de ces millions de citoyens qui n’ont de cesse de se comporter comme des enfants gâtés pleurnichant à longueur de temps sur le sort inique que leur réserve la société.

Il faut s’appliquer à aimer nos hommes politiques.

A les aimer malgré tout.

Sans les idolâtrer, en s’arrogeant le droit de les critiquer, de les sanctionner, de les invectiver mais en tâchant toujours de les respecter.

                                                                                                                                                                                                                                                   Sinon…

                                                                                                                                                                                                                                                                                                    Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est  par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

18 commentaires pour “Il faut aimer nos hommes politiques”

  1. La démocratie c’est le gouvernement de la cité du peuple par le peuple.
    La démocra quoi ??

  2. Toujours les mots justes. Merci !

  3. Le début de vos écrits m’inquiétai et au fur et à mesure de la lecture cela me conforta dans mon propre discours auprés de quelques amis râleurs presque professionnels surtout à l’heure de l’apéro ! merci car des fois on se sent un peu seul en tant que simple citoyen face à la démagogie et aux incohérences du politicien de comptoir !

  4. “Jour après jour, ils se confrontent à la réalité du monde” > LOL
    “ils prennent des décisions lourdes de conséquences” > certes mais sans endosser aucune responsabilité, ni pugnacité de journalistes, donc conséquences pour les autres
    “Ils auraient pu choisir de roucouler des carrières tranquilles et autrement rémunératrices dans le secteur privé” > cumul des mandats, enveloppes discrétionnaires, avantages divers, magouilles : c’est du pareil au même
    donc oui ils me débectent, pas à cause de mes propres frustrations, mais parce qu’ils sont très loin de faire un boulot correct, qui ferait passer les avantages du pays avant les leurs.

  5. “Les hommes politiques sont les chevilles ouvrières de la démocratie” : Ca, c’est vraiment de l’humour second degré !

  6. Pourquoi devrions nous aimer des hommes qui considèrent que nos vies appartient à vos voisins et que le bien exige de se sacrifier pour tous les incapables de la terre ? Personne ne vous a jamais dit que votre vie vous appartient et que la morale consiste à la vivre du mieux possible. Honte aux hommes politiques !
    Ben

  7. Dans l’ensemble j’aime beaucoup les phrases que vous faites.
    Mais dans l’ensemble je regette de systématiquement vous trouver franc-tireur en debut d’article, et lèche cul a la fin.
    Ces gens ne se sacrifient en rien. Ce sont des acteurs pathétiques qui prennent leur rôle au serieuc au point de ne pas vouloir en sortir, en manque d’affection, de reconnaissance et de gloire. Combien sont démasqués d’avoir frauder? Est- ce cela le sacrifice dont vous parlez?
    Ils se regroupent en différentes troupes et compagnies de clowns, mais jouent tous dans le but et selon les mêmes règles. Et ils s’ amusent dans leur monologues a emmeler notre vocabulaire, confondant la Sainte République et la démocratie meurtrie dans un odieux synonymat; et montant en haut de l’estrade pour nous vomir l’affreux concept pleonasmique de “démocratie participative “.
    Faites comme bon vous semble. Moi je les enfile, chacun son tour après tout.
    A bas la République

  8. Merci.

  9. « – Oui, allez-y ! Encore ! Oui… ». Ainsi serait ponctuée, par la ou le psychanalyste, cette splendide gerbe verbale. « – Le sac vidé, l’éloge affleure ? Et d’abord, la réalité. Tous deux pointent le bout du nez ? Parfait ». Ils n’auraient pas tort, les psys, remués par une si forte marque de reconnaissance envers ces politiques qui s’offrent à tant d’avanies…

    … « comme victimes expiatoires au mal être de ces millions de citoyens qui n’ont de cesse de se comporter comme des enfants gâtés pleurnichant à longueur de temps sur le sort inique que leur réserve la société. » [Laurent Sagalovitsch, blog, 3 février 2015]

    L’acquiescement pourrait émaner du rabbin, de l’abbé, du pasteur, de l’imam, plutôt que de la, du, psy, n’importe. Importe seul cet entérinement, enfin délivré, d’un propos – que disons-nous ? D’un post tout entier ! – soulignant, reconnaissant avec insistance, proposant même aux lecteurs de partager une assez franche gratitude à l’endroit des politiques, nos mandataires décriés, nos substituts (pour le pire) tournés en dérision, nos boucs émissaires… Interminable serait l’égrènement des louanges qui, d’avoir été trop retenues, trop bridées, soudain font céder la bonde, et se déversent.

    Profitez, Mesdames & Messieurs les Politiques, cela ne durera moins qu’un bel été. Et c’est normal : cette confiance à vous accordée – ou ces patates chaudes à vous refilées avec un lâche soulagement… ? –, ne sera que déjeuner de soleil. La confiance, ça se mérite, pas vrai ? Plagions : l’idolâtrie, c’est pernicieux. L’amour, c’est bien ; d’ailleurs, l’on s’efforce de vous aimer. Mais (oui, surgit un mais) : l’on exerce le droit – il nous est injustement dévolu, malgré nos sautes d’incivisme – de vous critiquer. Sans nous livrer, évidemment (du moins dans l’intention, et souvent en elle seulement… !), à la lapidation, au pilonnage virtuels.

  10. “Les hommes politiques sont les chevilles ouvrières de la démocratie” soit c’est une plaisanterie soit malheureusement cet article plongé dans l’affect est purement subjectif, faussement subversif et sans nuances, une caricature grotesque et presque insultante de la population. j’encourage à lire un ouvrage de science politique générale, de sociologie de la Vème république pour sortir de ces débats de comptoirs que cet article alimente.

  11. “Jour après jour, ils se confrontent à la réalité du monde, à sa dureté, à sa complexité, ils prennent des décisions lourdes de conséquences, ils doivent trancher au risque de déplaire et de heurter, ils n’ont pas de certitudes, ils essayent, ils tâtonnent, ils se trompent, ils sont seuls, ils travaillent souvent sans compter, ils finissent leurs mandats essorés ; ils se sacrifient pour le bien public.”

    Ici, on peut prendre la mesure exacte du “sacrifice” consenti par le dernier qu’il a fallu remplacer (dans le Doubs, législatives partielles, duel PS/FN, toussa) :

    http://www.nosdeputes.fr/pierre-moscovici

    Le petit français râleur qui n’aime personne, s’il traite son rôle dans la société avec autant de m’enfoutisme, il crève littéralement de faim.

    Même un RSAïste qui assume parfaitement de ne rien foutre et fait “coucou” une fois par mois pour obtenir ses subsides est plus actif que ça.

    Avec, ou sans, votre permission, je vais continuer à haïr les hommes politiques.

  12. inversez les deux parties et finissez par “qu’ils dégagent donc tous”

  13. c’est qui sur l’avant-dernière photo, en bas à droite ?

  14. pfff, n’importe quoi.

    Le summum est atteint avec “Ils auraient pu choisir de roucouler des carrières tranquilles et autrement rémunératrices dans le secteur privé”.

    Si vous pensez vraiment ça, c’est que vous n’avez rien compris à ce qui fait marcher les hommes politiques : le pouvoir, l’exposition, l’impression d’avoir de l’influence sur un maximum de personnes, le faste (palais…), et tout le bazar. Ce qu’aucune carrière dans le privée, fut elle brillante, ne pourra jamais permettre d’égaler.

    Nan, ces mecs là sont indéfendables. Ils sont élus (E-L-U-S), et pourtant :
    – ils chassent la fraude fiscale en ayant des comptes en suisse
    – ils sont responsables d’une administration alors qu’ils sont victime de phobie administrative
    – ils font cirer leurs pompes de luxe dans un endroit public
    – ils ont 600 mètres carré pour le prix d’un studio
    – et puis Balkani, Dassault…
    ……………………………………………..

  15. Je répète : c’est qui sur l’avant-dernière photo, en bas à droite ?
    (et pourquoi atchoumbeubeu il écrit élus (E-L-U-S) ?)

  16. chirac

  17. merci !

  18. (super beau gosse !)

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