Il y a des jours où.
Quand on lit les commentaires affolants de crétinerie d’une flanquée non négligeable d’internautes qui.
Lorsqu’on constate que la page d’un sinistre hurluberlu possède quelques 961256 couillons qui.
Quand chacun se sent légitime pour s’exprimer sur des sujets qui.
Alors et seulement alors j’en arrive à me demander si au fond Flaubert n’avait pas raison quand il comparait le suffrage universel à une honte de l’esprit.
De s’imaginer un seul instant que toute cette bande de cloportes ahuris, d’éclopés du cerveau, de pétomanes de la parole, d’imbéciles patentés, d’incorrigibles incultes gras d’une bêtise infinie, puissent avoir le droit de s’exprimer en déposant un bulletin de vote pour élire nos représentants et décider de la sorte de notre avenir, voilà de quoi réveiller en vous la nostalgie des temps jadis.
De ces gens qui ne comprennent rien à rien, qui confondent tout et n’importe quoi, qui sont capables d’effectuer des rapprochements si grossiers qu’ils nous laissent sans voix, qui tirent des conclusions d’événements ou de faits dont ils ne saisissent pas la moindre parcelle du début d’un semblant de complexité.
Et qui caquettent des raisonnements si abscons, si ahurissants d’illogisme, si tonitruants de propos inconsistants que notre foi en la capacité de l’être humain à s’élever plus haut que la cervelle d’un moineau vacille dangereusement.
Non pas ces êtres un peu rugueux ou frustres, ou simplement inadaptés, que l’école ou les études n’ont jamais vraiment intéressés mais qui possèdent néanmoins suffisamment de bon sens et d’intelligence intuitive pour déceler au premier coup d’œil le fanfaron de fête foraine qui, fort d’avoir décroché son baccalauréat ou sa licence de droit, n’en incarne pas moins la quintessence même de la plus radicale des inepties intellectuelles.
Et qui pourtant, par un beau dimanche de printemps, fort de ses crasseuses dispositions, s’en va, en toute décontraction, toujours aussi fanfaronnant, convaincu du bien fondé de son jugement, désigner celui qui à ses yeux avertis mérite d’accéder aux plus hautes responsabilités.
Et s’en retourne chez lui tout guilleret d’avoir voté pour un candidat dont il serait incapable d’expliquer la substantifique moelle de son programme mais qui cependant, dans la brume de son esprit aussi vide qu’une cour d’école un soir d’été, semble peu ou prou correspondre à ce qu’il se plaît à nommer ses convictions.
Lesquelles, tournoyant dans le vide intersidéral de quelques neurones branchés sur courant alternatif, doivent se résumer à distinguer d’entre tous les candidats proposés celui qui saura le mieux le cajoler.
A savoir, éructer des mesures aussi simplettes que possibles, à même d’être comprises par le plus grand nombre, et énoncées à grand coup de slogans racoleurs afin d’être captées par des électeurs dont la matière cérébrale doit être à peu près équivalente à celle des salissures qui restent collées à l’émail de la baignoire une fois l’eau évacuée.
Ainsi va la démocratie qui, généreuse à foison, permet à n’importe quel énergumène assez agile pour rabattre le volet d’une enveloppe dans son fourreau sans la froisser de trop, de participer au grand débat national, vaste confédération d’eunuques décérébrés qui, se répartissant à parts à peu près égales dans chacun des camps opposés, ne pèsent au final pas bien lourd.
Sauf bien sûr à voir émerger une formation politique qui se glorifie de les représenter, ces braves baveux de l’histoire nationale.
Ce qui bien entendu n’est aucunement d’actualité….
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En latin (passez la cuistrerie, ici intéressante), « imbecillus » voulait d’abord dire : sans bâton, sans soutien ; et, par extension, faible de corps et d’esprit. Tout est là. Flaubert le savait bien, et Montesquieu avant lui, celui-là si prompt à vitupérer « le bourgeois » – le « con », eût dit Brassens – et celui-ci s’inquiétant, en matière de suffrage, des esprits faibles et dépourvus de bon sens ; de là, sa préférence pour le suffrage censitaire, dont le créateur de M. Homais ne crut jamais que l’argent pût doter d’un minimum d’intelligence…
Ainsi, soyez félicité d’honorer « ces êtres un peu rugueux ou frustes [et non « frustres »*], dotés d’assez « de bon sens et d’intelligence intuitive pour déceler (…) le fanfaron (…) qui, fort d’avoir décroché son baccalauréat ou sa licence de droit, n’en incarne pas moins la quintessence même de la plus radicale des inepties intellectuelles », comme vous l’écrivez avec aménité.
Sauf l’excès de consanguinité des géniteurs, qui aboutit (très rarement aujourd’hui) au crétinisme congénital, ne faudrait-il donc pas se demander pourquoi sont « sans bâton » ces esprits, dont vous décrivez le cerveau sans ménagements ? Ils n’ont manifestement pas disposé, ou pas su/voulu tirer profit, des « lumières », auxquelles Condorcet, dans son « Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain », assignait la nécessaire mission d’éclairer les êtres humains. Bref, votre hargne légitimement acide conduit à s’interroger sur l’éducation et l’instruction, aujourd’hui (et naguère, évidemment).
De quoi d’autre que des carences de l’élevage intellectuel proviendrait l’imbécillité déplorée ? Et, question connexe aussi cruciale : les susdites carences émanent-elles des sujets à former, ou des adultes chargés de les former – dont les journalistes, en démocratie –, ou de l’ensemble d’un tableau lacunaire ? Enfin, ultime piste de recherche : quelle part de responsabilité est-elle alors imputable à l’État ?
De très vastes réflexions sont ainsi devant nous ! « Ce qui, bien entendu, n’est aucunement d’actualité…. » (sic)
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* Contamination de « rustres » ? Rustres : personnes grossières, brutales et sans éducation – mais pourvues « de bon sens et d’intelligence intuitive », comme vous le dites.
Vraiment, vous n’aimez pas les gens. C’est d’ailleurs compris dans le titre de votre blog, juste sous la pub Volvo.
Vous dîtes tout fort ce que je pense et qu’il est délicat vis-à-vis des dits ahuris de dire tout haut. Merci beaucoup !
Rien ne prouve que ces gens votent ni même qu’ils sont en droit de le faire.
Non pas que l’auteur n’aime pas les gens, comme vous l’assénez si péremptoirement, mais qu’il n’a que trop conscience de la médiocrité de l’essence humaine, pour peu que l’on s’égare à l’appréhender dans sa globalité.
Le dogme de la majorité est malheureusement érigé en héraut d’une conscience commune trop prompte à grever le bon sens individuel.
Le droit de voter, oui, mais pour qui?
Quand on a un choix si restreint, est-ce une vraie “démocratie”?
Si 99% des gens sont ahuris, c’est normal qu’ils choisissent un ahuri aussi, qui les représente. C’est ça la démocratie. Tant pis pour le 1%. Sommes-nous sûrs que ces 1%, s’ils étaient au pouvoir, auraient pris les meilleures décisions pour les 99% d’ahuris?
Ou feraient-ils en sorte de se dire que de toute façon, ça ne sert à rien de dépenser de l’énergie envers ces ahuris?
Moi aussi, que 20% des électeurs puissent encore mettre un bulletin Sarkozy dans l’urne en 2017 après 15 ans de présence de ce camelot dans notre téléviseur, où mettre un bulletin “Le Pen” en pensant que cela va changer les choses pour eux… Tout cela me plonge dans des affres de perplexité, mais après je me reprends. Lisez “Après la Démocratie” d’Emmanuel Todd, vous verrez que votre revendication y était largement anticipée, elle relève d’une revendication oligarchique. Le principe de la démocratie de suffrage universel est une conquête chèrement acquise qui part du principe (vérifié) qu’une masse de crétins prendra souvent une meilleure décision que quelques péquins, fussent-ils supérieurement éduqués. A moins de vouloir déclencher une révolution, je ne vois pas grand intérêt à revenir sur le suffrage universel.
Tout cons qu’ils sont, ils possèdent la décence commune leur permettant de s’élever contre l’hypermarché mondialisé, ses cadres et ses chefs de rayons.
Après mûre réflexion ce papier est un bloubiboulga informe vide de sens. Vous êtes passé maître dans l’art de ne rien dire ou peut être de vous foutre de le gueule du monde. Du style, de la forme, vous auriez voulu me faire perdre mon temps que vous ne vous y seriez pas pris autrement. Slate ou la pseudo réflexion de mes deux et l’humour de bac à sable. Des fois je me demande ce que je fout là.