Mais qui c’est ce Gerhard Schröder à la fin ?

 

Schröder par-ci, Schröder par-là, Schröder a fait ceci, Schröder a accompli cela, Schröder n’a pas hésité à…Schröder a eu le courage de… Où est notre Schröder à nous ?… Qui pour oser ce que Schroeder a osé entreprendre ?…Il nous faudrait un Schröder… C’est du Schröder dans le texte… Il reprend les mêmes idées que Schröder…

Schröder, Schröder, Schröder !!!

Pas un jour ne se passe sans que d’une manière ou d’une autre nos gouvernants, nos opposants, nos commentateurs ne fassent référence à cet auguste personnage auquel ils n’en finissent pas de tresser des lauriers, de déposer à ses pieds des gerbes de compliments, de dresser de lui un portrait si flatteur qu’il finit par apparaître comme un de ces redresseurs de torts des temps anciens dont l’aura continue à se perpétuer à travers la brume des siècles.

Un surhomme capable de changer à lui seul le destin d’une nation.

Un homme providentiel, paré d’une intelligence si fine, doté d’un courage si grand, pourvu d’un sens de l’intérêt général si développé qu’il mériterait qu’on rajoute un nouveau chapitre à la Bible afin que ses exploits à répétition viennent concurrencer ceux de Samson ou de David.

L’homme qui a permis à l’Allemagne de redevenir ce phare qui nous guide dans la nuit incertaine de la Grande Histoire.

Personnellement, le Gerhard je ne le connais pas bien.

Voire pas du tout.

Il est vrai que j’ai toujours eu quelque mal à m’intéresser aux affaires germaniques, que la seule évocation du vocable  ” allemand ” provoque en moi des crises de tachycardie si violentes qu’elles m’obligent à prendre des douches glacées pour les calmer, que Jankelevitchien dans l’âme, il peut m’arriver de penser que décidément on se sera montré d’une clémence extrême vis-à-vis de cette nation coupable pourtant de la sortie de route la plus tonitruante de l’histoire de l’humanité.

Mais passons.

Puisqu’il paraît qu’il faut tourner la page, revenons donc à nos Schroeder.

A cet homme qui parvient à s’attirer les louanges de la droite et de la gauche réunies dans la même béate admiration, à ce totem autour duquel s’agglutine toute la classe politique s’offrant des orgasmes à répétition à son seul nom évoqué, soupirant de ne pas posséder parmi son troupeau un taureau aussi férocement volontaire dans son souci de réformer l’Etat fût-ce au prix d’une popularité en berne.

Entre ici Gerhard, toi Chevalier sans peur et sans reproche, Don Quichotte des temps modernes, Che Guevara du nouveau siècle, Moïse de l’économie allemande, Pharaon de la construction européenne, Hercule des marchés financiers, César du redressement national, Napoléon de la lutte contre les déficits, Attila de la réforme, Tarass Boulba de la politique de l’offre, Goldorak du volontarisme, Dieu Tout-Puissant de l’effacement de la dette.

Puissions-nous, nous autres simples franchouillards mous du béret et hérauts de la prudence, s’inspirer du sillon que naguère tu traças dans le fracas d’une économie déboussolée et à laquelle tu fis don de ton corps et de ton âme, n’hésitant pas à sacrifier ton ambition personnelle au nom de l’intérêt supérieur de ta patrie en danger.

Puissions-nous puiser dans ton exemple la force de redresser notre pays de veaux, lui assener une claque si forte qu’il finisse par sortir de sa torpeur immémoriale où des politiques trop avenantes l’ont plongé, l’amener enfin à se regarder en face et contempler la force de son immobilisme, cette aspiration à rester encrouté dans de vieilles certitudes inébranlables.

A défendre coûte que coûte des privilèges acquis en des temps plus favorables, à se dresser sur ses ergots dès lors qu’il s’agit de procéder à des changements pourtant indispensables s’il veut se sortir de cette inertie dans laquelle il se complaît depuis trop longtemps maintenant, l’empêchant de s’extirper de cette dépression moisie où il se morfond avec une délectation souffreteuse, à la recherche d’un glorieux passé qui ne reviendra plus.

 

Levez-vous vite Gerhard désiré qui devez emmener la France dans les espaces d’une autre vie !

 

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10 commentaires pour “Mais qui c’est ce Gerhard Schröder à la fin ?”

  1. Gérard, c’est un peu le chuck Norris de la politique je crois.

  2. Gerhard Schröder préside aujourd’hui le conseil de surveillance du gazoduc Nord Stream, boyau où Gazprom jette le gaz vendu vers l’Europe occidentale, en contournant ainsi la Pologne. M. Schröder, intime de Vladimir Poutine, doit trouver, si l’on en juge par son éclatant sourire, l’actuelle fonction plus rémunératrice que la charge de chancelier de la République fédérale d’Allemagne. Quoique sa prospérité présente résulte en partie de son ancienne position politique. C’est où l’on voit qu’un gazoduc et des réformes draconiennes peuvent conduire au bonheur ! Tout au moins, au bonheur de quelques-uns.

    L’on doute que « notre pays de veaux » (sic), encore que la docilité d’un cheptel insuffisamment mûr – sauf pour être consommé – ne soit qu’un gage tout relatif de calme, puisse supporter l’âpreté de réformes similaires à la diète qu’infligea le chancelier Schröder. Des salariés français hurleraient certainement à la mort – s’en tiendraient-ils (pour filer la métaphore animale) comme chiens apeurés à ne montrer que les dents – si leur travail était aussi misérablement rémunéré que celui de maints travailleurs d’outre-Rhin l’est encore. Peut-être même que, veaux tournant taureaux, ils se rueraient dans les rues en manifestant bruyamment contre « l’austérité » : et pour le coup, à bon escient… On voit par là que ce qui fut jugé indécision, irrésolution, voire mollesse, du président de la République relevait davantage de la prudence et d’un souci compréhensible de ne pas semer trouble et tempête.

    Notre pays, dites-vous, doit pourtant « sortir de cette inertie dans laquelle il se complaît depuis trop longtemps maintenant » (sic) et jeter aux orties « cette dépression moisie où il se morfond avec une délectation souffreteuse » (sic). D’où votre envolée finale à la Chateaubriand. Formons l’espoir que, tout en restant métaphoriques, ces « orages désirés » du politique ne manqueront pas de dissiper réellement les nuages qui assombrissent le ciel économique français. Sans recourir à la drastique diète Schröder.

  3. bravo, pour un article qui traite d’un ex dirigeant allemand, vous avez fait sobre dans votre détestation. Disons service minimum.

    Par contre une fois de plus on a du mal à tout lire, parce que vos paragraphes sont souvent un peu redondants pour développer une idée assez pauvre finalement.

  4. Assez d’accord avec achtungbaby.
    Il y a de l’esprit mais pas d’information. On n’apprend rien, dommage.

  5. Slate, la mediocrité de l’article, du fond et de sa forme pedante et alambiquee est en ligne avec l’auto description de son auteur (nostalgique de la detestation de l’allemagne, vla autre chose) mais je vois pas en quoi elle peut l etre avec la votre. Ce genre de propos oriente le positionnement de l integralite de votre journal et c’est bien dommage.

  6. @Perte de temps – Celle-ci fut de lire vos trois lignes et se verrait aggravée du fait de vous répondre. Juste ceci, donc : lorsque vous aurez appris à écrire correctement le français, vous pourrez vous sentir autorisé à critiquer (pour le moins) un style dont vous semblez, à ces quelques lignes par ailleurs obscures, totalement dépourvu.

  7. @ Lou Piantou. S’il n’y a que de l’esprit et pas d’info, pourquoi pas. Mais là l’esprit tourne en rond, voire à vide.

  8. L’ironie de cet article m’a franchement amusé. Il m’a rappelé la chanson de Renaud à propos de madame Thatcher.
    Ce que Schroeder a accompli outre Rhin n’est pas possible chez nous.
    En effet, notre mentalité romaine fait de nous d’éternels râleurs indisciplinés.
    Même le charismatique général De Gaulle s’y est cassé les dents !

  9. Schroeder a engagé dans son gouvernement un DRH pour gérer le chômage en Allemagne, celui-ci, Hartz de mémoire, lui a fait un travail de DRH d’entreprise. What else ?
    Tu es utile à ton pays (lire entreprise, société…), tu es récompensé (enfin payé, je veux dire), tu n’es pas utile, tu es encouragé à le devenir (lire exclu, licencié et paupérisé car Dieu récompense le travail et l’effort).
    Une vieille pensée pleine de bon sens qui fonctionne toujours bien pour se défaire en toute mauvaise foi de la culpabilité d’être inefficace dans la réalisation les besoins essentiels d’une partie de la population.
    Et pour la culpabilité allemande… on en a déjà parler :o)

  10. On a DSK quand même !

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