J’avoue au risque de passer pour un affreux réactionnaire, j’ai un peu de mal avec les personnes dites transgenres, terme générique qui englobe, à ce que j’ai pu comprendre, une infinité de possibilités allant du transsexuel à l’androgyne.
Dire qu’elles m’intriguent est peu dire.
J’ai beau essayer de domestiquer mon cerveau, le câliner dans tous sens, le supplier de se dégourdir ses neurones, je n’arrive toujours pas à concevoir qu’on ne puisse être ni femme ni homme mais autre.
Tout simplement autre.
Comme si on venait de lancer sur le marché un produit révolutionnaire prêt à conquérir de nouvelles parts de marché mais qui ne trouverait sa place sur aucun rayon existant.
Et puis sitôt que j’essaye de m’informer un tant soit peu sur le sujet, je me perds dans une nébuleuse d’informations si étourdissante à consulter que je dois m’inspecter le bas-ventre pour m’assurer que je suis toujours celui que je crois être.
Entre la personne qui se sent femme dans un corps d’homme ou inversement mais qui conserve ses attributs féminins, celle qui au contraire opère un changement radical de sexe, celle qui continue à jouer sur les deux tableaux, celle qui se réclame d’une identité encore à inventer, je barbotte dans un océan de confusion.
Et évidemment, intérieurement, je ricane comme un imbécile quand il m’arrive d’en croiser une et que, malgré mes regards détournés mais appuyés s’attardant sur les moindres détails de son anatomie, je me retrouve dans l’impossibilité quasi métaphysique de dire si je viens de croiser le fantôme de l’opéra ou la cantatrice chauve.
De ce rire gras, épais, idiot de l’analphabète qui, plein d’une ignorance crasse, confronté à une situation qui le dépasse, déstabilisé par l’apparition d’un objet dont il ne saisit ni l’essence ni la raison d’être, préfère en ricaner que de se remettre en question.
Le ricanement bête de l’amateur de peinture qui, pris de court par l’émergence d’un nouveau courant artistique venant chambouler l’ordre établi, ne sait que se gausser, incapable qu’il demeure de se remettre en question, englué dans ses certitudes d’un autre siècle, inapte au changement ou à la modernité.
Au Canada, il est désormais sérieusement question de généraliser la création d’un nouvel espace dans les toilettes publiques : un endroit pour les hommes, un autre pour les femmes et un troisième pour les transgenres.
Ah.
Appliquant mes vieux réflexes de mâle mal dégrossi, voilà que je me perds dans des raisonnements si tarabiscotés que rendus publics ils pourraient me valoir la castration par pendaison des testicules sur la place de l’hôtel de ville.
Je n’en dirai donc rien mais je ne peux m’empêcher de penser que ce monde va un peu trop vite pour ma pauvre personne même si, rimbaldien dans l’âme, je conçois qu’il faut être absolument moderne.
Après tout, aux toilettes, il ne s’agit que de se séparer de quelques centilitres superflus d’un liquide qui, atteint d’une crise de claustrophobie dans le confinement d’une vessie devenue trop étroite pour le contenir, réclame à cor et à cri un bon de sortie.
Ce n’est pas comme si, pénétrant dans ces lieux insalubres, on exigeait du nouvel arrivant de se livrer à un numéro d’acrobatie onaniste.
Il paraît pourtant que c’est une question d’intimité.
Que ces personnes à l’identité indécise se sentiraient agressées par le regard de l’autre, ce malotru qui, considérant la présence même de cet individu en ces lieux propices à l’introspection urinaire, l’amènerait à l’adopter comme un compagnon de bidet alors que non.
Que tout au contraire, cette personne ne se reconnaissant ni homme ni femme mais d’une identité que je ne saurais définir avec exactitude, voudrait que la société accepte son appartenance à un nouveau genre, disposant de droits propres à sa condition, et partant, réclamant en toute logique des lieux d’aisance destinés à elle-seule.
Rien que de l’écrire j’en ai comme le vertige même si je comprends tout à fait la raison et la pertinence de cette démarche.
Sauf que quand contraint et forcé je me retrouve à hanter ces sanitaires collectifs, je suis tout à ma tâche consistant à me débarrasser à tout prix des dernières gouttes récalcitrantes à s’émanciper de leur mère patrie, et partant, tout à fait indifférent au sort de mon voisin.
Décidement, il n’y a rien de meilleur que de pisser contre un arbre.
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“me débarrasser à tout prix des dernières gouttes récalcitrantes à s’émanciper de leur mère patrie”
vous avez essayé le papier toilette ? c’est radial.
Radical plutôt. Laissons les boyaux en dehors de tout ça, c’est déjà assez compliqué.
Pov petit bichon.
ya un truc un peu affligeant dans tout ça : c’est de regrouper les transgenres avec les handicapés (qui eux sont des hommes ou des femmes même s’il doit bien exister des hémiplégiques transgenres communistes et noirs : on est chez des néo américains); tu es déjà en fauteuil, es-tu obligé de voir conchita wurst se faire un raccord maquillage pendant que tu te rinces les quenottes ?ceci étant dit, pour solutionner ce problème ultra caliente, pourquoi ne pas faire des pictogrammes “station debout” / “station assise” et garder des chiottes handicapés? je pose la question mais tiens la réponse : parce qu’il s’agit ici d’une reconnaissance dans l’espace publique. donc de politique, foin de la logique.
iggy, oui, bien le critère debout/assis. Encore que dans les chiottes publics, la station assise…
Original ce sujet!
Moi c’est l’amalgame qui me dérange, niveau “intimité” -puisque c’est le critère. Pourquoi supposer a priori que TOUS les transgenres doivent partager les mêmes toilettes? C’est à cause de leur caractéristique commune?
Alors pourquoi ne pas dire au hommes et femmes non-trans de partager aussi les leurs, puisqu’ils sont réunis par cette caractéristique non-trans?
C’est inextricable. Ce n’est pas parce qu’on ne rentre pas dans la catégorie 1 ou 2 qu’on est forcément dans la 3. Y’a peut-être une 4 ou une 5, qui n’ont pas envie de se mélanger non plus.
J’ai fait plusieurs soirée queer et je me rappels mettre retrouvé en after dans un caveau de la rue Quincampoix en face d’une déesse aux seins trop beaux pour être vrais qui ondulait le long d’une barre de dansing. C’est vraiment une sensation fascinante de voir cette beauté sans en avoir envie. Quant aux chiottes collectives c’est une très bonne idée, s’il y a bien un lieu ou nous sommes tous égaux c’est celui ci.
à achtung je propose debout/accroupi(e). le (e) permettra de préserver l’affect des transgenres au normé physiquement homme mais qui se sente femme (j’a
fuck ya des fautes: j’ai envoyé le post trop vite, tel un adolescent qui compisserait une palissade après sa première cuite à la bière. désolé.
je suis transgenre et je m en tape complètement des toilettes pour 3eme sexe … j ai déjà le choix entre femme ou homme , nul besoin d installation en plus .. sinon contre un arbre on peux debout ou assise … merci pour ce texte réactionnaire mais drôle, le problème de la trans identité en france c ‘ est qu elle est écrite par des intellos en manque de reconnaissance .. bisous
La difficulté de concevoir, sans jeu de mots, le non-tranché, l’indécidable, le trouble, le mêlé, le double, etc. n’a rien d’extraordinaire. Cela contrevient à notre besoin de netteté, de différences tranchées. Le dieu romain Janus avait deux visages opposés. L’une des querelles « byzantines », par définition non encore réglée, porta sur le sexe des anges, entités invisibles – hormis en peinture, où leur foisonnement est célèbre, et toujours admiré dans les ciels des grands peintres du passé. Des adultes furent jadis friands des femmes à barbe exhibées dans les foires, tandis que les enfants – tenus loin de l’antre du… monstre – avalaient leur barbe à papa après s’en être fait des moustaches. Jusqu’aux infirmes, amoindris aussi dans leur appellation, ces « handicapés », provoquent attirance et répulsion. Certains s’en défendent avec des traits d’humour bien plus raffinés que ceux de maints « humoristes » de profession.
Le méticuleusement silhouetté, les opposés bien définis, à la bonne heure ! Le flou, l’entre-deux, aïe !
L’être humain est d’une abyssale complexité, mais trimballe des exigences de clarté. Les secondes détonnent avec la première. Parfois, loi et politique sont appelées à la rescousse des secondes – d’où, pour simplifier à l’extrême, la question des genres ; le mariage dit, avec une obscurité malvenue, « pour tous », etc.
Quant aux « toilettes », désignation suave, édulcorée des tinettes, pissotières et autres w-c d’antan, l’idée d’un collectif tiers espace pour les transgenres n’est jamais qu’une supplémentaire cabane au Canada. Les mictions et défécations pratiquées de conserve par les Romains de l’Antiquité ayant disparu, pourquoi la « civilisation » ne multiplierait-elle pas, tout simplement, les cabines privées et closes existant en maints endroits aujourd’hui ? Nos Vespasien sauront bien, le cas échéant, puiser dans nos impôts. Le reste regarde chacune et chacun.
erf!
je viens de me rendre compte que j’avais réussi à lire du puycasquier jusqu’au bout….j’dois etre fatigué 🙂
goyphobe ne suffisait pas ?
@rakam the red
Joie, joie, pleurs de joie ? “Jusqu’au bout” (sic) ? Pas harassé, j’espère. Peut-être régénéré ? [Non, il ne faut pas pousser, quand même.]
arrête de barbotter barbote
Déféquer assis ou debout ? Cruel dilemme… Oui aux toilettes collectives horizontales pour tous, la communion universelle en somme.
Sinon j’avoue avoir également beaucoup de mal à comprendre les transgenres, pour lesquels un pénis est plus féminin que la barbe de Conchita Wurst, ce qui m’amène à la conclusion suivante : les transgenres sont tous d’immondes pogonophobes.
Mais en fait je m’en “tamponne”, surtout depuis que je peux le faire après ma vaginoplastie…et c’est plus discret qu’un protège-slip, parole d’ex transsexuelle.
Bon, il y a de quoi réagir, c’est donc que de vrais sujets sont évoqués
les transgenres: se dire choqué de voir un(e) transgenre, c’est être choqué de la différence, quand on aura réduit l’humanité à une clone d’une même personne, ce débat n’existera plus. laissons l’humanité se révéler dans sa diversité, sortons de nos stéréotypes rassurants qui nous empêchent de penser. J’ai parfois l’impression d’avoir affaire à des robots à qui on a mis dans la mémoire ce qu’il fallait penser plutôt qu’à des êtres humains dotés de cerveaux autonomes
les toilettes: faire une différence dans les toilettes entre hommes et femmes c’est déjà un point qui me pose problème sur le fond: on urine toutes et tous. après se pose le problème de certains hommes mal élevés (beaucoup) et quelques femmes aussi qui urinent autant sur la cuvette et à l’extérieur de la cuvette qu’à l’intérieur…. et surtout qui après s’être vidé la vessie se gardent bien de nettoyer ce qui n’est pas rentré à l’intérieur de la cuvette. quelle preuve de propreté et de respect pour celui (ou celle) qui prend la suite